"C'est une page qui se tourne", lâche Adeline Samblancat. Cela fait cinq ans qu'elle a racheté avec une autre employée, Cloé Ubeda, le magasin Jennyfer, avenue Paul-Langevin à Bagnols-sur-Cèze. Une belle aventure qui se terminera le 22 janvier, date à laquelle la boutique de prêt-à-porter féminin fermera définitivement ses portes. 

En effet, l'enseigne de mode à petits prix a subi en 2021 une totale métamorphose : "La société Jennyfer renouvelle son parc. Ils veulent fermer les petits magasins en centre-ville et garder les gros d'au moins 220m2. Ils ne veulent plus d'affiliés", relate Adeline Samblancat. Avec ses 120m2 d'espace de vente, la boutique bagnolaise ne faisait pas le poids. Et les deux co-gérantes ne se sentaient pas de se lancer dans de grands travaux pour agrandir le magasin et de s'endetter sur 10 ans : "Surtout si c'est pour que l'on nous annonce que finalement dans cinq ans, c'est terminé."

Au total, une vingtaine de magasins de l'enseigne a fermé entre 2021 et début 2022. "C'est dommage, on aura à peine eu le temps de profiter de l'avenue toute neuve après les travaux", déplore la co-gérante. Bien que le magasin bagnolais était rentable et générait du passage, son chiffre d'affaires représentait une goutte d'eau dans le capital de la société. "Les clients iront, comme certains le faisaient déjà, à Orange et au Pontet. Mais je suis déçue pour la ville de Bagnols, car c'est une enseigne jeune qui disparaît", poursuit Adeline Samblancat qui était au courant depuis deux ans de la fermeture annoncée.

Avec son équipe, elle espère maintenant que les clients seront fidèles jusqu'au bout. D'ailleurs, tous les articles en magasin sont à -40%, même la nouvelle collection jusqu'au 22 janvier. L'occasion de dénicher quelques bonnes affaires avant le baisser de rideau final. Même si la déception est grande pour ceux qui remplissaient leur garde-robe dans ce magasin, installé sur l'avenue Paul-Langevin depuis 2008. Pour l'instant, il n'y a pas de repreneur intéressé pour réinvestir la cellule commerciale. C'est dommage pour cette artère commerçante refaite à neuf qui avait déjà vu partir l'enseigne Camaïeu à l'été 2020.

Marie Meunier