Il est 0h20 ce 11 février 2025 quand les policiers municipaux de la ville de Beaucaire décident de contrôler un automobiliste qui vient d’oublier de mettre son clignotant. La fenêtre est à peine ouverte que des vapeurs d’alcool s’échappent de la voiture. À partir de ce moment-là, deux versions s’opposent. Pour l’automobiliste, « le contrôle était virulent ». Alors, un brin agacé, il a tenté de filmer les policiers et refusé de se soumettre au test d’alcoolémie. Les policiers, eux, disent qu’ils avaient affaire à quelqu’un d’agité, ivre, incapable de donner son adresse ou sa date de naissance. Parole contre parole. Du moins une parole contre plusieurs.
À l’audience correctionnelle du tribunal de Nîmes le 25 septembre au matin, l’accusé, Sébastien, un commercial de 40 ans, est toujours sur la même position. Oui, il assume ne pas avoir soufflé dans le ballon, mais nie l’état d’ivresse. « J’avais bu trois Ricard quelques heures avant », précise-t-il au président Édouard Le Jan. La procureure, Nathalie Welte, s’étonne du fait que plusieurs policiers se seraient subitement acharnés sur cet automobiliste qu’ils ne connaissaient pas : « Pour moi, il n’y a pas place à la contestation, sauf à plaider le complot généralisé. Mais cela est fantaisiste. C’est dommage que monsieur n’assume pas. » Comme il travaille et qu’il a besoin de son permis, dans le cadre de ses fonctions, elle se montre plutôt indulgente dans ses réquisitions, à savoir 100 jours-amende à 10 euros et l’obligation de conduire un véhicule équipé d’un éthylotest anti-démarrage pendant un an.
Au sortir du délibéré, le président condamne Sébastien à 100 jours-amende à 10 euros, ordonne qu’il suive un stage de sensibilisation à la sécurité routière, mais ne prononce pas de mesures concernant le permis de conduire. Cependant, avant qu'il ne quitte le tribunal, le juge Le Jan tient à préciser au prévenu : « Il n’y a aucun doute sur les procès-verbaux et concernant les déclarations des policiers. Ils n’ont pas écrit n’importe quoi. » C’est dit.