L’Insee a sorti début novembre son dossier complet sur le Gard, avec notamment des statistiques économiques. On y constate le poids de l’industrie dans l’emploi gardois : 26 423 emplois étaient recensés dans le secteur en 2022, soit 10,2 % des emplois de notre département. C’est moins qu’en 2011 (28 623 emploi, 11,8 % du total), mais plus qu’en 2016 (25 495 emplois, 10,5 % du total). On le voit, même si le nombre d’emplois industriels est reparti à la hausse, leur part dans le total reste stable.
En 2023, le Gard comptait 5 157 établissements actifs dans l’industrie, soit 7 % du total des établissements. 930 entreprises ont été créées dans l’industrie en 2024 dans le Gard, une écrasante majorité, 83,8 %, sous forme d’entreprise individuelle. La plupart des emplois se concentrent donc dans les grandes entreprises implantées entre Rhône et Vidourle.
Pour le Pays d’Arles, d’après le dernier rapport de France Travail datant du deuxième trimestre de 2025, on comptait en 2024 500 établissements industriels sur le territoire, un chiffre stable par rapport à 2023, et 5 500 emplois industriels, un chiffre en hausse de 2,6 % sur un an. L’industrie représente 12 % des emplois salariés du Pays d’Arles.
Trois pôles industriels forts
Dans son Atlas de l’industrie datant de 2024, la préfecture de Région donne quelques chiffres intéressants. On y lit qu’en Occitanie, le département le plus industriel reste la Haute-Garonne, portée par le secteur de l’aéronautique, avec 34,6 % des emplois industriels de la région en 2021. Suivent, loin derrière, l’Hérault (11,5 % des emplois industriels) et le Gard (11,1 %). Le trio de tête est le même que celui de la démographie, du reste.
L’emploi industriel est donc concentré chez les grosses entreprises du secteur. Le trio de tête était, en 2021, Nestlé Waters Supply Sud, à Vergèze, Royal Canin à Aimargues et Orano Recyclage, à Chusclan. Le nucléaire est particulièrement bien représenté dans le top 15 des entreprises industrielles du Gard, avec Orano DS à Bagnols, Orano Démantèlement à Chusclan ou encore Cyclife France à Codolet. Hors nucléaire, les grandes implantations industrielles se nomment Sanofi, à Aramon, Sabena Technics, à Saint-Gilles, Axens, à Salindres, Eminence, à Aimargues, SNR Cévennes, à Saint-Privat-des-Vieux, Merlin Gérin, à Alès, Owens Corning Fiberglas, à Laudun-l’Ardoise, Haribo, à Uzès et enfin Poppies Bakeries à Laudun-l’Ardoise.
Autant d’entreprises réparties sur l’ensemble du territoire, avec toutefois une concentration particulière le long du Rhône, de Marcoule avec le nucléaire, à Aramon avec Sanofi. Le sud du Gard est aussi très bien représenté, avec Nestlé Waters à Vergèze, et Royal Canin et Eminence à Aimargues. Le bassin alésien, historiquement industriel, reste un pôle fort, entre Salindres et Saint-Privat-des-Vieux.
Des investissements dans l’outil de production
Des entreprises qui connaissent ces dernières années des fortunes diverses. Si la France entière suit les déboires de Nestlé Waters, à Salindres Axens pâtit de la crise chez son voisin Solvay. À Aimargues, Royal Canin a supprimé une centaine d’emplois l’année dernière, mais annoncé des investissements de 32 millions d'euros sur son site gardois. Quant à Eminence, elle a passé son site de Sauve en activité réduite.
Reste que les entreprises industrielles investissent massivement ces dernières années. Ainsi, en 2023, SNR Cévennes, qui fabrique des roulements pour l’automobile, investissait 25 millions d’euros dans son site de production gardois, et Sanofi a mis 10 millions d'euros sur son site d'Aramon pour un vaste projet visant à économiser l’énergie.
En termes d'investissements industriels, le nucléaire reste toutefois hors concours : après des années difficiles post-Fukushima, l’atome a retrouvé des couleurs ces dernières années et les investissements s'en ressentent. Ainsi, Orano Melox, l’usine de production de combustible MOX implantée depuis trente ans à Marcoule, conduit le projet GoMOX, avec 300 millions d’euros d’investissements et 200 recrutements pour pérenniser son outil de production. Pas dans le Gard mais tout à côté, Orano investit 1,7 milliard d’euros dans l’extension de son usine d’enrichissement de l’uranium Georges-Besse 2 au Tricastin (Drôme/Vaucluse).
De quoi conforter la place du nucléaire dans le tissu industriel gardois : la filière emploie environ 5 000 personnes dans notre département, ce qui fait du Gard rhodanien le deuxième pôle industriel de la région.