JUSTICE À 72 ans, elle se fait agresser pour avoir refusé de donner une pièce
Ce vendredi, une sans-abri se fait juger au tribunal de Nîmes pour avoir violenté une dame de 72 ans qui a reçu 45 jours d’ITT.
Le 26 novembre 2024, au centre de ville de Nîmes, une femme sans domicile fixe s’approche d’une dame de 72 ans pour lui demander une pièce. « Nous aussi, nous avons des problèmes financiers, nous ne sommes pas milliardaires », répond-elle. Frustrée et alcoolisée, la sans-abri pousse la personne âgée au niveau du torse avant de poursuivre sa route. La victime chute et se fracture le bras. Un homme qui a assisté à la scène va rattraper la prévenue de 43 ans et prévient les forces de l’ordre. Elle sera mise en garde à vue. Les professionnels de santé prescrivent 45 jours d’ITT à septuagénaire.
Ce vendredi 29 novembre, la mise en cause se fait juger au tribunal de Nîmes. « J’ai bien conscience que j’ai poussé cette dame, j’ai agi sous l’emprise de l’alcool et j’étais énervé. Je regrette mon geste, c’est très grave ce que j’ai fait », reconnait-elle. Cette dernière a lu une lettre d’excuse qu’elle a écrite à l’intention de la victime. Les deux femmes se connaissaient, car elles se croisaient dans les associations d’aide aux personnes démunies. « Elle est aussi en difficultés financières, vous le savez et en plus, vous la bousculez ! », s’exclame la présidente.
La prévenue a huit mentions à son casier judiciaire. Elle est pour cette affaire en récidive de violence. Le 28 novembre, le juge d’application des peines a ordonné la révocation totale de ses 12 mois de sursis. À la rue depuis quatre ans, elle lance un appel à l’aide : « Ça fais longtemps que je suis à la rue et je n'arrive pas à m’en sortir ».
« Ma cliente de 72 ans a une petite retraite. Malgré son âge, elle continue à faire des ménages pour subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, elle se retrouve avec la peur de sortir de chez elle. Vous l’avez poussée gratuitement ! Elle va difficilement se remettre de sa fracture au vu de son âge », plaide la partie civile. Le procureur de la République donne ces réquisitions : « Madame a des difficultés sociales, on peut tenter de lui donner une chance. Je demande quatre ans de prison, un maintien en détention dont un an assorti d’un sursis probatoire avec obligation de soins et de travailler ».
Le tribunal de Nîmes l’a condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis probatoire pendant trois ans, un maintien en détention avec une obligation de soin, de travail et l’interdiction de rentrer en contact avec la victime et l’obligation de l’indemniser.