C’est un renseignement anonyme qui a mis la brigade de recherches de Bagnols-sur-Cèze sur la piste d’un trafic de drogue. Un homme ferait pousser du cannabis au milieu des champs et son neveu s’occuperait de la revente. Le lundi 22 septembre, les forces de l’ordre débarquent dans cette ferme où, en plus d’une trentaine de plants de cannabis, on élève des escargots. Sept kilos de cannabis sont retrouvés et plusieurs milliers d’euros en espèce. L’éleveur-producteur, âgé de 58 ans, reconnaît immédiatement les faits. Il fait part de son embarras devant le tribunal correctionnel de Nîmes où il était jugé mercredi 24 septembre en comparution immédiate : « C’est du cannabis de mauvaise qualité, la charge est mauvaise. Je ne savais pas quoi faire de cette marchandise. » À l’écouter, ce stock de drogue était surtout devenu un fardeau. Et les milliers d’euros retrouvés à son domicile ne seraient-ils pas les bénéfices de ce trafic ? « C’est l’argent de mon activité professionnelle : je fais les marchés. Et j’ai décidé de ne pas mettre mes sous à la banque, ça devient trop intrusif. Donc j’épargne tous les mois. »
Son neveu, âgé de 38 ans, présent à ses côtés dans le box nîmois, nie avoir revendu la drogue : « Je reconnais avoir participé, mais pas avoir vendu. Mon seul but était de ne pas en acheter à un autre. » Comme les deux sont inconnus de la justice et qu’on est loin d'un trafic de grande ampleur, le procureur Frédéric Kocher requiert un an de prison aménageable avec un bracelet électronique pour le tonton, et 6 à 8 mois de prison avec sursis pour le neveu. Le tribunal traite les deux membres de la famille équitablement : 12 mois avec sursis et 3 500 euros d’amende. Ils sont ressortis libres, comme leurs escargots.