Une expérience hors du commun pour renforcer les liens humains. Dans deux mois, deux amis d’enfance vont traverser les frontières gardoises pour se rendre au Maroc, afin de participer au Bab El Raid. Les deux uzétiens de 24 ans sont ambitieux et sortent du lot par une particularité : rouler à bord d’une voiture… d’auto-école ! Les épreuves se sérouleront du 6 au 11 février, avec une soirée de clôture prévue à Marrakech le 12 février. Le départ sera donné depuis la Charente Maritimes à Fouras-les-Bains. 

Avant d’arpenter les 4500 km pour effectuer cette aventure amicale et solidaire, comment appréhendent-ils ce départ dans le désert marocain, leurs caractères, leur amitié. Le pilote et son copilote s’expriment sans détours, dans une interview à la croisée des chemins, sur leur complicité de longue date et inusable, basée sur la confiance et le partage d’une même passion pour le sport mécanique et les sensations fortes. 

Objectif Gard : Pourquoi avez-vous décidé de partir au Maroc ensemble dans cette aventure "hors du commun” ? 

Alexandre Papillon : Nous avons décidé de partir tous les deux car on se connait depuis longtemps. Cela va être une bonne aventure. On va découvrir de nouveaux paysages. Hugo me l’a bien décrit. 

Hugo Chapon : Cela m’a intéressé de partir sur un rallye-raid. Nous partirons avec un deuxième équipage, le numéro 169, dont la copilote a déjà fait le Rallye des gazelles avec eux. À la base, je devais aller dans cette aventure avec ma copine, mais elle est tombée enceinte. Donc j’ai proposé à mon ami d’enfance car je voulais lui en faire profiter. 

Faire un rallye-raid avec une voiture d’auto-école, c’est osé. Comment vous est venue cette idée ? 

H.C : Mon grand-père (NDLR : Jean-Luc Chapon, le maire actuel d’Uzès) a créé une auto-école, nommée Sud Permis. J’y travaille avec mon père. Je voulais leur rendre hommage de cette manière. J’ai mis des accessoires spéciaux qui rappellent l’auto-école, comme les deux rétroviseurs additionnels et le rétroviseur central. Nous n’avons pas mis les doubles commandes, pour éviter les risques en cas de freinage dans le désert et notre voiture (NDLR : une Peugeot 205) a un flocage aussi d’auto-école. L’avantage, c’est que nous pourrons avoir tous les deux le regard sur la route à l’arrière et à l’avant. Il y aura beaucoup de route entre Fouras- les-Bains et Algésiras, donc on sera plus sécurisé. 

A.P : Cela n’a jamais été fait, donc on s’est dit “pourquoi pas”. Nous avons tout préparé pour qu’elle ressemble à une voiture d’auto-école et je pense que le résultat est plutôt réussi.  Hugo conduira en premier et comme il le disait, il y a de nombreuses heures de route, donc on alternera pour atténuer la fatigue.

3) Comment se passe la customisation de la voiture ? 

H.C (prend la parole seul) Nous sommes tous les deux dans le garage à poncer la voiture et à la préparer. Nous avons changé le moteur, refait la peinture, collé des autocollants, mis le panneau auto-école sur le toit. J’ai acheté la voiture exprès pour faire le rallye. Elle était blanche avant de passer rouge. Nous tentons de la restaurer au maximum sans faire trop de frais. 

4) C’est une aventure à la fois humaine et solidaire. Qu’est ce qui vous a plu dans l’approche de Bab El Raid pour accepter de relever le défi ? 

A.P : Nous allons rencontrer de nouvelles personnes, découvrir une nouvelle culture, et des paysages. C’est à faire une fois au moins dans une vie. C’est la première fois que j’irai au Maroc. 

H.C : Ce sera la seconde fois que je voyagerai au Maroc de mon côté. Ce qui m’a attiré, c’est de pouvoir apporter des dons sanitaires ou alimentaires de premières nécessités, à des personnes en difficulté. Si des personnes sont intéressées, elles peuvent nous en emporter pour faire le relais avec la population locale. 

5) Êtes-vous soutenus par vos familles et par la ville d’Uzès ? 

A.P : Oui on me soutient, ils m’ont dit que ça va être une bonne expérience et une occasion de ramener des souvenirs. Ils me disent aussi de profiter et de faire attention (sourire). 

H.C : Ma famille est toute de mon côté car ils trouvent que c’est une bonne action. Mon père est fier car on va porter encore le nom de l’auto-école Sud Permis. Ils savent comment je suis et sont un peu inquiets par ma manière de conduire, que je qualifie de sportive, surtout dans les chemins (rires). Je fais beaucoup de sports mécaniques, comme le quad, la moto, donc je suis assez polyvalent sur la terre et le sable. Seulement, je serai loin de ma famille, dans un autre environnement. Nous sommes là pour s’amuser ensemble avant tout comme on l’a toujours fait. On va profiter à fond. 

6) Vous seriez prêts à tout pour réussir votre mission ? Quitte à manger des insectes dans le désert ? 

H.C : Les insectes, ce n’est pas trop mon fort, mais s’il faut le faire, il n’y aura pas de problèmes, car je suis assez compétitif pour ça. Ce qui m’excite, c’est de partir loin et de voir si nous pouvons aller jusqu’au bout.

A.P : Je ne mange pas de viande. Mais nous sommes vraiment bien dans l’aventure, pourquoi pas. On y va au culot et on sait que tout se passera bien. 

7) Quelle est la force numéro 1 de votre binôme ? 

A.P : La folie, même si nous avons deux personnalités différentes. Hugo a plus de réflexion. Nous sommes complémentaires, car moi j’avance tête baissée tout en étant calme. À mon avis, nous avons un avantage par rapport aux personnes qui partent en couple. On va tout casser ! 

H.C : La connerie ! Je suis têtu mais persévérant et j’arrive à rire de tout. Sinon la confiance envers l’autre pour s’écouter. 

Le programme et le parcours du Bab El Raid 2025 ici :  https://www.babelraid.com/edition-2025/programme-et-parcours-2025/