Déjà des années de travail, encore quelques mois de préparation et près de cinq ans de travaux encore à prévoir, mais une belle étape franchie. Ce jeudi 11 septembre, après presque trois ans d'incubation, la convention de l'écoquartier 'La Diane' a été signée par les services de l'État et la municipalité de Saint-Hilaire-de-Brethmas, où commencera la construction du projet au deuxième trimestre 2026. L'un des trois "petits poucets" lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt 'Démonstrateur de la ville durable', la commune cévenole est la seule distinguée en Occitanie, avec Toulouse, dans le cadre du plan France 2030.

Mixité, autoconsommation, ressources locales et biodiversité

La Zone d'Aménagement Concerté d'une trentaine de "logements vertueux" et à l'"esprit de mixité générationnelle et sociale" couvrira 1,9 hectare, à La Jasse de Bernard. Le projet vise à "repenser la ville périurbaine" grâce à une "démarche d'aménagement dynamique et sobre", la part d’autoconsommation du quartier étant prévue à 81 %. "Comme disait Socrate, le bonheur est la capacité à jouir de moins", cite Jean-Michel Perret, le maire saint-hilairois.

Pour ce faire, les ressources et énergies locales seront privilégiées, l'artificialisation et l'imperméabilisation des sols limitées grâce à des bâtiments sur pilotis et l'accès aux voitures restreints. Une butte arborée permettra de préserver la biodiversité, dont le papillon La Diane, qui a donné son nom au quartier, ainsi que la pinède et les abords du Rieu.

L’écoquartier s’articulera autour d’une place centrale piétonne et comprendra une salle commune, une crèche, des jardins et des potagers partagés et des aires de jeux en plein air. La moitié des logements proposés seront sociaux, dont 27 % adaptés aux seniors, et 30 % seront participatifs.

70% de matériaux bio et géo sourcés

Pour la S.P.L.30, ce projet contribue à "construire l'avenir du territoire et contrer l'urbanisation parfois néfaste, par rapport à des enjeux environnementaux", grâce à "plusieurs modes d'ouvrages" et 70% de matériaux bio et géo sourcés. Les briques seront faites en terre, les planchers et murs en pin maritime des Cévennes et l'isolation en paille de riz de Camargue, un matériau "indigeste et ignifuge". "Le pin maritime ne supportera pas la chaleur dans vingt ans, donc le but est aussi de l'enlever pour planter des arbres plus durables et résistants", précise l'édile.

"La Diane est un merveilleux lieu d'expérimentation"

Côté énergie, une boucle locale géothermique alimentera la trentaine de logements, tandis qu'une double orientation et une ventilation naturelle garantiront un "confort d'été sans système de climatisation". De quoi tendre vers la neutralité carbone ambitionnée pour 2050 et "mieux faire accepter le logement social", comme souhaité par l'État et l'habitat du Gard. La ZAC s'inscrit aussi dans l'esprit 'Ville du quart d’heure' prôné par la municipalité, pour permettre à chaque habitant d'accéder, dans la mesure du possible grâce à des mobilités douces, à son domicile, son travail, les commerces de proximité, les centres de santé et l’école de ses enfants, en un quart d’heure.

La Diane se distingue non seulement par son "exemplarité et ses capacités de reproduction", félicitées par la région, représentée par Fabrice Verdier, et l'ADEME Occitanie, mais aussi par la coopération entre l'École des Mines d'Alès et du CFA BTP de Méjannes-les-Alès, pour qui "La Diane est un merveilleux lieu d'expérimentation". Ce "maillage territorial" et cette "approche pluridisciplinaire" ont été salués par le préfet Jérôme Bonet : "Au-delà de la dimension vertueuse du projet, je vois une vraie intelligence collective et une confluence de politiques publiques".

Soutenu par la Banque des territoires, le projet s'élèvera à 11,2 millions d'euros, dont 3 millions financés par le plan France 2030 et 700.000 par la municipalité.