Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 10.07.2016 - abdel-samari - 2 min  - vu 524 fois

MARGUERITTES Les taureaux divaguent, les agriculteurs voient rouge

Photo d'illustration taureaux de Camargue.

Une éleveuse de taureaux a été condamnée pour « divagation d’animal dangereux ». Ses taureaux se promenaient dans les propriétés de ses voisins apeurés.

Les photos présentées à l’audience du tribunal correctionnel de Nîmes prouvent les dégâts que peuvent occasionner des taureaux, des chevaux lorsqu’ils parviennent à quitter l’enclos. C’est le cas à Marguerittes où une manade, celle de la Vistrenque, est montrée du doigt par plusieurs victimes. Les soixante taureaux et la dizaine de chevaux parviendraient à s’échapper de façon régulière, même si la propriétaire explique que pour elle ses animaux ne se sont enfuis qu’à une seule occasion. « A chaque fois que l’on retrouve un taureau dehors, on m’appelle, mais il y a des taureaux qui appartiennent à d’autres manadiers du coin. C’est toujours de ma faute », affirme la jeune éleveuse. Pourtant à la barre du tribunal les incidents semblent nombreux. Il y a d’abord ce voisin de la manade qui a la frousse de sortir de chez lui, le soir, de peur de se retrouver face à un taureau de Camargue.

« Ils étaient à la balançoire, une fois ils sont venus jusqu’à ma porte. Ils sont chez moi régulièrement », déclare le voisin encore traumatisé par cette vision. Et puis, il y a le producteur de courgettes qui voit le troupeau piétiner sa production et qui présente une facture de 20 000 euros de dommages et intérêts. Son avocat Me Guilhem Nogarède montre une série de clichés pris à plusieurs mois d’intervalle qui prouvent que des taureaux piétinent la production. « La clôture de cette éleveuse ne tient pas, elle est mal entretenue. Les piquets ne sont pas enfoncés, il y a des cagettes pour masquer les trous dans le grillage, dénonce l’avocat nîmois. A écouter cette éleveuse, soit la terre est trop dure l’été pour enfoncer les piquets, soit elle est trop molle ». Après l’agriculteur, un viticulteur qui ne réclame qu’un euro symbolique est venu témoigner son désespoir de voir divaguer les animaux sauvages. Il a eu 600 souches de vignes ravagées par les taureaux et il pointe du doigt la même manade.

« Je vous demande la relaxe de ma cliente, tranche Me Ludovic Para, car personne ici n’est capable de dire à qui appartiennent les taureaux. Il ya plusieurs éleveurs à proximité, rien ne prouve que les taureaux de ma cliente soient ceux qui détruisent les récoltes ». Mettant en avant « des clôtures pas adaptées », la représentante du Parquet de Nîmes, avait réclamé 3 000 euros d’amende dont 1 500 avec sursis. Le tribunal a sanctionné l’éleveuse d’une peine d’amende de 3 000 euros dont 2 000 avec sursis et le paiement de 20 700 euros au producteur de courgettes. Pour les autres voisins victimes, les magistrats ont relaxé la jeune femme car il est impossible de savoir avec certitude si les taureaux aperçus sont bien ceux de la prévenue ou s’ils appartiennent à un autre éléveur.

Boris De la Cruz

Abdel Samari

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