Publié il y a 19 jours - Mise à jour le 18.09.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 442 fois

ALÈS Volontaires aux JO de Paris 2024, Sylvie et Margaux racontent

Sylvie, à gauche, et Margaux, à droite, sont rentrées en Cévennes, après avoir vécu un mois de célébrations sportives.

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Sur le bassin alésien, ils étaient quelques-uns à contribuer à ces Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, que ce soit dans l'accueil des spectateurs, l'assistance aux athlètes, la remise de médailles ou encore la logistique, entre autres... Pour eux, l'aboutissement d'un long processus de sélection et surtout, la réalisation d'un rêve.

Des étoiles plein les yeux, elles étaient au plus près de l’événement. Sylvie et Margaux faisaient partie des 45 000 personnes venues des quatre coins du monde pour prêter bénévolement main-forte à l’organisation de cet événement d’envergure. Si la première, Sylvie, 64 ans, habitante de Saint-Christol-lez-Alès, a eu la chance de participer aux Jeux Olympiques en tant que chauffeur, puis aux Jeux Paralympiques sur les courts Philippe-Chatrier et Suzanne-Lenglen de Roland-Garros, où elle a notamment aidé à installer les spectateurs dans les deux enceintes, la seconde, Margaux, 19 ans, Alésienne, n’a, quant à elle, pu participer qu’aux Jeux Olympiques. Rappelée par son travail, la jeune femme a dû rentrer plus tôt. Elle garde néanmoins un souvenir indélébile de son expérience en tant que remettante des médailles d’or, d’argent et de bronze, vêtue des tenues créées par le groupe LVMH, sur le podium des compétitions de badminton.

Sylvie J., 64 ans : au service des personnalités

Sylvie, volontaire aux JO de Paris 2024, aux côtés de l'ancien numéro 2 mondial de tennis, Alex Corretja. • DR/Sylvie J.

Passionnée de sport depuis toujours, Sylvie n’en est pas à sa première expérience de bénévolat. Créatrice de sa propre équipe de football en région parisienne, elle a passé plus de 20 ans à œuvrer pour le club de Saint-Christol-lez-Alès et comme présidente de la commission féminine de l’Essonne. À 64 ans, la mère de famille a également participé, toujours en tant que bénévole, à de nombreux événements, comme la finale de la Ligue des champions au stade de France entre le Real Madrid et Liverpool, tristement célèbre pour ses affrontements entre supporters.

La "Team 28" de Sylvie dans les coulisses du complexe de Roland-Garros. • DR/Sylvie J.

Pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, Sylvie a pris place derrière le volant. « Nous devions transporter d'un point A à un point B des officiels, des juges, des personnes qui remettaient les médailles... et des athlètes aussi, même des retraités », raconte-t-elle. Bien qu’elle ait eu l’honneur de côtoyer des figures prestigieuses, elle avoue avoir ressenti une certaine pression. « C'était un peu stressant, parce que nous transportions des personnalités et nous ne savions pas toujours qui elles étaient avant qu'elles ne montent dans la voiture. » Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir à l'arrière de son véhicule la secrétaire de l'ONU en charge des questions d'immigration. « Elle était accompagnée de deux autres personnes, toutes adorables, vraiment très gentilles. » Mais au-delà des moments de stress, entre les longues périodes d'attente d'une course ou les journées à enchaîner les trajets, Sylvie retient surtout l’entraide et la solidarité entre bénévoles. « Entre volontaires, nous nous entraidions beaucoup. C’est ce qui ressort le plus, l'entraide. »

L'aventure parisienne semble avoir plu à Sylvie. • DR/Sylvie J.

Et selon ses dires, lors des Jeux Paralympiques, Sylvie a travaillé dans une ambiance encore plus conviviale. Faisant partie d’une petite équipe d’une douzaine de bénévoles surnommée la "Team 28", elle a partagé des moments inoubliables avec des bénévoles, mais aussi avec des athlètes. Vêtue de son bob désormais légendaire, elle a même rencontré Frédéric Cattaneo, médaillé d'argent de tennis-fauteuil aux Jeux paralympiques de 2012, sans le reconnaître tout de suite : « Il y avait un homme en fauteuil roulant à côté de moi, dans une boutique, et j’ai commencé à discuter avec lui sur les prix assez élevés du magasin. Nous avons fini par échanger nos pin's. Ce n’est qu’après, quand il s’est retourné, que je l’ai reconnu. [...] J’avais un pin's avec la mascotte, la Phryge, version paralympique, et lui m’a donné celui de la tribune présidentielle de Roland-Garros. » Si l'expérience de Sylvie était davantage axée sur la logistique et l'accueil des personnalités, celle de Margaux, plus jeune de 45 ans, s'est concentrée sur un autre moment clé des Jeux.

Margaux B., 19 ans : un rêve en or

La remise de médailles, un protocole minutieusement orchestré par Margaux (à g.), entre autres. • DR/Margaux B.

Dès son plus jeune âge, Margaux a baigné dans l’univers du sport et du bénévolat, suivant l’exemple de sa famille au club de football de Saint-Privat-des-Vieux. Habituée à s'engager lors de tournois, elle a vu dans cette opportunité olympique une expérience hors du commun. Entraîneuse de badminton au CVN Bad et bénévole depuis plusieurs années dans différents événements sportifs, Margaux a eu l'honneur de participer aux cérémonies de remise des médailles de son sport favori. « J'ai porté les plateaux de médailles lors des cérémonies de badminton, notamment pour le double féminin », se rappelle-t-elle avec fierté. Habillée d'un polo blanc, d’un pantalon ample beige et d’une gavroche blanche, confectionnés par le groupe de luxe Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH), la jeune femme a vécu un rêve éveillé, au plus près des athlètes. « J'ai pu rencontrer des joueurs de haut niveau que je regardais à la télévision, qu’ils soient français ou internationaux », explique-t-elle. Margaux garde en mémoire des échanges riches avec des sportifs venus du monde entier, ainsi qu’une rencontre dont elle se souviendra longtemps avec le président de la Fédération française de badminton.

Margaux, au plus près des médailles. • DR/Margaux B.

Pour Margaux, qui l'a vécue de près, le moment le plus émouvant restera la ferveur dans les salles de compétition : « Voir l'arène (l'Arena Porte de la Chapelle, NDLR) de 8 000 personnes se lever, applaudir, et entonner la Marseillaise lorsque les athlètes français entraient sur le terrain, c'était impressionnant. » Le rôle qu'elle a joué, en tant que remettante des médailles, lui a permis de vivre de près les émotions des sportifs de haut niveau, les « accompagnant dans l’un des moments les plus importants de leur carrière ». Comme sa collègue Sylvie, l'Alésienne souligne l'importance des moments d'échange avec les autres bénévoles : « J'ai rencontré des personnes de tous horizons, des Espagnols, des Allemands, et même des Londoniens. Tout le monde était très bienveillant, c'était une belle expérience humaine. » Une aventure qui, pour Sylvie comme pour Margaux, restera gravée à jamais dans leurs mémoires. Un chapitre, riche en émotions, en rencontres et en partage, qui se referme à présent. Chacune reprenant le cours de sa vie après cette parenthèse enchantée.

Une partie de l'équipe de bénévoles présents à l'Arena pour les compétitions de badminton. • DR/Margaux B.

Louis Valat

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