Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 17.01.2024 - B.DLC - 2 min  - vu 1504 fois

ALÈS/CARPENTRAS Il tue sa mère à coups de couteau : vers l’irresponsabilité pénale du fils ?

Un homme était devant la cour d’appel de Nîmes, ce mercredi après-midi, pour être jugé sur son éventuelle irresponsabilité pénale dans un lourd dossier de « meurtre sur ascendant ».

L'agresseur, un habitant de Saint-Christol-lès-Alès, a été hospitalisé d’office après les faits survenus en février 2022 à Carpentras dans le Vaucluse. Il est toujours dans un établissement psychiatrique à ce jour.

Le mis en cause, âgé de 40 ans, a frappé mortellement au couteau sa maman qui n’a pas survécu à cette agression survenue à son domicile vauclusien. Son fils était venu passer plusieurs jours chez elle. Un homme qui avait déjà effectué six séjours psychiatriques en hospitalisation de 2011 à 2021 avec un diagnostic de troubles bipolaires graves. D’ailleurs, le fils avait été hospitalisé plus brièvement à Alès du 17 au 22 décembre 2021, c'est-à-dire moins de deux mois avant son passage à l’acte meurtrier. Avant sa sortie de cet établissement de santé d’Alès, il a eu une modification de son traitement psy selon des indications fournies ce mercredi 17 janvier à la cour d’appel de Nîmes.

« Des troubles avec cette particularité d’une phase de décompensation avec une humeur déréglée et des idées en dehors de la réalité", selon le docteur Laurent Layet. « Il avait des idées de grandeur et un sentiment de persécution (...) Il reconnaît sans détour être à l’origine du décès violent de sa mère ». « Il y a un lien direct et évident entre le trouble de monsieur et le passage à l’acte », complète l’expert judiciaire qui conclut à une abolition du discernement… Donc à une irresponsabilité pénale que seule la chambre de l’instruction peut prononcer.

À une question du président de la cour d’appel, Christophe Teissier, sur le fait que la maman soit visée, le médecin répond : « À ce moment-là sa mère représentait un danger, pour lui il fallait s’en débarrasser car elle était le danger. » « Mais pourquoi sa maman, pourquoi ne pas s’en prendre à quelqu’un d’autre ? », relance le magistrat. « Les victimes sont des proches, il y a une proximité physique et affective », affirme l’expert.

Pour rappel, l’auteur des faits a frappé sa mère avec une paire de ciseaux, en lui infligeant une quarantaine de coups. Après ce déchaînement de violence, il a lui-même appelé la police, mais près de 7 heures après. "Qu’avez-vous fait pendant ce temps ?", lui demande le président Teissier. « Je suis resté dans le salon, j’avais peur que le diable se réveille, que ma famille vienne me tuer », déclare-t-il dans le box de la cour d'appel.

Lorsque les secours sont arrivés sur place à Carpentras, il n’y avait plus rien à faire pour la victime… Cette retraitée « qui aimait par dessus tout sa famille », selon un conseil des parties civiles était originaire d’Alès, mais vivait dans le Vaucluse depuis de nombreuses années. Une enquête criminelle pour "meurtre sur ascendant" a été ouverte et confiée à une juge d’instruction d'Avignon.

La décision de la chambre de l’instruction de Nîmes sur l’irresponsabilité pénale du Gardois sera rendue d’ici quelques semaines…

B.DLC

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