La vraie madeleine de Proust. Les Nîmois se souviendront longtemps du maire bâtisseur Jean-Paul Fournier. En mars prochain, ce dernier espère confier les clés de la Ville à son plus proche ami politique pour assurer une continuité dans la transformation de Nîmes. Mais Franck Proust s’inspirera-t-il vraiment de lui en cas de victoire ? À y regarder de plus près, son premier adjoint semble plutôt imaginer un prochain mandat sous une ère nouvelle pour engager la Ville dans le XXIᵉ siècle, comme il le répète souvent. Pour y parvenir, il pourrait s’inspirer de ses deux modèles. Bien sûr, il aura un œil sur la période de 2001 à nos jours lors des quatre mandats successifs de Fournier, et des réalisations aussi spectaculaires que le musée de la Romanité ou le Palais des congrès. Mais son attachement politique plus lointain pourrait plutôt le ramener en 1995. Quelques semaines avant la défaite de celui avec qui il a débuté sa carrière politique : un certain Jean Bousquet. L’ancien entrepreneur, fondateur de la marque Cacharel, élu maire de Nîmes en 1983, prend alors sous son aile un jeune loup de la politique âgé d’à peine 25 ans. D’abord comme conseiller municipal en 1989, puis comme adjoint au maire chargé du Tourisme. Franck Proust va rapidement devenir président de l’office de tourisme de Nîmes et sera à l’origine des Jeudis de Nîmes. Une période fondatrice aux côtés de son mentor. Les projets d’envergure sont lancés : la bibliothèque Carré d’art, le stade des Costières, les halles de Nîmes, la place d’Assas, etc. Une politique urbaine ambitieuse. Forcément, Nîmes est alors propulsée à des années-lumière. Mais le réveil fut brutal avec une ville surendettée. Héritier plus que successeur donc, Franck Proust veut marcher tout de même dans les pas de son aîné. Dans sa tête, mûrit l’idée d’un projet urbain de grande ampleur déjà imaginé par son père spirituel. Après avoir construit sa propre identité politique, il pourrait relancer un ersatz de la politique de grands travaux de Bousquet : « Expérience Nîmes, vers une ville sans banlieues. » Levier d’emploi et de modernité, Proust veut lui aussi assurer une meilleure continuité entre les territoires nîmois. La requalification urbaine des quartiers populaires est en route avec l’ANRU2. Désormais, place aux quartiers du centre-ville abandonnés depuis si longtemps. Dans l’objectif de réduire le fossé avec ceux qui ne se sentent plus à Nîmes. Une réponse à une ville fragmentée si souvent martelée par l’opposition. Cette ambition portée durant la campagne renforcera cependant les critiques déjà exprimées contre lui. Proust incarne la continuité, pas la rupture. Ce style politique d’un ancien temps manque de renouvellement dans les idées. Et les Nîmois pourraient, dans un désir de réel changement, préférer un vrai renouveau.
Ce sera Bordes à Bagnols. Le Rassemblement national a invité la presse locale à une conférence de presse lors de laquelle il présentera son candidat tête de liste aux élections municipales à Bagnols-sur-Cèze. Ce sera le vendredi 28 novembre prochain à 16h à la brasserie La Bourse à Bagnols-sur-Cèze. Objectif Gard est en mesure d'annoncer que la tête de liste sera la députée Pascale Bordes. Cette dernière a rempli sa dernière mission en votant aux côtés de ses collègues contre le budget du gouvernement. Désormais, elle va pleinement s’investir à Bagnols pour la campagne. Elle sera d’ailleurs présente toute la semaine prochaine dans le Gard Rhodanien sans aller-retour à Paris. « Absente du territoire, on ne peut pas reprocher le boulot qu’elle a engagé à l’Assemblée nationale dans son rôle de députée », explique, beau joueur, un de ses opposants. Reste à savoir si elle aura la capacité de s’imposer en mars prochain dans la troisième ville du Gard ? « Elle a de la ressource et elle est avocate de métier, elle connaît parfaitement les rouages de la communication. »
Burgoa passe un sale quart d'heure. Jeudi dernier, à l’occasion du petit déjeuner traditionnel au Sénat, la sénatrice Vivette Lopez a confirmé son départ. Elle ne fera pas de troisième mandat au Palais du Luxembourg. Lors de son discours, elle en a expliqué les raisons, elles sont surtout personnelles. Mais l’envie est forte aussi de laisser la place à des plus jeunes. Une décision élégante et rare en politique. Pour conclure son message, debout avec à ses côtés le sénateur PS Denis Bouad, la présidente du Conseil départemental du Gard Françoise Laurent-Perrigot, ou encore le président des maires du Gard, Philippe Ribot, elle n’a pas hésité à dire ses quatre vérités à son collègue sénateur, Laurent Burgoa, lui aussi près d’elle. « Je suis une gentille, mais quand c’est trop, c’est trop », lance la sénatrice. « J’aurais aimé partir en remettant le flambeau dans le respect, malheureusement, c’est loin d’être le cas depuis cinq ans. Je quitte mes fonctions avec un pincement au cœur après beaucoup de difficultés, de peine et d’amertume. Ma place de numéro 1 sur la liste LR pour les prochaines sénatoriales va être prise par quelqu’un qui a été inélégant à mon égard, qui m’a fait des misères et qui continue encore. » Vous en voulez encore ? « Je plains la femme qui sera à la deuxième place. Heureusement que j’ai le caractère qui m'a permis de passer au-dessus de ces mesquineries, hypocrisies et combines polito-politiciennes qui ne sont pas dans mon ADN. » Tout le monde regarde ses chaussures. Laurent Burgoa a reculé de quelques pas… À la sortie, les commentaires sont constratés. « Elle lave son linge sale en famille. C'est honteux. Elle n'a d'ailleurs même pas eu un mot pour Jean-Paul Fournier. Alors que c'est lui qui lui a permis d'être sénatrice. L'ingratitude jusqu'au bout. »
Qui pour remplacer Vivette ? Alors que la sénatrice a fait ses adieux au Sénat, les prochaines sénatoriales seront scrutées dans le Gard. Le renouvellement en septembre 2026 devrait provoquer du changement à droite comme à gauche. Une candidate cristallise les attentions : Françoise Dumas. « Elle pourrait être contre toute attente la numéro 2 de Laurent Burgoa. La droite et le centre cherchent à créer au Sénat aussi, un socle commun pour les prochaines années » explique un acteur politique qui précise : « D'ailleurs, lors de la cérémonie de la légion d'honneur à M. Bastide à la préfecture du Gard, l'ancienne députée était assise à côté de lui. » Mais rien n'est acquis car un autre acteur aura son mot à dire : le maire d'Alès. « Il y avait un accord entre Roustan et Fournier. Désormais, en cas de victoire, Rivenq et Proust vont devoir aussi s'entendre sur la composition de la liste pour les élections sénatoriales. » À gauche, la situation n'est pas très claire non plus. « Denis Bouad n'est pas totalement décidé. Pour le moment, il n'a qu'une seule idée en tête : il ne veut plus de Carole Bergeri en numéro 2. » Qui pour la remplacer ? « Il faut absolument une vice-présidente du Conseil départemental du Gard. La clé, c'est Françoise Laurent-Perrigot. À la fin, c'est la présidente qui décidera. »
Bouget, à livre ouvert. C’est une habitude des candidats à la présidentielle. C’est désormais une coutume pour des élections municipales. À Nîmes, Jean-Paul Fournier vient de publier le deuxième tome de ses mémoires à quelques mois de quitter la rue Dorée. Un autre, qui aimerait bien le remplacer, se lance aussi dans l’édition. Le leader de la gauche unie Vincent Bouget va sortir un livre, chez l'éditeur Au Diable Vauvert, qui retracera les témoignages qu’il a recueillis auprès des Nîmois pendant cette précampagne. L’occasion d’en savoir plus sur les attentes d’une population conservatrice qui a fait confiance à la droite durant plus de 20 ans. Et qui pourrait choisir de tourner véritablement cette longue page.
La rencontre secrète. Dans quelques jours, Julien Plantier et Valérie Rouverand vont se rencontrer. Avec leur équipe respective. Régis Vezon, Fanny Rouveret et même Julien Devèze, l’ancienne fine équipe d’Yvan Lachaud. Du côté de Julien Plantier, Guillaume Barnier, son fidèle ami, devrait être là. Sophie Roulle aussi. Mais sur quoi portera la discussion ? Un rapprochement avant le premier tour ? « Julien Plantier n’a qu’un seul objectif : retrouver Franck Proust. Il veut faire monter les enchères », prétend une source proche du président de Nîmes avenir. Un autre est moins catégorique : « Le problème, c’est Yvan Lachaud. Julien Plantier ne le veut pas sur la liste d’union. Sauf que Valérie Rouverand n’a pas le pouvoir de l’empêcher. Alors tout pourrait capoter à moins que le chef de file d’Horizons renonce. » Peut-être. Il suffirait que la volonté d’Yvan Lachaud de voir perdre Franck Proust soit moins forte que celle de participer indirectement à un projet municipal…
Avec Rosier, ça pique… Depuis plus d’une semaine, Jérémy Rosier et Julien Plantier ne se sont plus parlé. Les deux hommes, très proches depuis plusieurs mois, ne sont plus du tout en phase. « Jérémy Rosier était l’agent de Proust depuis le début », explique un élu de Nîmes Avenir, amer. « Depuis le début, il a vendu l’idée que Franck ne serait jamais candidat. Puis qu’il dirait non au dernier moment à Fournier. Il s’est planté sur toute la ligne. » Du côté de Julien Plantier, on avance désormais avec une idée centrale : « Franck Proust n’y va pas pour faire de la figuration. Il veut absolument gagner et il est armé pour cela. » Reste à savoir ce que décidera l’ex-premier adjoint de Fournier ? « Il va se décider avant la fin de l’année. Ce sera une décision purement personnelle. » À voir s'il fera une fleur à Rosier… et Proust.
Photo floue. Le sondage des municipales à Nîmes du journal d’annonces légales Le Réveil du midi a marqué la journée de jeudi dernier. On y retrouve, comme dans chaque étude, des gagnants et des perdants. Les premiers se réjouissent de leur score. Les autres critiques. « C’est un sondage low cost avec une boite de Montpellier qui n’existait pas il y a à peine un an », tacle l’entourage d’un candidat déçu. Un autre est persuadé qu’il s’agit d’une commande de Franck Proust, le candidat LR. « On peut s'étonner que le duo Plantier-Rouverand ne soit pas testé sur une hypothèse de second tour. Alors que les deux sont devant Proust au premier tour. Comme par hasard. » À la fin, comme à chaque fois, c'est une photographie à quatre mois de l’échéance électorale. Rien de plus. Avec des candidats pas encore déclarés, d’autres qui ne sont toujours pas véritablement en campagne. Et dans un contexte politique national dégradé avec des polémiques à répétition à l’Assemblée nationale sur le vote du budget qui favorise les extrêmes. D’autres sondages sont en cours. Cette fois, par des instituts qui ont pignon sur rue. Cela confortera ou infirmera celui de ce jeudi. Et fera peut-être taire les mauvais joueurs ?
Un 11 novembre à géométrie variable. Lors des cérémonies du 11 novembre dernier au monument aux morts square du 11 novembre 1918, tous les prétendants pour les municipales à Nîmes avaient fait le déplacement. Ce jour de mémoire à l'Armistice de 1918 qui mit fin aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Journalistes, photographes : chacun voulait être surtout sur la photo. Mais la célébration s’est poursuivie ensuite à Saint-Césaire et Courbessac comme chaque année. Et bizarrement, le nombre de politiques était bien moins important. « Comme si les poilus de Saint-Césaire et Courbessac ne méritaient pas un hommage. Où est passé M. Plantier ? Et M. Bouget ? Ils ne se sont déplacés qu’à l’endroit où il y avait des photographes. Ce n’est pas comme cela qu’il faudra se comporter si un jour, ils deviennent maire de Nîmes » glisse déçu un élu de la majorité municipale.
Une union de la gauche se dessine à Alès. La situation devrait évoluer à Alès pour les prochaines municipales. Alors que la gauche semblait partir disperser, finalement, des rapprochements sont encore possibles. Et il devrait venir de la France insoumise. Selon nos informations, les équipes de Jean-Luc Mélenchon ont contacté celles de Paul Planque, le leader communiste. Et une rencontre de négociation à la fin du mois de novembre est programmée. « Pour le moment, rien n’indique qu’un accord soit possible, mais c’est une première étape intéressante » explique satisfait un proche de Planque. Du côté du Parti socialiste, Basile Imbert, tête de liste d’Alès commun, on se laisse jusqu’à la fin de l’année pour trancher une position définitive. « Basile est jeune et il a l’avenir devant lui. Paul Planque lui avait fait des propositions très intéressantes. L’offre va expirer rapidement. On espère qu’il retrouvera donc la raison. » Une union de la gauche qui se dessine, un Rassemblement national qui veut jouer sa partition. Certains du côté d’Alès commencent à se dire que le match pourrait passer le second tour. « Christophe Rivenq est favori mais il ne gagnera pas haut la main comme Max Roustan. »
Sortir du bureau. Décidément, les annonces de candidature à Arles ne se font pas sans heurt. Alors que Patrick de Carolis était déjà atteint par la candidature de son ancien premier adjoint, Jean-Michel Jalabert, c'est désormais sa propre méthode de déclaration qui lui vaut une riposte. Le maire sortant a choisi d'annoncer sa candidature à sa propre succession auprès de nos confrères de La Provence quelques heures avant son grand "non meeting" au Patio de Camargue. Jusque-là rien d'anormal. Cette déclaration a eu lieu dans son bureau de maire et en présence de deux membres de son cabinet. Et c'est là que le pointilleux élu de l'opposition (et candidat pressenti pour mener l’union de la gauche), Nicolas Koukas, entre en scène. Cette semaine, l'opposant a saisi un avocat pour dénoncer une possible atteinte au Code électoral. L'article en question est clair : un candidat ne peut pas utiliser les moyens de la commune - et par extension, les locaux ou le personnel - pour faire la promotion de son action de campagne. Est-ce son côté historien ? Quoi qu'il en soit, Nicolas Koukas a le réflexe de la preuve et conserverait précieusement tous les articles de presse et les vidéos de cette annonce en cas de recours électoral. Si d’aventure il s’avérait que ces dépenses n’apparaissent pas dans les comptes de campagne du maire sortant…
Alès : l’ancienne moche s'embellit ? Les équipes du journal de TF1 se sont déplacées vendredi matin dans la capitale des Cévennes pour un reportage dans la ville. Avec le postulat suivant : cinq ans après avoir reçu le prix de la ville la plus moche de France en 2020, est-ce que la situation a évolué ? Pour rappel, ce prix imaginé par l’association Paysage de France met en évidence la nuisance visuelle avec la multiplication des panneaux publicitaires. Depuis, la Ville d’Alès a fait des efforts. Avec un nouveau règlement local de la publicité, le volume des panneaux a baissé. Et leur m² aussi. Est-ce que cela convaincra la première chaine de télévision d’Europe ? On devrait le savoir en début de semaine avec la diffusion du reportage.