PONT DU GARD La CGT dénonce une « discrimination syndicale », la direction dément
« Quand on touche à l’un d’entre nous, on touche à toute la CGT », lance Martine Sagit, secrétaire de l’union locale CGT d’Alès, au milieu d’une bonne centaine de ses camarades syndicalistes, ce mercredi matin sur le site du Pont du Gard.
Car le syndicat organisait une manifestation pour soutenir l’un des leurs, victime selon eux d’une « criminalisation de l’action syndicale » et « une manière de mettre la pression » selon les mots de Thierry Ménard, membre du bureau de l’union départementale CGT. L’agent en question s’appelle Anthony Garcia, il est agent d’accueil et de sécurité au Pont du Gard, où il travaille depuis 9 ans, et il était convoqué ce mercredi à 10 heures à un entretien avec sa direction, « un entretien préalable à sanction », précise la CGT.
Pour quelle raison ? Les faits remontent au 6 février dernier, lorsque le restaurant les Terrasses, sur la rive droite du site, est cambriolé. Au moment des faits, c’est Anthony Garcia qui est en poste. L’intéressé se défend, en pointant des défaillances matérielles, notamment du côté d’alarmes et de caméras : « j’ai fait mon travail, je ne suis pas responsable des anomalies matérielles. » Pour lui, il s’agit « d’une injustice, je n’ai rien fait de mal, on veut me sanctionner car je défends les droits de mes collègues, ce n’est pas normal. »
Pour la CGT, Anthony Garcia a tout d’une cible à atteindre, puisque c’est à son initiative que des élections syndicales aboutissant à l’élection de deux délégués syndicaux CGT ses sont tenues. « Puis au moins de janvier il a appelé à faire grève, ça n’a pas plu à la direction », ajoute Thierry Ménard. Anthony Garcia a aussi demandé à sa direction des augmentations de salaires. Autant d’éléments qui poussent son syndicat à estimer qu’on est « tout à fait dans de la discrimination syndicale caractérisée », affirme Philippe Alby, secrétaire de l’union locale Pays d’Uzès de la CGT.
Le directeur de l’Établissement public du Pont du Gard Sébastien Arnaux reconnait que « nous avions besoin d’entendre l’agent de sécurité qui était en poste au moment du cambriolage pour comprendre ce qu’il s’est passé. » Pour lui, il s’agit entre la direction et le syndicat d’une « différence d’interprétation. »
Pas question, en l’état, de sanctionner Anthony Garcia. « S’il y avait eu des fautes avérées, on l’aurait sanctionné, on a entendu ses éléments, et on a eu des éclaircissements », poursuit le directeur. Et Sébastien Arnaux le martèle, « il n’y a aucun rapport à son engagement syndical, simplement, c’est lui qui était en poste, je ne mélange pas tout. »
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