ROQUEMAURE Il y a trente ans, un accident de car sur l’A9 faisait 23 morts

Ce samedi, lors de la commémoration du 30e anniversaire de l'accident de car de Roquemaure
- Thierry AllardUne cérémonie de commémoration du terrible accident de car du 10 juillet 1995 s’est tenue ce samedi midi sur l’aire Roquemaure Nord, tout près des lieux du drame.
Trente ans après cette terrible nuit du 10 juillet 1995, l’émotion était grande, ce samedi, en présence de familles des victimes venues du nord de la France ou encore d’Espagne. Trois décennies après cette catastrophe routière à l’effroyable bilan : 23 morts et 32 blessés, pour la plupart des jeunes espagnols, néerlandais, belges et français, après qu’un car, parti d’Amsterdam, s’est couché sur la glissière de sécurité de l'autoroute A9 à hauteur de Roquemaure.
Un car « rempli de jeunes insouciants qui revenaient ou allaient en vacances », rappelle la maire de Roquemaure, Nathalie Nury. Un car qui, alors que son chauffeur n’avait pas respecté ses temps de repos règlementaires, a percuté l’arrière d’un semi-remorque avant de tanguer, puis de se coucher et de glisser sur une centaine de mètres sur la glissière de sécurité. Le drame fera la Une de toute la presse et marquera durablement Roquemaure, dont des habitants avaient fait le déplacement à la cérémonie.
« Cet accident fait malheureusement partie de notre histoire, il nous a tous marqués », souligne Nathalie Nury. Le chauffeur du car sera condamné en 1999 à deux ans de prison avec sursis, et le propriétaire et l’affréteur à trois ans de prison, dont un an ferme. En appel, un an plus tard, le propriétaire et l’affréteur écoperont de quinze mois de prison ferme.
Trente ans plus tard, l’émotion était encore palpable ce samedi, chez Jean-Luc Gobert, qui a perdu un fils, Baptiste, et une nièce, Florence, à l’âge de 15 ans. Son deuxième fils Benjamin, qui était lui aussi dans le car, a quant à lui survécu et entrepris de relier à vélo Amsterdam, là d’où le car avait commencé son périple, à Alicante, là où il devait l’achever. Jean-Luc Gobert a fondé l’association Citoyenneté routière avec son épouse Michèle pour mener le combat en faveur de la ceinture de sécurité dans les cars, désormais rendue obligatoire dans toute l’Europe.
Des familles espagnoles ont fait le déplacement. Très émues, les mères de victimes ont tenu à remercier la commune, dont la solidarité fut exemplaire dans les heures qui ont suivi le drame. Une commune qui n’a jamais oublié le drame qui l’a touchée il y a trois décennies de cela.
Un article reviendra en longueur sur la catastrophe routière de Roquemaure dans la rubrique « L’histoire de la quinzaine » du prochain numéro d’Objectif Gard, le magazine, en kiosques à partir du mardi 22 juillet.