Publié il y a 3 h - Mise à jour le 15.10.2025 - Propos recueillis par Corentin Corger - 4 min  - vu 67 fois

RUGBY Florian Grill, président de la FFR : "Avec plus de rugby, la société se porterait mieux"

Florian Grill fédération française de rugby

Florian Grill, président de la FFR 

- Photo Corentin Corger

Le président de la Fédération française de rugby était l'invité du Nîmes Gard Business Club. Interview. 

Objectif Gard : Cela fait un peu plus de deux ans que vous êtes président, dans quel état est la Fédération ?

Florian Grill : On s'est donné cinq priorités. La première, c'est de redresser les comptes de la Fédé. La FFR c'est un budget de 130 millions d'euros. Structurellement, il y avait un déficit de l'ordre de 20 M€. On est rentré de le redresser, on va y arriver en deux ans, car on a trouvé la solution. L'autre gros problème, ce sont les 54 millions de pertes de la Coupe du monde 2023. Au départ, ça devait rapporter 200 M€, puis 5 M€. Trois semaines après, ça en perdait 35 M€ puis il y a eu un contrôle fiscal et on se retrouve à 54 M€ de perte au total. On est en pleine discussion avec l'État pour limiter la casse même si les interlocuteurs changent beaucoup en ce moment. 

Quelles sont les autres priorités ?

Performer avec nos 14 équipes de France et nos arbitres. Peser à World Rugby et dans les instances internationales. Développer la marque les Bleus à l'étranger. Et augmenter le nombre de licenciés pour atteindre un record. On est le deuxième sport en France dans les médias, mais on n'est que le neuvième en termes de licenciés. S'il y avait plus de clubs, ils auraient moins de kilomètres à faire. Si on travaille bien avec la Ligue nationale de rugby, le rugby français a tout ce qu'il faut pour être dominant sur les dix prochaines années. À condition de ne pas perdre le rugby des villages et des villes moyennes, 50% des joueurs de l'équipe de France viennent de communes de moins de 15 000 habitants. Si on concentre uniquement les moyens dans les grandes villes, on perdra le rugby sur le moyen terme. 

"Beaucoup de gens disaient, c'est de la connerie"

Parmi vos décisions, il y a celle de faire jouer Antoine Dupont avec l'équipe de France à 7, devenue championne olympique à Paris. 

C'était mon premier choix en tant que président de la FFR avec Jean-Marc Lhermet. À l'époque, beaucoup de gens disaient, c'est de la connerie, il ne faut pas le faire. Après coup, quand ça gagne, plus personne ne dit rien. Ça, c'est un petit coup d'épaule. Ce n'était pas un choix si évident que ça, car quelque part, on prenait un risque sur le tournoi. Ça a été aussi positif pour Antoine, ça lui a donné une notoriété mondiale qu'apporte les JO qui va bien au-delà du rugby. On a travaillé avec le Stade Toulousain et on a financé durant quelques mois sa venue en équipe de France à 7.

Vous insistez aussi sur le rôle social du rugby, pourquoi ? 

Quand on a la chance d'être président de la FFR, on touche à un sport qui a une capacité à avoir un impact sur la société. Je suis passionné par le rôle éducatif et citoyen que le rugby peut avoir. Cette capacité à transformer les gens. On est le sport né à l'école, inventé pour ses valeurs pédagogiques, la première d'entre elles c'est le respect. C'est ce que me cite, les enfants en premier quand je les rencontre et ça me met les poils. Il lève la main pour répondre et je suis attentif à cela. Et après, je me tourne vers les éducateurs, et je leur dis que le boulot est fait. S'il y avait plus de rugby dans la société, elle se porterait un peu mieux. 

"Mon grand-père était quincailler à Nîmes"

Quel est le combat qui vous tient à cœur sur les prochaines années ?

C'est sur la santé des pratiquants. On ne peut pas aligner les compétitions à l'infini. On ne peut pas faire n'importe quoi. Je me bats aussi à World rugby pour un abaissement de la ligne de plaquage. C'est un vrai enjeu. On a fait des études entre la Fédérale 2 où on plaque bas et la Fédérale 1 où on plaque haut, il y a 55% d'accidentologie en moins en Fédérale 2. On a convaincu les Irlandais de faire les mêmes études, ils sont arrivés à 52%. Et World Rugby a fait un vote pour imposer le plaquage bas dans toutes les divisions amateures, c'est une évolution positive. Maintenant, l'objectif serait de tester les plaquages bas sur une coupe du monde U20.

Vous êtes aussi en parallèle un chef d'entreprise, n'est-ce pas ? 

J'ai créé CoSpirit Groupe, une agence de conseil en marketing et média, en 1994. Le 26 août, qui s'avère être aussi la date de naissance de ma fille. On a démarré à deux, désormais on est 280. On a morflé aussi. En 2001, on était très exposé sur le digital et il y a eu l'explosion de la pub internet, on était monté à 150 personnes. On a perdu 80% du chiffre d'affaires en huit mois. On est redescendu à 30 personnes. Si tu es normalement constitué, tu doutes. On a tenu bon. J'ai l'impression d'avoir créé ma boite deux fois. On s'est relancé et maintenant, on est un groupe indépendant qui vient fricoter avec les Publicis et les Havas. 

Pour finir, pouvez-vous nous parler de votre lien avec Nîmes ? 

J'ai une attache avec cette ville. Mon grand-père était quincailler à Nîmes à la place des arènes. C'est ensuite devenu l'emplacement du musée de la Romanité. Je reviens toujours avec un peu d'émotions.

Pour rejoindre le Nîmes Gard Business Club. Prochain invité : Matthieu Langlois, ancien médecin-chef du RAID, entré en premier au Bataclan lors des attentats du 13 novembre 2015. 

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