Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 09.05.2024 - Marie Meunier - 4 min  - vu 171 fois

UZÈS La Maison Danse fait son festival du 5 au 9 juin

La danseuse italienne Claudia Marsicano déroulera dix exercices de virtuosité dans "R. OSA".

- photo Eleonora Radano

Du 5 au 9 juin, se tiendra le festival Maison Danse dans divers lieux d'Uzès. Deux fils rouges parcourront cette édition : l'omniprésence des danses folkloriques et traditionnelles populaires, mais aussi et tout simplement la rencontre. 

Uzès va devenir durant cinq jours l'espace de tous les possibles. Cinq jours durant lesquels des propositions se succéderont : solos ou pièces de groupes, spectacles en salle ou plateau extérieur, danse ou contredanse, et même une promenade chorégraphique joyeuse qui pourra réunir jusqu'à 100 personnes. Il y aura même des formes insolites spécialement créées pour l'occasion et des lieux, pas faits pour accueillir de la danse, qui se transformeront en scène d'un jour. 

C'est tout cela qui attend les spectateurs en ce début du mois de juin. La programmation débutera le mercredi 5 juin, à 18h, avec "Garden of chance" au jardin de l'évêché. Le spectacle réunit Christian Ubl et Kurt Demey, l'un est chorégraphe, l'autre mentaliste. Chacun met un pied dans l'univers de son binôme pour donner lieu à une performance hybride et joyeuse. Christian Ubl est d'ailleurs l'invité d'honneur de cette édition du festival, le public pourra le voir à plusieurs moments.

Avec Kurt Demey, ils animeront d'ailleurs un atelier danse et magie ouvert dès l'âge de 9 ans, le jour-même à partir de 10h30. Christian Ubl invite aussi tout le monde à préparer une grande fête collective le samedi 8 juin, à 22h, au jardin de l'évêché. Nul besoin d'être un danseur chevronné, il s'agit juste du plaisir d'être ensemble à ce bal, où s'inviteront quelques plages de dancefloor avec des tubes actuels ou passés sélectionnés par DJ Moulinex. Vous pourrez aussi assister à la rencontre entre Christian Ubl et le paysagiste Gilles Clément à la librairie de la place aux Herbes, le samedi 8 juin, à 15h. L'un absordé par l'espace scènique, l'autre par l'espace vert, mais tous deux sont reliés par le vivant et vont faire émerger un seul récit sensible et fort.

Une programmation reflet d'une époque et en quête d'essentialité 

Chaque jour, plusieurs spectacles variés s'enchaîneront dans différents lieux d'Uzès. Le premier jour, mercredi 5 juin, une scène extérieure sera installée sur la promenade des Marronniers pour accueillir "Cover", un solo avec une esthétique identitaire pop, créole et féministe. Juste après, sera jouée "R. OSA" chorégraphiée par Silvia Gribaudi qui explore la représentation du corps de la femme à travers la performance de Claudia Marsicano, une danseuse plutôt ronde qui déroulera dix exercices de virtuosité. Le soir du 8 juin, à l'Ombrière, Ruth Childs signera "Blast!", une performance à l'énergie brute, délivrant par sa voix et son corps la violence de l'humanité. 

"Blast !" est la nouvelle création de Ruth Childs.  • © MMAGNIN

Jeudi 6 et vendredi 7 juin au soir, Léa Leclerc déjà présente à Uzès en 2022 reviendra avec une forme plus frontale et courte de son solo "Like me". Mise sous vitrine, l'artiste questionne la dimension glamour superficielle affichée par certaines influenceuses sur les réseaux sociaux. Elle s'escrimera à dénicher les failles dans ces selfies trop lisses. Marion Carriau, elle, se penche sur la figure héroïque avec laquelle on se construit petit. Le spectacle "Queen blood" créé par Ousmane Sy, aujourd'hui décédé, sera proposé le 6 juin à 22h, avec les sept danseurs du groupe afro-house Paradox-sal. Tandis que l'artiste de New Delhi Mallika Taneja, munie de son harmonium, plonge dans le passé de son pays à la recherche des voix oubliées, de la place de la femme, à travers son solo "Do you know this song ?". 

Des pièces pour toute une salle ou pour un seul spectateur

L'étendue des univers et des thématiques abordées forge aussi la force de ce festival. Tout comme l'hétérogénéité des formats. Julien Andujar a décidé de découper sa fiction-autobiographique "Tatiana" en trois épisodes, programmés trois soirs de suite. Une pièce dédiée entièrement à sa sœur qui compte parmi les Disparues de Perpignan. Seul en scène, son frère va incarner tour à tour plusieurs personnages représentant l'attaché de presse, les amis, l'avocat, le policier et lui-même qui n'avait alors qu'onze ans. 

nicolas fayol danse faire fleurir
Durant son spectacle "Faire fleurir", Nicolas Fayol doit se plier, se contorsionner sans pouvoir se lever. • © Collectif Hinterland

Loin du retentissement médiatique lié à cette affaire, "Les consultations" prennent la forme d'un spectacle pour une personne, seulement sur rendez-vous. En fonction du regard du spectateur, la danseuse lui adressera une pièce, à lui. Ce n'est pas un spectacle qui se donne à voir, mais une relation qui s'invente en direct. Nicolas Fayol, lui, ne s'est pas imposé de contraintes dans le nombre de spectateurs mais dans son paysage scénique. Au-dessus de lui est tendue une toile horizontale à 1,50m du sol. Comme dans l'étroitesse d'une grotte, le danseur-chorégraphe est courbé, sans pouvoir se lever. Claustrophobes, abstenez-vous ou bien défiez votre phobie au côté de cet artiste issu du breakdance qui parviendra à se sortir des méandres de cette immersion caverneuse. 

En clôture du festival, le dimanche 9 juin, à 19h, au jardin de l'Évêché, aura lieu la restitution de l'atelier proposé une fois par mois à la Maison danse d'Uzès, avec Valentine Nagata-Ramos pour découvrir les danses urbaines. Et à 19h30, l'artiste d'origine ukrainienne Olga Dukhovna partira de la danse traditionnelle hopak pour créer un pas de deux, balayant des allers-retours entre passé et futur et faisant écho au contexte politique actuel. Sur le plateau, deux danseurs et un accordéoniste joueront ce moment résolument contemporain, mais hérité des cosaques. 

Programme complet et détaillé, tarifs, horaires, à retrouver en cliquant ici

Marie Meunier

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