Encore une fois, la fête de l'Europe de Bellegarde, victime de son succès et ce malgré le vent qui soufflait fort sur la plaine des jeux, a fait des malheureux. Ceux qui, après avoir patienté parfois plus d'une heure dans la file d'attente, n'ont pas réussi à acheter l'un des 500 carnets de dégustation. Des carnets vendus 5€, permettant à leurs chanceux détenteurs de goûter aux spécialités culinaires de dix pays européens et de déguster en prime un vin local : celui du domaine Teissonnière, cette année. Le tout dans une ambiance conviviale et festive, histoire de cultiver le goût de l'Europe, les représentants de la Maison de l'Europe étaient également de la partie.

Mais que l'on se rassure, les surnommés "malheureux" ont pu trouver refuge sur d'autres points de restauration plus traditionnels. "Il faut bien avoir conscience que ce sont des bénévoles qui réalisent les plats. Pour 500 personnes, c'est un sacré travail", souligne Johan Gallet, premier adjoint au maire de Bellegarde, délégué à la vie associative, aux relations protocolaires et européennes. 

Rosalie, 61 ans, s'est levée à 5h du matin pour préparer sa fricassée de chatrou (poulpe). Il faut dire qu'hier, dimanche 7 mai, elle était occupée à remporter avec son équipe mixte, un tournoi départemental de rugby à 5. "J'ai même marqué un essai et l'arbitre m'a demandé un autographe", s'amuse-t-elle. Malgré l'effort d'hier et le réveil à l'aube, Rosalie n'a pas perdu son sens de l'humour. Cette fricassée de chatrou dans laquelle elle plonge sa louche pour servir celles et ceux qui brandissent leur ticket, est un plat typique de la Guadeloupe.

Un territoire d'outre-mer ainsi que La Réunion, mis à l'honneur cette année dans une édition dédiée à la France. "Il n'y a pas de raison particulière au fait que le thème choisi soit la France et les territoires d'outre-mer, chaque année ça change, même les stands changent", explique Johan Gallet. D'ailleurs, en 2024, la Bulgarie devrait faire son entrée dans ce tour d'Europe culinaire.

On y mange des accras de morue sur le stand des Portugais, une tortilla chez les Espagnols, mais aussi du Jarkoye - un ragoût de viande et de légumes cuits au four dans un pot de terre - réalisé par des Ukrainiens. Voilà qui nous ramène à une actualité moins festive, Juan Martinez l'a rappelé dans son discours, en ce lundi 8 mai, jour qui commémore la capitulation de l'Allemagne et la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale en 1945. "L'avenir, c'est la paix, a t-il conclu. Vive l'Europe, vive la fête et vive la paix." 

La fête de l'Europe en images