GRAU-DU-ROI Hommage aux marins républicains espagnols disparus en 1937

La cérémonie a eu lieu au cimetière du Boucanet.
- Photo Lïana DelgadoComme chaque année depuis 15 ans, une cérémonie commémorative a été organisée pour honorer les marins espagnols disparus au large de l’Espiguette en 1937, suite à une agression certainement effectuée par un navire italien prêté à la marine Franquiste.
“Il y a déjà 88 ans, un acte de piratage et de barbarie a été perpétré au large du Grau-du-Roi”, annonce Denis-Pierre Gozioso, président de l’Amicale des marins et marins anciens combattants (AMMAC) du Grau-du-Roi, lors de la cérémonie commémorative organisée ce mardi 29 juillet, au cimetière du Boucanet. Le consul d’Espagne et le maire Robert Crauste étaient présents.
Le 29 juillet 1937, trois bâtiments partent de Port-la-Nouvelle et sont contrôlés par un navire de la Marine nationale. Il s'agit des navires Zorroza, Valetta et Andust-Mendi, dirigés par des marins espagnols républicains. Après avoir satisfait aux contrôles, ils naviguent en direction de Marseille. Arrivé à hauteur de l'Espiguette, un sous-marin fait surface et attaque les bateaux. Il s'agit vraisemblablement d'un bâtiment italien prêté à la Marine Franquiste.
Un souvenir tragique
L’Andust-Mendi, seul navire touché, est en feu. Son équipage, composé de 34 hommes, tente une évacuation. Le Saint Christophe, bateau bœuf du Grau-du-Roi, est témoin de l'attaque. Il remonte son filet et rentre pour donner l'alerte. Dans le port, les secours se sont organisés et sept bateaux ont participé au sauvetage. Après cette attaque, seulement 14 hommes ont survécu. Sur place, les blessés sont évacués aux hôpitaux de Nîmes et d'Arles.
Les marins décédés furent ramenés à terre par les équipages du Grau-du-Roi. “La mer a aussi rendu des corps retrouvés sur nos plages. Dix marins espagnols sont ensevelis ici dans notre cimetière. En ce 88e anniversaire, nous perpétuons le souvenir de ces 20 marins morts pour leurs convictions et la liberté”, assure le président de l’AMMAC. Ces disparus avaient entre 16 et 62 ans. “Chaque fois, je suis empreint de la même émotion, car cette agression a eu lieu sur nos côtes. Ce fait maritime a mobilisé la solidarité des gens de la mer, ses équipages de marins pêcheurs qui sont partis secourir les victimes”, conclut Robert Crauste.