Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 03.06.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 388 fois

GARD RHODANIEN Un appel à projets lancé pour les 35 hectares de la friche industrielle de l’Ardoise

Le président de l'Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey et le maire de Laudun-l'Ardoise Yves Cazorla

- Thierry Allard

« C’est un moment important », lance le président de l’Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey ce mardi matin en compagnie du maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla. Important car, 21 ans après l’arrêt de l’activité industrielle sur l’ancien site sidérurgique de l’Ardoise, un appel à projets vient d’être lancé pour lui trouver une nouvelle destination.

Avec une envie : « aller vite, avec un calendrier ambitieux, le site est labellisé Site Clé en main France 2030, ce qui accélère les choses », pose Yves Cazorla. Il faut dire que 21 ans depuis la fermeture du site sidérurgique, c’est long. « Mais de 2004 à fin 2017, les déclarations d’intention s’échouaient sur un écueil majeur, la maîtrise foncière », rappelle Jean-Christian Rey, le terrain appartenant alors toujours à Arcelor-Mittal. L’Agglomération l’achètera fin 2017 après « trois ans de négociations », rappelle le président de l’Agglomération, qui reconnaît que « depuis 2017, nous avons travaillé sur des projets qui n’ont pas abouti », comme L’Ardoise éco-fret ou Gifi.

C’est du passé, puisque désormais, « l’objectif est que d’ici la fin de l’année on sache ce qu’on fait sur ce site », souligne-t-il, à l’issue de « cette phase très concrète et proactive. » En ligne depuis la semaine dernière, l’appel à projets est ouvert jusqu’au 30 juin midi. Avec plusieurs critères : « sur ces 35 hectares, on veut un avenir décarbonné, des activités en lien avec les énergies décarbonnées », pose Jean-Christian Rey, avec « trois marqueurs importants », dit-il.

Un site « quasiment unique dans le sud de la France »

Le premier est « l’emploi, le développement économique, le nouvel écosystème qu’on va mettre en place avec de l’emploi pérenne », avance-t-il. Le deuxième est l’environnement « avec un grand e, affirme-t-il. Les énergies décarbonnées, mais aussi un projet qui s’intègre parfaitement dans son environnement local, dans le hameau de l’Ardoise, notamment en termes de nuisances. » L’Agglomération compte aussi sur le site pour tenir ses engagements en matière de neutralité carbone. Et enfin le troisième, et non des moindres, l’Agglomération veut garder la maîtrise foncière du terrain, « pour être sûr de la destination du foncier », glisse-t-il.

L'entrée de l'ancien site sidérurgique de l'Ardoise  • Archives Thierry Allard

Sur le reste, c’est plutôt libre. Par exemple, « peut-être qu’il n’y aura qu’un seul projet sur les 35 hectares, mais il y en aura peut-être deux, trois, quatre ou cinq qui se complèteront », affirme Jean-Christian Rey, confiant sur l’attractivité du terrain. « Il s’agit de 35 hectares hors ZAN (zéro artificialisation nette, ndlr), c’est quasiment unique dans le sud de la France, et c’est un site labellisé Clé en main, prêt à être utilisé, la labellisation nous permet de travailler avec les services de l’État, la Région, l’Établissement public foncier, la Banque des territoires ou encore la CNR », développe le président de l’Agglomération, qui parle de « planètes alignées ». Le site est aussi intégré au programme Territoires d’industrie, ce qui permet de bénéficier d’un accompagnement renforcé.

Faire « un pôle d’excellence européen »

Concrètement, l’étude quatre saisons sur la biodiversité, obligatoire pour mener à bien un projet, est en cours d’achèvement, de quoi faire gagner un an au(x) projet(s) retenu(s). Un des autres atouts du terrain, outre qu’il est de 35 hectares d’un seul tenant, est « la trimodalité, avec la route, la voie ferrée et le port », rappelle Jean-Christian Rey, qui souligne aussi « l’unanimité politique sur ces sujets » industriels sur le territoire. À commencer par la vision du dossier par Jean-Christian Rey et Yves Cazorla : « on est sur la même longueur d’ondes », souligne ce dernier.

Dans un premier temps, l’idée est surtout de vérifier la solidité du ou des porteurs de projets. Après en avoir retenu plusieurs une fois passé le 30 juin, « tout l’été nous allons entrer en phase d’échanges et de dialogue pour petit à petit dessiner le ou les projets que nous allons retenir », explique l’élu. Le comité de pilotage sera chargé de cette mission. On y retrouve, outre Jean-Christian Rey et Yves Cazorla, les services de l’État, la CNR, la Région, la Banque des territoires ou encore l’Établissement public foncier. Une fois le ou les projets sélectionnés, un vote viendra graver tout ça dans le marbre en conseil communautaire d’ici la fin de l’année.

D’ici là, l’Agglomération « s’engage à tenir au courant » les riverains, mais aussi les chefs d’entreprises de la zone de l’Ardoise, qui vont être sollicités pour savoir si la friche peut les intéresser, eux ou une de leurs connaissances. Avec une idée, « transformer cette friche industrielle en un pôle d’excellence européen », affirme Yves Cazorla.

Plus d’informations ici.

Quid de la sucrerie ?

C’est un grand bâtiment qui date du XIXe siècle, témoin de l’histoire industrielle de l’Ardoise : la sucrerie, qui se trouve sur le site, sera conservée. « Le but n’est pas de la raser, mais de la préserver », avance le maire de Laudun-l’Ardoise, le bâtiment comprenant un grand atelier et des bureaux. Ce sera aux porteurs de projets « de nous faire des propositions » pour son réemploi, rajoute Jean-Christian Rey.

Thierry Allard

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