ARAMON Ils fabriquaient des amphétamines pour inonder le festival d’Avignon
Entre janvier 2014 et juillet 2015, Nathanaël et Sébastien ont produit et fabriqué des amphétamines – près de 1 500 cachets – pour les revendre notamment au festival d’Avignon.
Deux accusés et deux personnalités bien distinctes. D’un côté, dans le box des accusés, on trouve Nathanaël, 32 ans, condamné à sept reprises par la justice dont quatre pour des affaires de drogue. Il est le « chimiste » du duo, celui qui a appris à fabriquer des amphétamines grâce à Internet. De l’autre, libre mais sous contrôle judiciaire, c’est Sébastien, 28 ans, cinq condamnations, le commercial. S’il s’est lancé dans le business de la drogue, c’est par « opportunisme ». Propriétaire d’un restaurant chinois à Aramon, il a connu quelques difficultés lors de sa troisième année d’exercice :
- Les ecstasy n’ont jamais été ma priorité, c’était un complément, explique-t-il.
- Mais comment vous est venue l’idée de fabriquer ces produits ?, tente de comprendre le président de l’audience, Jean-Pierre Bandiera.
- C’est parce qu’il y avait beaucoup de demande. Sur une étude de marché, il y a dix fois plus de vendeurs de cannabis que d’ecstasy, répond l’économiste en herbe.
Son « étude de marché » lui a fait penser qu’il pourrait faire un gros coup au festival d’Avignon. Il a demandé à son copain Nathanaël de fabriquer 500 cachets d’amphétamine pour l’occasion. Seulement, la brigade de recherches de Nîmes, qui avait mis les deux protagonistes sur écoute, est intervenue avant le début du festival. L’interpellation de Nathanaël à son domicile n’a d’ailleurs pas été simple comme le rappelle le juge :
- Les forces de l’ordre ont dû défoncer votre porte qui a résisté pendant dix minutes. Pourquoi n’avez-vous pas ouvert ?
- J’ai voulu mettre la clé dans la serrure mais elle ne rentrait plus…
Pas de chance… Si la serrure a posé quelques difficultés, la fenêtre par laquelle il s’est débarrassé de plusieurs objets - comme sa balance de précision - n’a en revanche pas résisté. Les deux prévenus n’ont pas non plus résisté aux questions des enquêteurs et ont reconnu les faits. Ils auraient fabriqué près de 1 500 cachets revendus entre 3 et 6 euros. Des faits que la procureure Stéphanie Mollard n’entend pas « banaliser ». Elle demande cinq ans ferme contre Nathanaël et trente mois ferme contre Sébastien. A l’issue du délibéré, le tribunal correctionnel de Nîmes prononcera quatre ans de prison pour Nathanaël et 30 mois de prison dont six avec sursis pour Sébastien.