Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 24.01.2024 - Yannick Pons - 3 min  - vu 339 fois

NÎMES #MeToo, le combat recommence

Elles dénoncent les violences

- Photo Yannick Pons

L'appel à manifestation contre la violence faite aux femmes a rassemblé une cinquantaine de personnes sur les escaliers du palais de justice de Nîmes.

Elles et ils étaient une cinquantaine sur les escaliers du palais de justice de Nîmes, sous la pluie, comme un symbole, afin de relancer le combat mené depuis les années 70, ponctué de mise en lumière et d’oublis, contre la violence faite aux femmes.

Reprise des hostilités

Les organisations signataires de l'appel "#GrèveFéministe Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelle" ont appelé à des rassemblements, ce jeudi 11 janvier, devant les tribunaux et préfectures de France.

C’est ainsi qu’à Nîmes quelques dizaines de femmes se sont rassemblées devant le palais de justice. « Les violences faites aux femmes comme toutes les violences sexistes sont un fléau pour notre société, indique Pierre Jaumain, le patron du parti socialiste du Gard. Elles démontrent que les logiques de domination gagnent du terrain. Nous devons réaffirmer notre attachement à une société du respect, du dialogue et de la solidarité face aux logiques de compétition, de rivalité et de guerre. Derrière chaque fait de violence faite aux femmes ou de violence sexiste se cache la recherche de l’humiliation et la négation de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. »

Les organisations dénoncent ces violences qui touchent les femmes qu’elles soient célèbres ou non. « Leurs drames ne sont pas des fictions », martèlent les organisations présentes devant l’esplanade nîmoise (Femmes Solidaires, Les Simones, OST, Attac, LFI, PCF, CGT, APTI, Nîmes en transition, AFPS, et le collectif nîmois La basse-cour).

« Derrière chaque fait de violence faite aux femmes ou de violence sexiste se cache la recherche de l’humiliation et la négation de la liberté, de l’égalité et de la fraternité »

Pierre Jaumain, patron du PS du Gard

« Depardieu t’es foutu »

Les rétropédalages et contre-tribunes de plusieurs personnalités après qu’ils ont signé une tribune de soutien à l’acteur, en témoignent. Nadine Trintignant, Carole Bouquet, Gérard Darmon, Yvan Attal, Charles Berling, Jacques Weber ou encore Pierre, et dernièrement Clémentine Célarié ont déjà pris leurs distances à l’endroit de Gérard Depardieu, contrairement au président de la République selon qui l’acteur « rend fière la France ».

Ce n’est donc plus le cas aujourd’hui et cette aura est en train de dégringoler rapidement, au même rythme que l’impunité de ce monstre sacré du cinéma. L’acteur français fait désormais l’objet de trois plaintes pour viol. « Les propos du président de la République au sujet de l’affaire Depardieu ont été vécus comme une gifle à l’égard des victimes et de leurs familles, alors qu’il avait dit qu’il ferait de la question des violences faites aux femmes, une priorité de son quinquennat », lance Saliha Boussedra, commission féminine (PCF du Gard).

Ces femmes veulent que cessent rapidement les laisser-faire et les passe-droits car les agresseurs n’existent pas qu'au cinéma, il sont aussi présents dans leur quotidien. En attendant, de nombreuses femmes agissent chaque jour dans le Gard comme Françoise Armand, qui intervient sur le terrain de l'éducation populaire dans les lycées de Nîmes pour le compte de Femmes solidaires. Et qui rappelle que le numéro de téléphone 3919, Violences Femmes Info, est le numéro national de référence de l'écoute et l'orientation des femmes victimes de violences

56% des victimes sont mineures

Selon #Metoo , les mis en cause dans ces affaires sont à 96 % des hommes, les femmes et les filles représentent 86 % des victimes de violences sexuelles. Parmi toutes les victimes, 56% sont mineures. Seules 1% des plaintes pour viol aboutit à une condamnation. La défaillance de notre système judiciaire nourrit l'impunité.

Yannick Pons

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