Publié il y a 12 jours - Mise à jour le 06.06.2025 - Lïana Delgado - 3 min  - vu 1710 fois

JUSTICE Un proviseur de Bagnols poursuivi pour atteinte sexuelle sur une élève

Image d'illustration

La victime avait 17 ans au moment des faits et le proviseur était âgé de 60 ans.

Les faits se sont déroulés du 1ᵉʳ décembre 2014 au 30 juin 2015 au lycée de Bagnols-sur-Cèze. Une jeune fille de 17 ans rencontrait des difficultés scolaires et a redoublé sa seconde. De plus, elle entretenait une relation amoureuse pas acceptée par ses parents. Alors, sa mère lui a demandé qu’elle ne sorte pas seule de son établissement scolaire et a exigé que sa fille se rende dans le hall du proviseur à chaque temps libre. À cette période, la lycéenne traversait une situation familiale conflictuelle et se trouvait en état de fragilité.

« Il a commencé à se rapprocher de moi quand j’étais au plus mal », a confié la victime lors des auditions. Dans le bureau du proviseur, la jeune fille se confiait sur sa vie personnelle et ses problèmes. Une relation de confiance s’est nouée entre eux. Puis, le chef d’établissement a commencé à lui envoyer des convocations via la vie scolaire. « Quand j’arrivais dans le bureau, il m’embrassait. Puis il me caressait de partout. Il me touchait les seins, le sexe et se frottait. J’étais choquée, donc je me laissais faire. Souvent il me demandait de ne pas en parler », a-t-elle expliqué aux enquêteurs.

Il y aurait eu deux rapports sexuels entre le proviseur âgé de 60 ans à l’époque et l’élève de 17 ans, mais les souvenirs sur le nombre exact restent flous des deux côtés. « Il m’avait demandé de venir chez lui pour récupérer des partitions de musique, car j'étais au conservatoire avec sa fille. Puis, il m’a amené dans une chambre et il m’a déshabillé. Il prenait du plaisir, moi non. J’étais sidérée et j’avais peur », assurait la victime à la police. Elle portera plainte en octobre 2019.

En garde à vue, le prévenu affirme : « Cette élève avait besoin d’accompagnement, j’étais là pour elle. Elle était dynamique, positive, chaleureuse et effective. Un soir, nous avons eu une relation sexuelle. Nous n'aurions jamais dû faire cela, mais elle n’était pas traumatisée d’avoir sauté le pas. » Ce dernier va contredire la version de la victime : « Je ne l’ai jamais touché dans le bureau, c’était une relation consentie des deux côtés. »

Le prévenu absent à l’audience

Ce vendredi 6 juin, le prévenu, aujourd'hui âgé de 71 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour atteinte sexuelle sur une mineure de plus de 15 ans commise par une personne abusant de l’autorité de sa fonction. Atteint d’une grave maladie, le septuagénaire n’a pas pu se rendre au palais de justice. Maître Mendre représentait la partie civile et a demandé 6 000 € de préjudice moral pour la victime.

« Cette jeune fille a été piégée. Cette relation n’aurait jamais dû exister. Est-ce que vous pensez que le proviseur lui a demandé avant de mettre sa main dans sa culotte ? Je vous propose une peine de 18 mois de sursis avec une interdiction définitive de toutes activités professionnelles ou bénévoles avec des mineurs, une interdiction de rentrer en contact avec la victime et l’obligation de l’indemniser », demande le procureur de la République.

Maître Ferry plaide pour la défense : « Monsieur a toujours dit que ces relations n’auraient jamais dû exister et ce n’est pas nécessairement punissable. Il n’y a ni violences, ni menaces, ni contraintes, ni surprises. Si les actes s'étaient passés sept mois plus tard, la victime était majeure et il n’y aurait pas d’atteinte sexuelle. Je vous demande de relaxer monsieur. »

Le prévenu est reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Nîmes. Il écope de deux ans de sursis, avec une interdiction définitive de toutes activités professionnelles ou bénévoles avec des mineurs, une interdiction de rentrer en contact avec la victime et l’obligation de l’indemniser à hauteur de 5 000 euros à titre du préjudice moral.

Lïana Delgado

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