Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 06.03.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 944 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Incendie criminel à la mairie : « un acte gravissime » pour la maire

La maire de Pont-Saint-Esprit Claire Lapeyronie et le premier adjoint Daniel Mouchetant

- Photo : Thierry Allard

La mairie de Pont-Saint-Esprit a été touchée par deux départs de feu hier soir, et deux camions municipaux ont été dégradés aux services techniques dans la nuit. La maire Claire Lapeyronie réagit ce mercredi et dénonce « des actes gravissimes ».

Ce mardi soir, la maire de Pont-Saint-Esprit Claire Lapeyronie repasse à la mairie un peu avant 19 heures pour « travailler (ses) dossiers », explique-t-elle. À cette heure, plus personne ne se trouve à l’intérieur du bâtiment. Elle se gare devant la porte principale, et constate qu’un container d’ordures ménagères a été placé devant. Inhabituel : « J’ai pris une photo et je l’ai contourné pour rentrer par la porte principale, et j’ai été assaillie par la fumée et l’odeur, j’ai immédiatement refermé la porte et appelé les pompiers, mon directeur général des services et mon premier adjoint », rejoue-t-elle.

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Le feu avait pris à l’extérieur de la porte située sur le côté de la mairie, qui donne accès aux services. La porte en bois est très endommagée, et le bâtiment a été complètement enfumé. D’ailleurs, ce mercredi matin, une odeur persistante flotte encore dans les locaux, malgré leur ventilation. Très vite, la piste d’un incendie criminel se confirme, puisque les enquêteurs vont retrouver « trois ou quatre allume-feu », précise le premier adjoint Daniel Mouchetant. « Ça ne fait aucun doute, c’est un acte criminel qu’il faut condamner fermement », reprend la maire.

Les stigmates du départ de feu d'hier soir sur la porte latérale de la mairie • Photo : Thierry Allard

Un deuxième départ de feu découvert

Et ce matin, vers 8 heures, un deuxième départ de feu a été découvert, cette fois au niveau de la fenêtre de la salle des mariages, qui donne sur une petite terrasse à l’étage, « avec le même procédé, des allume-feu placés sous le volet », précise-t-elle. Les traces du départ de feu sont visibles, mais les flammes ne sont pas allées plus loin qu’un noircissement du volet et du bas de la fenêtre. Reste que, avec les deux départs de feu combinés, « si le sinistre n’avait pas été circonscrit rapidement, tout aurait flambé, affirme l’élue. C’est la maison commune des Spiripontains, la maison de la République, c’est un acte gravissime. » Et au-delà de l’acte symbolique, « c’est aussi une mise en danger des personnes, j’aurais pu être dans mon bureau à ce moment-là, et des agents auraient aussi pu être là, c’est intolérable », poursuit-elle.

Un deuxièe départ de feu a été découvert ce mercredi matin • Photo : Thierry Allard

Et toujours ce matin, d’autres dégradations ont été découvertes, cette fois au Centre technique municipal. « Un camion-benne et un camion-nacelle ont été détériorés au niveau des vitres et du tableau de bord, pose Daniel Mouchetant. Les vitres ont été brisées et les tableaux de bord saccagés, et le portail du Centre technique municipal semble avoir été forcé. » Et ce alors qu’aucune dégradation de ce type n’avait été constatée auparavant au Centre technique municipal. Ça fait donc beaucoup.

« J’espère qu’il n’y a pas de lien » avec la campagne à venir

Une plainte a donc été déposée ce matin auprès de la gendarmerie. Claire Lapeyronie compte aussi écrire un courrier au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin « afin qu’il prenne les mesures ad hoc pour mieux protéger les élus. » En attendant, une enquête a été ouverte. Ni le parc de la mairie, ni le Centre technique municipal ne sont munis de caméras de vidéosurveillance, mais le ou les auteurs ont laissé derrière eux des allume-feu qui n’ont pas brûlé et permettront, peut-être, de remonter leur piste. En tout cas, la maire affirme n’avoir pas reçu de menaces, ni de revendication.

Ces actes se produisent alors qu’une élection municipale partielle intégrale doit se tenir dans les prochaines semaines, fin avril et début mai a priori. « Les dates ne sont pas encore officielles, aujourd’hui nous ne sommes pas en campagne, mais j’espère qu’il n’y a pas de lien, car si ça commence comme ça, ça commence bien bas », souffle Claire Lapeyronie, qui parle d’une « intimidation ». A-t-elle peur ? « Je n’ai pas peur, j’ai les épaules larges et tout ça renforce ma détermination. » Depuis hier soir, la maire dit avoir reçu « énormément de messages de soutien de collègues élus de tout le territoire, mais aussi de spiripontains, qui sont très choqués. »

Thierry Allard

Bagnols-Uzès

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