Publié il y a 1 an - Mise à jour le 12.01.2023 - François Desmeures - 2 min  - vu 890 fois

CÉVENNES Les neuf centres de santé Filieris fermés ou en activité très réduite

Les centres de santé Filieris ont été en première ligne au cours de la pandémie, sans reconnaissance du Ségur de la santé

- (photo Filieris Sud)

Les salariés de l'ancien régime minier ont gardé porte close pour cette journée de jeudi, dans les centres Filieris (*). Les médecins soutiennent leurs infirmières et secrétaires qui ont été exclues du Ségur de la santé. 

Les centres de santé Filieris ont été en première ligne au cours de la pandémie, sans reconnaissance du Ségur de la santé • (photo Filieris Sud)

40 ans sans grève et, aujourd'hui, une fermeture pour Jacques Justet, médecin généraliste au centre Filieris de Bessèges mais aussi secrétaire général adjoint de l'Unsa de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines (CANSSM). "Pendant trois ans depuis le Covid, nos infirmières se sont battues, ont été sur le terrain et ce sont, aujourd'hui, avec les secrétaires, les grandes oubliées et sacrifiées du Ségur de la santé."

En cause, le fait que le gouvernement "a oublié les centres de santé" dans ses dispositions, au contraire des hôpitaux ou Ehpad, mais à l'instar du secteur médico-social. Et ceci, que les centres de santé relèvent de l'ancien régime minier - Filieris, donc - ou bien soient à statut mutualiste, territorial, communal ou de la Croix-Rouge. 

"On se bat pour faire corriger cette injustice"

"On se bat pour faire corriger cette injustice, on n'y arrive pas", se désole Jacques Justet. Et ce alors que les personnels s'épuisent : "Cela fait 38 ans que je suis à Bessèges, il n'y a plus de libéraux désormais, donc on est en difficulté sur le terrain. On assiste à un exode de nos professionnels qui préfèrent aller vers les maisons de convalescence et les Ehpad, pour gagner trois à quatre cents euros de plus." 

Alors, même s'il appartient à un "syndicat réformiste", Jacques Justet trouve ce coup d'arrêt "historique et inhabituel" totalement justifié. Avec six médecins, quatre infirmiers et quatre secrétaires à Bessèges, Jacques Justet reconnaît que le modèle Filieris "tient encore bien. Mais on est des lanceurs d'alerte : à Saint-Ambroix, il n'y a plus que les deux médecins Filieris à temps plein pour tout le bassin de population." Ces réalités, Jacques Justet aimerait aussi que sa direction en tienne plus compte, en étant plus proches du terrain. "Nos secrétaires, qui n'ont pas été augmenté, font aussi face à la hausse des carburants. J'en ai une qui vient de Saint-Christol pour 1 100 €. Désormais, elle a 300 € de gazole par mois..." 

(*) Les centres de santé Filieris sont au nombre de neuf dans le Gard, à Alès, Bessèges, La Grand-Combe, Les Mages, Salindres, Saint-Ambroix, Saint-Christol-lès-Alès, Saint-Florent-sur-Auzonnet, Saint-Martin-de-Valgalgues. 

François Desmeures

Alès-Cévennes

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