Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.04.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1080 fois

BARJAC Coup de chaud pour les chineurs

Des milliers de visiteurs sont attendus dans les allées de la foire tout le week-end. (Photo Corentin Migoule)

La 96e édition de la Foire aux antiquités et à la brocante de Barjac a débuté ce jeudi. Considéré comme l’un des plus beaux de France par le milieu, cet événement réunit 380 exposants et des milliers de visiteurs jusqu'à lundi.

Il faut s’y être rendu pour prendre la mesure de l’événement. La Foire aux antiquités et à la brocante de Barjac, qui célèbre sa 96e édition, est une institution. Et ce n'est pas la légère baisse du nombre d'exposants, passé de 400 à 380, qui va gâcher la fête. Une fois n'est pas coutume pour Pâques, la météo est favorable aux organisateurs, qui sont plus habitués à retrouver un soleil au zénith et des températures aussi hautes lors de la foire du 15 août.

À notre arrivée sur site ce vendredi matin, les parkings privés (payants) les plus rapprochés de la place Charles-Guynet où sont concentrés la majorité des stands ont déjà fait le plein. Car les professionnels de la chine ne veulent pas manquer le grand déballage et le début officiel des ventes, à 10 heures pétantes ! Entre ceux qui sont venus faire des affaires, à la recherche de la perle rare, et ceux qui n'enclencheront une démarche d'achat qu'en cas de coup de cœur après avoir flâné dans les allées, l'entente n'est pas toujours cordiale et ça joue parfois des coudes. Sans doute les conséquences des premières chaleurs.

Des quatre coins de l'Europe

Pour se faire comprendre, mieux vaut savoir baragouiner quelques mots dans la langue de Shakespeare. Car si les Français présents à Barjac pour la foire ne sont pas tous Gardois, la petite commune située à un jet de pierre de l'Ardèche attire de nombreux étrangers venus de toute l'Europe, et ce malgré l'augmentation des prix des carburants qui incite à limiter ses déplacements.

Certains n'ont pas lésiné sur les moyens, à l'image de Greta, venue expressément de Francfort passer une semaine dans un petit village ardéchois accompagnée de son mari et de leurs deux enfants, dans l'optique de ne pas manquer l'édition pascale de la foire de Barjac. "Avant, on venait chaque année. Mais avec la pandémie, la foire a été annulée en 2020 et l'an dernier on n'a pas pris le risque de quitter l'Allemagne. Ça nous manquait !", clame la mère de famille, dans un français impeccable.

Gora Seye tout sourire sur son stand barjacois. (Photo Corentin Migoule)

Un peu plus tôt, Greta s'est attardée sur le stand africain tenu par Gora Seye. D'origine sénégalaise, le dernier nommé est présent à Barjac pour la cinquième fois. "Je viens uniquement au printemps", précise celui qui a un pied à terre à Saint-Privat-des-Vieux. Véritable ambassadeur de la culture africaine sur cette foire, le trentenaire possède "beaucoup de pièces centenaires". Des bogolans du Mali, des masques anciens d'Afrique de l'Ouest, des wax, paniers, nattes et djembés du Sénégal, des bazins indigo de Guinée et bien d'autres trésors africains.

"Ça fait plaisir de retrouver des gens dans la rue, sans masque pour la plupart", se réjouit Gora, qui dit avoir "plutôt bien vendu" depuis le coup d'envoi de la foire donné ce jeudi. Pendant que Didier Bourthoumieu et sa bande du comité des fêtes s'affairent pour assurer la buvette, Jean-Pierre et Nadine s'installent à une table du "7 ici", le restaurant préféré de ce couple d'Uzétiens. C'est aussi comme ça que s'apprécie l'événement barjacois.

De la toile de jute, du plâtre et du foins ont servi à la réalisation de cette œuvre. (Photo Corentin Migoule)

Quelques hectomètres plus loin, près du château, Jonathan n'est pas à la fête. En pleine discussion avec des habitués, l'exposant venu de Villeurbanne déplore "une affluence plus faible que d'ordinaire" qui n'a visiblement pas sauté aux yeux de ses interlocuteurs. "Ça démarre timidement", nous confirme le jeune homme, qui attire malgré tout l'attention des visiteurs avec une pièce récemment achetée à un particulier (notre photo). "C'est une tête de figurine géante d'un ancien carnaval de Dunkerque faite en toile de jute mélangée à du plâtre. Les cheveux, la barbe et les sourcils sont faits avec du foin. C'est très atypique", fait-il apprécier.

Contrairement à Gora Seye, Jonathan rempilera en août prochain pour l'édition estivale. "À Barjac, on vient aussi pour l'ambiance et pour revoir des amis. C'est très familial. Dans tous les cas, on n'a pas le droit de ne pas venir car il n'est pas question qu'on se fasse chiper notre emplacement !"

Corentin Migoule

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