Une inauguration à vélo, festive, d’un « engagement phare du mandat », souligne la maire Pascale Bories. Car si la véloroute européenne Via Rhôna, qui longe le Rhône de la Suisse à Port-Saint-Louis-du-Rhône, passe tout à côté, rien ne la reliait au centre-ville de la cité cardinalice. C’est désormais chose faite sur 1,1 kilomètre, du pont du Royaume au chemin de la Savoye.

Un itinéraire sécurisé de 3 mètres de large, qui a nécessité d’importants travaux, notamment au niveau de la station de relevage de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), le long de l’avenue Gabriel-Péri. Un peu plus de deux ans de travaux ont été nécessaires, de janvier 2023 au mois d’avril dernier. L’idée étant, « sans exclure les véhicules motorisés », de « donner aux mobilités douces toute leur place », souligne Pascale Bories. Une politique qui se concrétise par ce nouvel aménagement, qui suit l’itinéraire cyclable qui relie Pujaut à Villeneuve, ainsi que par des aides à l’achat de vélos à assistance électrique, utiles dans une commune où les montées ne sont pas rares. Et côté Grand Avignon, des Vélopop’, les vélos en libre-service de l’Agglomération, sont disponibles au niveau de la place du Marché, et « une station sera installée prochainement au rond-point de Bellevue », précise la maire.

Mais ce n’est pas gratuit : la boucle des Chartreux a coûté 1,2 million d’euros HT. « Cet investissement majeur n’aurait pas été possible sans nos partenaires que je remercie chaleureusement », souligne Pascale Bories. Ainsi, l’Europe, via le FEDER, a mis 210 000 euros, l’État 180 000 euros, dans le cadre du Plan Rhône de la Région Auvergne Rhône-Alpes, le Département 97 000 euros, la Région Occitanie 95 000 euros, le Grand Avignon 58 000 euros, la CNR 45 000 euros, et le Syndicat mixte d’électrification du Gard 24 000 euros.

Et encore, le Grand Avignon a mis lui aussi une coquette somme, 1,2 millions d’euros HT, pour reprendre les réseaux humides « sur plus de 80 % du linéaire de la voie », précise le vice-président de l’Agglomération Daniel Bellegarde. Les réseaux secs, d’électricité et de télécommunication, ont également été repris.

De quoi aboutir à « un projet d’une grande qualité environnementale », note Daniel Bellegarde, avant de rappeler que la boucle des Chartreux s’inscrit à la fois dans le Plan de déplacements urbains du Grand Avignon, mais aussi dans son projet de Réseau express vélo, qui vise à « d’ici 2032, mettre en oeuvre une centaine de kilomètres de voies cyclables » sur le territoire, notamment pour connecter les communes entre elles.

Quant à la Région Occitanie, elle a contribué à financer un projet « qui s’inscrit dans une vision ambitieuse de la Région pour les mobilités douces », affirme la conseillère régionale Monique Novaretti, avec l’idée de proposer « une alternative écologique pour les déplacements du quotidien et touristiques » pour « faire du vélo un mode de transport à part entière. »

Villeneuve ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisque « cette piste s’inscrit dans une liaison avec la gare dont l’ouverture est prévue pour 2026, 2027, et avec les Hauts de Villeneuve avec le projet de réaménagement du boulevard Gambetta », développe la maire. Ainsi, les études sont lancées pour « sécuriser les trottoirs dans les deux sens et créer une piste cyclable séparée de la route pour la montée », précise-t-elle. Un projet « chiffré à plus de 3 millions d’euros en raison des emprises à récupérer sur des murs de soutènement », rajoute Pascale Bories, le boulevard Gambetta étant trop étroit par endroits. Le prix à payer pour sécuriser cet axe très fréquenté.

Et le vélo est aussi bon pour le tourisme. « La boucle des Chartreux a déjà fait ses preuves : sur avril et mai 2025, Villeneuve a accueilli 27 % de visiteurs en plus par rapport à la même période en 2024, et les demandes faites à l’Office de tourisme en lien avec le vélo ont augmenté de 130 % », avance la maire.