À l'image des cultures urbaines qui ont gagné leurs galons au point de s'inviter aux Jeux Olympiques, Jawad Frikah a fait son trou avec son association All'Style, laquelle a célébré ses 10 ans l'an dernier. À la faveur de plusieurs évènements gérés d'une main de maître, le breakdanceur s'est offert la confiance des maires du bassin alésien, qui n'hésitent plus à lui confier leurs installations. 

C'est ainsi que s'est nouée la quatrième édition du festival des cultures urbaines, la première à prendre véritablement une tournure intercommunale, puisque la commune de Saint-Privat-des-Vieux a rejoint une aventure à laquelle avaient déjà adhéré Rousson et Alès. C'est chez la première citée, sur le pumptrack construit par la société Hurricane en 2020, que le coup d'envoi du festival 2023 a été donné. 

Dans la quiétude du jardin de l'Oliveraie, enfants et adolescents ont parfaitement cohabité sur la piste de 180 mètres pour livrer un joli spectacle. Un casque, son moyen de locomotion et des chaussures fermées, voici les trois éléments qui conditionnaient leur participation à la "compétition" organisée par All'Style en milieu d'après-midi.

Si les trottinettes étaient majoritaires, beaucoup de VTT, des BMX, mais aussi des skateboards étaient de la partie. "Le pumptrack est moins raide qu'un skatepark traditionnel.  Ça a cassé l'appréhension des petits. Ça ramène plus de vélos aussi", analysait Jawad Frikah, satisfait qu'un tel équipement ait pu voir le jour à quelques encablures d'Alès.

"On a passé un cap"

Quentin, 14 ans, prodige roussonnais de la trotinnette freestyle, lequel a déjà participé deux fois au Festival international des sports extrêmes (Fise), a enchaîné les figures une bonne partie de l'après-midi, sous les yeux remplis de fierté de son papa, qui préside désormais l'association Rider Rousson.

En fin d'après-midi, les gagnants allaient se voir remettre un trophée par Ghislain Chassary, maire de Rousson, et Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux. Avec l'autorisation du dernier nommé dont l'ouverture d'esprit a été appréciée, Souredj Gartmann, artiste alésien de l'association Art'Attack, a personnalisé le pumptrack (notre vidéo) en même temps qu'il initiait les participants au graffiti. 

"C'est un signal fort qui illustre la démocratisation des arts urbains. Il y a quelques années, il aurait fallu faire des réunions pour avoir l'autorisation. Là, ça a été facile. On a passé un cap !", se réjouit le président de la structure organisatrice, ravi d'avoir fait se déplacer "un public intergénérationnel". 

Le bouquet final alésien

À condition que la météo soit de la partie, ce lancement semblait de bon augure pour les trois jours à venir. Car demain, jeudi, à Rousson, les mêmes animations se déclineront autour du skatepark, en plus d'un stage de breaking organisé par Bboy Jo, une initiation au très en vogue basket 3vs3, ainsi que du breaking par l'association organisatrice All Style. 

Le lendemain, vendredi, toujours à Rousson, un stage de calibre international avec l'Ukrainien Lussy Sky sera suivi d'un battle à l'auditorium (de 18h à 20h). Le bouquet final de cette 4e édition est attendu ce samedi 29 avril, de 13h à 19h30, à Alès. "On monte d'un cran avec pas moins de 18 associations présentes, dont certaines qui viennent de loin", prévient Jawad Frikah. Des animations en veux-tu en voilà, avec en point d'orgue le battle Bonnie and Clyde, feront battre le pouls de la place des Martyrs-de-la-Résistance, "là où tout a commencé".