AU PALAIS La "sardine" armée de Bagnols condamnée à un an de prison
Un habitant de Bagnols-sur-Cèze, âgé de 25 ans, a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Nîmes à un an de prison... Une sanction qu'il pourra faire aménager afin de continuer son travail sur un chantier de maçonnerie.
A l'audience, il affirme que sa dernière garde à vue, en mars dernier, lui a fait prendre conscience de la dérive dans laquelle il était entraîné. Connu pour plusieurs condamnations dont une pour trafic de stupéfiants, il se présente comme un grand "malade", totalement "addict" à la cocaïne. "Ce jour-là, j'avais trop consommé, je ne me souviens pas de tout ce que j'ai fait. J'ai honte de moi, je n'ai pas pris conscience de ma bêtise." "Pourtant, vous avez cumulé les délits cette nuit-là", coupe la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes, Christine Ruellan. "On vous surnomme bien Sardine à Bagnols ?", poursuit la magistrate en interrogeant le prévenu.
"Sardine" a beaucoup fait parler de lui dans le centre-ville bagnolais dans la nuit du 7 mars dernier. "Une femme affirme vous avoir entendu crier vers 2 heures du matin que vous vouliez monter chez elle. Elle a refusé de vous ouvrir mais vous êtes parvenu à forcer sa porte. Elle affirme que vous n'étiez pas dans votre état normal. Vous auriez pointé une arme de poing en sa direction, résume la présidente du tribunal. Vous lui auriez porté un coup au visage, avant de repartir torse nu et armé et de revenir vers 5h30 en criant, fusil en main, Je vais tuer tout le monde aujourd'hui.
La police alertée est à la recherche de l'individu qui roule à scooter et en petite tenue. Il refuse de s'arrêter avant d'être bloqué et d'essayer de forcer le contrôle de police en commettant des dégradations sur les véhicules à hauteur de la place du marché.
"Je ne me souviens pas de tout mais je reconnais les dégradations, les problèmes avec les flics", déclare le prévenu. La suite est plus nébuleuse. Le fusil, il l'aurait récupéré dans un garage, apparemment abandonné, selon ses dires, depuis plusieurs semaines. "J'ai pris l'arme car on a essayé de me tuer. Le 5 mars, on m'a tiré dessus, devant ma porte aussi, je me sentais menacé. Le jour des faits, j'ai aperçu en bas de chez moi un Gitan qui m'attendait et à qui je devais 360 euros, poursuit le prévenu au fil d'un récit alambiqué. C'est pour ça que j'ai gardé le fusil toute la journée avec moi, de peur. Après, j'ai pris beaucoup de cocaïne et j'ai fait n'importe quoi."
"Depuis 2014, il essaie de se reconstruire, il a trouvé du travail afin de montrer qu'il peut vivre comme tout le monde. Il se soigne aussi et c'est un élément essentiel", a plaidé son conseil Maître Julie-Gaëlle Bruyère. Condamné à une peine inférieure à celle réclamée par le parquet de Nîmes, le prévenu quitte libre le palais de Justice. Il écope d'un an de prison qu'il pourra faire aménager.
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