TOROS Solalito, Nino et Victor, la région connaît ses talents !
Solalito (oreille et salut), Nino Julian (vuelta et oreille) et Victor (oreille) ont satisfait les exigences du public qui était venu en nombre aux arènes Émile Bilhau pour cette novillada mixte.
Solalito gagne le trophée de la Chaquetilla d’or, Gallon remporte le prix du meilleur novillo, Nino Julian confirme ses débuts tonitruants dans la catégorie et Victor fait bonne impression.
Heureux nous étions à l’annonce des cartels de cette feria. Heureux de la finale du bolsin qui s’est tenue hier, heureux du mano a mano qui se tiendra demain. Entre les deux était programmée une novillada mixte.
Un chef de lidia sérieux en la personne de Solalito affrontait en réalité un autre Nîmois, plus jeune dans la catégorie, Nino Julian, dans un mano a mano arbitré par de multiples ganaderias. Les quatre fers choisis furent ceux de Malaga et Gallon pour Solalito et Blohorn et Alain et Frédérique Tardieu pour Nino Julia.
Un second challenge s’immisçait dans le défi et annonçait la venue, pour un becerro de La Paluna, du Saintois Victor qui évolue depuis peu en novillada sans picadors. L’apprenti en herbe, pour l’instant, ne se frotte pas à des compañeros de son niveau mais préfère avoir une place réservée avec les cadors de la catégorie du dessus. Un choix à assumer, difficile mais désormais acté.
Premier en piste, Solal qui reçoit son Malaga. Un coquin qui demande les papiers, un filou qui essaie de vous endormir pour mieux vous surprendre. Heureusement sans trop de vice, Solalito le voit clairement et ne se fait pas prendre au piège. Serein et efficace, le Nîmois est prêt pour le toro de quatre ans. Avec celui de l’empresa Callet (Malaga est le fer de Pierre-Henry Callet) il a su montrer des recours techniques absents chez lui il y a encore quelques mois. Solal avance vite et bien. Il reçoit avec brio son exemplaire au capote, il écoute Luisito son apoderado, il banderille, il brinde son duel aux tendidos et attaque une faena courte mais plaisante, à gauche comme à droite et s’élance avec fougue dans la mise à mort. Oreille.
Deuxième novillo pour Solal et nouveau fer. Le cornu est estampillé Gallon. C’est lui qui remportera le prix du meilleur novillo. Bien fait, étroit, fin mais avec une certaine prestance, le bicho est pourtant le moins mobile en début de combat. Solal offre des détails précieux le capote en main, ses paires de banderilles sont mieux exécutées et il entame sa faena au centre de la piste muleta dans le dos. Frissons garantis. La suite ira de mas a menos mais Solalito saluera à l’issue de sa prestation. Encore deux novilladas pour lui avant le grand jour, à Nîmes, le 17 septembre pour son alternative.
Dans la foulée, Nino Julian touche le Blohorn qui va bien au cheval. Le piéton imite son compagnon et banderille à son tour. Sur le second de Solal les compères partageront les bâtonnets mais en attendant Nino montre ses talents, dévoile son savoir-faire, accélère son apprentissage en compagnie de Patrick Varin et parvient sans l’ombre d’un doute à conquérir les étagères grâce à sa vaillance et son excellent placement. De plus, les outils dans les mains il sait s’en servir et le gabarit du novillo ne le gêne aucunement. En tout cas cela ne se voit pas. Des aciers quasi défaillants bien qu’un envoi très engagé et une vuelta célébrée pour le petit qu’on se languit de revoir.
Après avoir brillamment bataillé, le Nîmois se retrouve avec un nouvel opposant marqué du fer de d’Alain et Frédérique Tardieu, très bien fait. Encore de beaux débuts au capote puis un brindis à Christian Lesur qui a formé le jeune et dont le Centre Français de Tauromachie qu’il a créé fête ses 40 ans cette année. C’est avec ce toro que Nino se mêlera à la perfection. De cette union d’alchimiste est sortie une faena de qualité, inspirée, inspirante, respirante. Nino a compris le toro et l’embarque dans ses dessins sur sable. Le cornu suit et aurait suivi jusqu’au bout de la nuit. Petite défaillance au descabello et pas de sortie en triomphe (non plus) pour Nino Julian qui saluera.
Enfin, Victor a pris les trastos. Les arènes l’attendent impatiemment. En voisin, il vient surtout se montrer sous son plus beau jour. Le becerro de La Paluna aussi. Monté sur des rails pour assurer la sortie en triomphe de son adversaire, le becerro est une petite merveille de douceur. Victor le reçoit pourtant les genoux vissés en terre face au toril… Le Saintois brindera son jouet à Andy Younès qui le conseille. Une tauromachie verticale, des gestes sûrs, des attitudes. On aura vu de nombreuses passes très bien exécutées par le becerrista mais on aurait aimé un peu plus d’émotion et surtout ne pas voir ce bajonazo qui est venu gâcher l’affaire. Une oreille, tout de même, est tombée du palco.
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