Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 12.12.2023 - Boris de la Cruz - 2 min  - vu 1930 fois

GARD Le chaman "Loup blanc" et les victimes de viols

Photo B.DLC/ archives. C'est la Section de Recherches de Nîmes qui a enquêté sur les dérives sectaires de "loup blanc" et des soupçons de viols sur des adeptes femmes

JUSTICE. C'est officiel depuis quelques jours et la décision d'un juge d'intruction de Nîmes de renvoyer "au criminel" un homme soupçonné de dérives sectaires et de viols sur cinq victimes.  

La décision vient de tomber avec l’ordonnance de mise en accusation devant la cour criminelle départementale. Un chaman, surnommé « loup blanc », 72 ans, est donc officiellement renvoyé devant la juridiction pénale gardoise pour des viols sur cinq victimes, des anciennes adeptes de son mouvement. Des femmes qui ont dénoncé des faits d’abus sexuels.

Une affaire qui a débuté par une alerte au parquet de Nîmes de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Les investigations de la section de recherches de Nîmes ont commencé en mai 2020 avec la dénonciation de six anciennes adeptes de cette structure basée à Sumène dans le Gard, avant de déménager ces dernières années dans les P-O.

Des récriminations visant le « chef spirituel » de cette organisation qui faisait depuis 2013 l’objet de surveillances des autorités concernant sa pratique. Un « gourou » qui, depuis le début des années 80, « enseignait » les connaissances du « Chaminisme de l’Origine », avec des stages autour des « harmonisations énergétiques », selon des indications fournies il y a quelques temps à la chambre de l’instruction de Nîmes lors des demandes de remise en liberté de « loup blanc ». Des demandes qui ont toutes été rejetées par la cour d’appel, « loup blanc » est donc détenu depuis maintenant deux ans.

Ce dernier est renvoyé devant la cour criminelle du Gard pour des faits sexuels qui s’inscrivent sur de nombreuses années, de 2003 à 2020 précisément pour des viols. Il est aussi poursuivi par la justice pour une dizaine d’abus de faiblesse, des détournements financiers qui auraient été effectués à son profit.

Il est mis en avant par l’enquête que le chef de cette « organisation » était à l’origine de l’isolement de ses « proies » qui avaient une adoration du « maître ». Il avait selon l'enquête des pratiques d'humiliations régulières envers ses disciples et des déviances sexuelles.

Lors de sa garde à vue, cet homme a affirmé être le seul détenteur d’un enseignement dont il était à l’origine ! Un « gourou » qui parle de lui à la troisième personne et dont les idées complotistes et apocalyptiques du monde ont été relevées durant l’enquête.

« Loup Blanc », lors de ses passages devant la chambre de l’instruction de Nîmes pour réclamer son placement sous contrôle judiciaire, a indiqué de façon continue qu’il n’avait jamais abusé sexuellement des femmes dans sa structure, et qu’il était victime lui-même d’une « machination ».

Ce procès n’est pas encore fixé, mais doit se tenir en 2024 à Nîmes. Il reste présumé innocent.

Boris de la Cruz

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