Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 25.01.2024 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 2738 fois

ASSISES Tuerie des Plantiers : « Ils n’avaient aucune chance de s’en sortir même avec un bloc opératoire à proximité »

L'épouse du patron de la scierie des Plantiers entourée de ses avocats Maître Nougier, Me Ortigoza et Me Gloriès

La seconde journée d’audience du procès de Valentin Marcone, accusé d’un double assassinat aux Plantiers dans les Cévennes, a débuté ce jeudi avec la déposition du médecin légiste.

Deux balles ont traversé le corps du patron de la scierie des Plantiers, Luc Teissonnière, dont la seconde mortelle et une balle fatale pour l'employé Martial Guérin. Des tirs et blessures « au-delà de toute ressource thérapeutique », selon l’expert judiciaire, le docteur Mounir Benslima qui affirme même « qu’ils n’avaient aucune chance de s’en sortir même avec un bloc opératoire à proximité ». « Un fracas osseux crânien » pour deux hommes qui sont morts immédiatement.

Lorsque les secours sont arrivés sur place dans la scierie cévenole ce 11 mai 2021, l’enquête criminelle a débuté avec le tireur en fuite et deux morts. Après le drame, le tueur de son employeur et de son camarade de travail est retourné chez lui en indiquant à son épouse qu’il venait de tuer Luc et Martial. Il va alors s’enfuir avec deux armes et une tenue de camouflage dans les bois environnants. Il ne se rendra aux gendarmes que 83 heures plus tard en avouant immédiatement ses actes.

Tout au long de l’enquête, et encore devant la cour d’assises du Gard qui le juge depuis mercredi matin, il est difficile de se faire une idée concernant le passage à l’acte. S’agit-il de frustrations ? D’un problème lié à des heures supplémentaires ? Ou d’une discussion entre un employé et le patron au sujet du licenciement de Marcone ? Ou bien faut-il chercher le mobile, l’élément déclencheur de ce double meurtre ailleurs ? Difficile d’y voir clair.

Il rumine ses brimades et altération du discernement

Pour le médecin psychiatre, le docteur Laurent Layet, Valentin Marcone « rumine ses brimades ». « Il a été l’objet de railleries, de brimades, et d’humiliations au collège », « il garde un souvenir douloureux du collège » où il était atteint de dyslexie et dysorthographie, explique le médecin.

« Il a un mode de vie replié, une forme de vase clos dans sa vie d’adulte ». « Il a une personnalité sensitive et ce sont des personnalités de la frange paranoïaque. S’il lui arrive quelque chose, cela va tourner dans sa tête, il y a une intériorité de sa vie affective, de ses émotions ». « Il dissimule ses émotions et n'en parle pas. Il ressent une frustration et il les accumule », indique l’expert psychiatre qui conclut à une altération du discernement… « Cependant ,au regard de sa personnalité sensitive, on peut considérer qu’il était au moment des faits atteint d’un trouble ayant altéré son discernement, altéré sa perception de la réalité », affirme le docteur Layet.

Marcone un époux "doux et calme"...

Lors de cette deuxième journée d’audience, Blandine Marcone, l’épouse de l’accusé, arrive à la barre et décrit son époux comme « très doux, très calme, rassurant, présent ».

« Mais à un certain moment, des évènements interrogent quand même », demande le président Christian Pasta. « Il met des caméras chez vous, porte un gilet pare-balles, prend une arme, cela ne vous inquiète pas ? », demande le magistrat. Elle assure n’avoir jamais vu son époux mettre un gilet pare-balles alors qu’il en mettait depuis des mois, ni l'avoir vu partir à la scierie avec une arme.

Blandine rend toujours visite à Valentin Marcone en prison, en compagnie de leur fille aujourd'hui âgée de 4 ans. Le couple est aujourd'hui en instance de divorce. « Il a tout perdu : sa femme, sa fille, la liberté et il a tué deux personnes », résume le président Christian Pasta. Le procès se poursuit ce jeudi soir.

Boris De la Cruz

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