NÎMES À l’approche des municipales, un conseil sous haute tension

Ce matin au conseil municipal de Nîmes
- Coralie MollaretDes débats parfois électriques ont éclaté entre majorité et opposition. À l’approche des Municipales 2026, cette atmosphère pourrait bien devenir la norme...
Dernier conseil municipal avant la trêve estivale… La séance, ouverte à 8 heures tapantes, a démarré par des assommants ajustements budgétaires de l’année 2025. Assommants certes, mais non dénués d’intérêt. L’adjoint aux Finances, Frédéric Escogido, détaille d’abord les 8 M€ supplémentaires en investissements : 3 M€ pour la voirie, 1,4 M€ pour le Palais des Congrès, 510 000 € pour la rénovation des arènes… « C’est un budget de combat que nous portons, et j’en suis fier », se félicite le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier.
« Trois millions d’euros de travaux avant les élections ! »
Un budget de combat… Ou plutôt « électoral », selon l’opposition : « Si vous aviez entretenu les voiries tout au long du mandat, vous n’auriez pas à faire 3 M€ de travaux juste avant les élections ! », tacle Sylvette Fayet, élue du groupe Nîmes citoyenne à gauche. Sortie remarquée également de l’ex-adjoint aux Finances, Pascal Gourdel, écarté pour avoir rejoint le candidat Julien Plantier dans son groupe Nîmes avenir : « Je n’ai pas senti votre patte dans ces ajustements budgétaires… J’ai travaillé avec dévouement à vos côtés, vous n’avez jamais cessé de veiller à une gestion rigoureuse. » Et de préciser : « Vous proposez d’emprunter 2 M€ et d’augmenter les dépenses de 13 M€ ! (…) Comme dit la citation : un homme politique se soucie de la prochaine élection, un homme d’État de la prochaine génération. » Ouch !
La charge est si forte que même Vincent Bouget, président du groupe Nîmes citoyenne à gauche, dit « partager » bon nombre de ces critiques. Frédéric Escogido réplique : « M. Gourdel fait de la politique. En fin de mandat, comme dans tous les mandats, nous avons une politique d’investissement plus soutenue. » Le premier adjoint et candidat LR à la mairie, Franck Proust, s’adresse à Vincent Bouget, également élu départemental : « À Nîmes, le ratio de dette est de 4,7 années en 2025 contre 4,3 en 2024 ! Vous voulez qu’on parle de celui du Département ? (14,1 années, NDLR). » Une comparaison à nuancer, le budget du Département étant bien différent de celui de la maire nîmoise, tant par sa taille que par ses missions.
« J’espère que vous avez convaincu M. Gourdel, qui m’a fait beaucoup de critiques », lâche Jean-Paul Fournier, un brin chafouin. Pas sûr… Le groupe Nîmes avenir a voté contre, tout comme les Progressistes de Valérie Rouverand et Nîmes citoyenne à gauche. Au-delà du dossier Nîmes Olympique, qui a enflammé l’assemblée le conseil, la gauche a exprimé ses divergences sur la gestion des corridas. Sur la délibération concernant le rapport du soutien public à la corrida, réalisé par de la Chambre régionale des comptes, Sylvette Fayet insiste : « Ce qui fragilise les spectacles taurins, c’est davantage le mode de gestion des arènes. Je confirme notre position en faveur d’une gestion en régie, exonérée en grande partie de TVA. »
Un conseil municipal aux allures, donc, de pré-campagne. Le ton est donné.