Publié il y a 18 jours - Mise à jour le 17.10.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 506 fois

ÉDITORIAL Perrier dans l'oeil du cyclone sénatorial

Vergeze musee source perrier (yp)

Musée Perrier

- Photo Yannick Pons

Dans cette mission d’information sénatoriale, les élus mettent en lumière le manque de clarté du précédent gouvernement et de l'État en exigeant désormais plus de transparence.

Hier mercredi, la sénatrice Antoinette Guhl a rendu public son rapport sur le contrôle des eaux minérales, en particulier celles de Nestlé Waters. Elle annonce d'ailleurs fièrement qu'il a été adopté à l’unanimité par la commission des affaires économiques. Avec la voix du sénateur gardois Denis Bouad, membre de cette commission. Le sénateur Les Républicains Laurent Burgoa est lui à la commission des affaires sociales. Dommage, car il avait visité il y a quelques semaines l'usine Perrier de Vergèze avec d'autres élus... Et avait particulièrement soutenu l'entreprise locale pour son empreinte dans l'économie du territoire. Sans faire mention de la polémique sur le non-respect de la réglementation des eaux en bouteille depuis janvier dernier, après les révélations de nos confrères de la presse nationale. Rappelez-vous, en début d'année, le géant des eaux avait été au cœur d'un scandale sur l'utilisation de filtres interdits pour traiter ses eaux, notamment sur le site de Perrier, à Vergèze. Dans cette mission d’information sénatoriale, les élus mettent en lumière le manque de clarté du précédent gouvernement et de l'État en exigeant désormais plus de transparence. On apprend ainsi que Nestlé en avril 2024 avait annoncé la destruction de deux millions de bouteilles de la marque Perrier par précaution. Une demande en réalité formulée par le préfet du Gard sur proposition de l’Agence régionale de santé. Au final, ce sont près de trois millions de bouteilles qui ont été détruites. La sénatrice écologiste ordonne dorénavant pour les exploitants la nécessité « de laisser les agents de contrôle pénétrer immédiatement sur le site », sans aucun obstacle juridique. C'est sur le réseau social qu'elle exprime, après plusieurs mois d'enquête, sa charge la plus forte. "Nestlé Waters a commis une fraude qui a duré plusieurs années en dissimulant des traitements interdits sur ses eaux Perrier." Elle accable aussi les gouvernements successifs depuis 2021 "qui ont bien été informés, mais n’ont pas pris la décision d’arrêter la tromperie pour le consommateur." Et persiste dans son doute quant à la traçabilité des eaux de Perrier. Reste à savoir s'il n'est pas déjà trop tard ? Nestlé Waters a lancé sa nouvelle marque Maison Perrier voilà quelques mois. Une eau produite et aromatisée, mais surtout commercialisée sans le label « Eau minérale naturelle ». Cette nouvelle identité pourrait parfaitement demain être produite ailleurs. La source Perrier gardoise n'étant plus une obligation géographique...

Abdel Samari

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