Le rideau de la pharmacie de Tresques reste désespérément baissé, ce vendredi. Sur la porte, il est écrit « Fermeture exceptionnelle », et devant, quelques Tresquois défilent. La boulangère du village, dont le commerce n’est qu’à quelques dizaines de mètres, vient déposer un bouquet de fleurs devant la porte, très émue.

Elle croise une habitante, venue car elle « avait besoin de voir » si la pharmacie était fermée, refusant de croire ce qui s’était passé : « Je l’ai vue avant-hier, c’est pas possible. » Un homme arrive sur son vélo. Il habite à 500 mètres et a lui aussi ressenti le besoin de venir sur place. « C’est dingue, c’est elle qui me servait il y a encore quelques jours de cela. C’est pas possible, c’est une catastrophe. »

Il est rejoint par un autre tresquois, voisin de la pharmacie. « C’est un truc de fou », souffle-t-il avant de répéter : « pourquoi ? Pourquoi ? » Tous dressent le portrait d’une commerçante « serviable, à l’écoute, d’une grande gentillesse, bienveillante, qui connaît tous ses clients. » Pendant ce temps, une femme dépose une peluche devant l’entrée de la pharmacie avec une lettre où on peut lire : « en souvenir de Mme M. »

De son côté, le maire Alexandre Pissas, qui a aidé à l’installation de la pharmacie ouverte en 2003, se dit « très affecté à titre personnel, je la connais depuis plus de vingt ans. » Lui aussi décrit « une femme très appréciée de la population avec son mari lui aussi pharmacien et sapeur-pompier. »

Ce week-end devait être festif à Tresques, avec la Feria des vendanges, mais plus personne dans le village n’a le coeur à faire la fête. Alors « nous avons décidé de supprimer absolument toutes les festivités de Tresques du week-end, la fête votive, la feria, le concours de belote, les événements de la Tour de Guet et de la paroisse sont annulés aussi, annonce le maire. Tresques est en deuil. »

L'enquête, conduite par les gendarmes de la brigade de Laudun et de la compagnie de Bagnols, assistés par la Section de recherches de Nîmes, se poursuit.