Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.10.2022 - thierry-allard - 2 min  - vu 1294 fois

ROQUEMAURE L’Autorité environnementale rend un avis critique sur le projet de giratoire de la sortie d’autoroute

Cette intersection de l'échangeur de Roquemaure est connue pour être particulièrement dangereuse et accidentogène. (Archives Marie Meunier / Objectif Gard)

L’Autorité environnementale (Ae), instance de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, a rendu il y a quelques jours son avis sur le projet de giratoire de l’échangeur de l’autoroute A9 à Roquemaure, débouchant sur la RN 580. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet avis, repéré par nos confrères d’Actu.fr, est loin d’être dithyrambique. 

Le projet d’abord. Il s’agit de remplacer le croisement actuel entre l’échangeur de l’A 9 et la RN 580, le très emprunté axe reliant Avignon à Bagnols, par un giratoire à cinq branches. Des travaux justifiés par l’aspect accidentogène du carrefour, dont la visibilité est limitée, estimés à 1,250 million d’euros en 2021 (la somme d’1,95 million est évoquée dans l’avis de l’Ae), financés par l’État, le Département et la Région. Le chantier, sous maîtrise d’ouvrage de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) Occitanie, doit commencer dans les prochains mois. 

L’Ae commence par estimer que « le périmètre du projet est inadéquat et devrait porter sur la Rhodanienne, ce qui nécessitera de reprendre le dossier », rien de moins. Car « Le dossier comporte beaucoup de données anciennes », poursuit l’Autorité environnementale, le projet de Rhodanienne, qui doit relier cet échangeur et Pont-Saint-Esprit par une 2x2 voies, étant ancien, sa déclaration d’utilité publique datant… de 1999. Un projet auquel plus grand monde ne croit aujourd’hui, la Rhodanienne étant devenue au fil des ans une Arlésienne, mais qu’à cela ne tienne pour l’Ae : « Les aménagements supplémentaires envisagés, même si leurs financements ne sont à ce jour pas acquis et si leur réalisation est incertaine, doivent être intégrés au projet », martèle l’agence environnementale.

Vue sur plan du projet (DR)

L’Ae n’en reste pas là, et affirme que le dossier « ne comporte pas de demande de dérogation relative aux espèces protégées, alors qu’il n’est pas sans incidences sur certaines. Le projet désimperméabilise environ 4 000 m². » L’étude d'impact présentée dans le dossier est critiquée par l’Ae, qui recommande, entre autres, de « l’actualiser » et de la « clarifier ». 

Puis vient un grand classique de ce type de projets, une espèce d’insecte protégée serait impactée, en l’occurrence une espèce de libellule, l’Agrion de Mercure, protégée au niveau national et européen. Or, relève l’Ae, concernant cette libellule, que « l’impact brut est jugé modéré et l’impact résiduel faible. Cette cotation, non argumentée, comme les autres cotations, semble optimiste. En effet, le dossier, dans sa version initiale du volet naturel, évoque des risques ‘élevés’ de mortalité, risques encore jugés "accentués" dans la seconde version, qui prévoit une mesure de réduction justement pour limiter cette mortalité ». L’Autorité recommande donc « de mieux argumenter le caractère négligeable de l’impact résiduel de l’opération notamment sur l’Agrion de Mercure, ou, à défaut, de compléter le dossier par une demande de dérogation au titre des espèces protégées ».

L’Autorité environnementale formule également d’autres recommandations, notamment sur les études de trafic. Recommandations qui vont toutes dans le sens d’une reprise profonde du dossier par la DREAL. Reste à voir quelles suites seront données à cet avis, et si elles auront un impact sur les délais dans lesquels les travaux doivent se dérouler. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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