Après trois années à la tête de la compagnie de gendarmerie d’Arles, Florian Gerbal cédera sa place au lieutenant-colonel Guilhon à partir du 1er août.
« Depuis que je suis petit, je veux faire un métier dans lequel je me sens utile. Je veux vraiment apporter quelque chose à la vie de mes concitoyens. » Pendant trois ans, Florian Gerbal, qui quittera son poste le 31 juillet prochain, aura marqué de son empreinte la compagnie de gendarmerie d’Arles. Cette volonté très forte dès l’enfance de se mettre au service des autres l’a naturellement mené vers cette carrière. Ce natif de Lozère, « très fier » de ses origines, n’a pourtant pas évolué dans un milieu militaire. « Mon père est agriculteur et ma mère orthophoniste à la retraite », confie-t-il. Après une classe préparatoire, il intègre l’école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan à la sortie de laquelle il exercera durant quatre années en tant que chef de peloton et officier adjoint au 503e régiment du train à Garons. Florian Gerbal a ensuite quitté l’armée de terre pour rejoindre l’école des officiers de la gendarmerie nationale de Melun.
Après une année de formation, il a pris le commandement de l’escadron de gendarmerie mobile 45/3 de Saint-Amand-Montrond dans le Cher. « C'est une unité qui a vocation à assurer des missions de maintien ou de rétablissement de l'ordre en France et en outre-mer. J'ai donc fait toutes les manifestations des gilets jaunes, des antivax, et des maintiens de l'ordre très chauds en outre-mer, notamment en Guadeloupe. On n'a pas d'appropriation territoriale », explique-t-il. Le 1er septembre 2022, Florian Gerbal a finalement été affecté à la tête de la compagnie de gendarmerie d’Arles. « J'arrive à quinze ans de service au total et ces trois dernières années sont les plus belles d’un point de vue professionnel », livre-t-il. Plusieurs raisons à celà. « On travaille dans un cadre qui est assez exceptionnel, dans les Alpilles, la Camargue, Arles, et j’ai des gendarmes qui sont aussi exceptionnels. J’ai la chance d’avoir de bons adjoints, de bons commandants d’unité et de bons gendarmes qui font un beau travail », félicite-t-il, avec beaucoup de reconnaissance.
Création de la garde montée des Alpilles
Après trois années intenses, l’heure du bilan a désormais sonné pour Florian Gerbal. « On peut toujours faire mieux, mais j'ai réussi, je pense en partie, ce que je voulais faire », estime-t-il avec humilité. « Quand j’ai commencé, j’ai dit que je voulais me rapprocher des gens, que la gendarmerie soit dans leur vie de tous les jours, pas uniquement dans les moments qui ne sont pas terribles, mais aussi dans les moments heureux. Être présent sur les marchés, sur les sorties des écoles, au forum de l’orientation… », énumère-t-il. Parmi ses plus beaux projets, le commandant retient la création d’un poste à cheval dans les Alpilles. « Tous les étés, deux chevaux camarguais de la manade Méjanes sont montés par deux gendarmes départementaux du groupement des Bouches-du-Rhône pour une mission de lutte contre les atteintes à l’environnement et les incendies », explique-t-il. « C'est mon bébé ce poste à cheval. C'est vraiment quelque chose auquel je tiens, parce que c’est toujours dans l'idée de se rapprocher de la population, c'est un contact qui est différent, avec des chevaux locaux », se réjouit celui qui n’oublie pas les opérations judiciaires avec notamment le combat contre le trafic de stupéfiants. « Restaurer la tranquillité publique, c’est ma mission fondamentale », souligne-t-il.
Lorsqu’on lui demande de raconter un souvenir joyeux, celui qui a à cœur d’être au plus près de la population évoque les ferias. « J’étais sur toutes les ferias d’Arles. Nous sommes évidemment sur une mission de contrôle et de répression des conduites addictives. Mais en fait, nous avons face à nous des gens qui sont heureux, qui ont fait la fête. Il y a très peu de personnes positives, qui sont bourrées. Ce sont des gens qui ont juste profité d'une soirée, qui plaisantent avec nous. Et c'est dans ces moments-là que je me sens bien inséré dans la population. On participe à la vie des gens d'Arles, et d'ailleurs. Ce sont des moments heureux », confie-t-il, fidèle aux convictions qui l’ont poussé à exercer ce métier. De ses quatre années passées à Arles, Florian Gerbal retiendra évidemment aussi le passage de la flamme olympique, les pèlerinages des Saintes-Maries-de-la-Mer, etc… Il se souviendra aussi de cette journée de 2023 où il a dû annoncer à une famille le décès d’un de leur proche dans un accident de voiture. Car c’est aussi cela, être au cœur de la vie des gens.
“Un officier aux valeurs militaires et humaines affirmées et parfaitement chevillées au corps”
Durant une année, Florian Gerbal va s’éloigner du terrain pour parfaire sa formation grâce à son admission à l’école de guerre à Paris qui permet d’accéder aux fonctions les plus exigeantes. « C'est une scolarité qui vise à apprendre comment préparer la guerre et la conduire. Comment comprendre la politique de défense, faire le lien entre le politique et le commandement militaire pour voir comment sont construites les lois de programmation militaire. C'est beaucoup d'immersion, c'est apprendre à connaître les autres aussi. Les autres armées, bien sûr, mais il y a également des auditeurs civils qui sont avec nous en scolarité. L'idée, c'est vraiment de connaître les autres pour savoir comment on gère la défense et la sécurité de notre pays de manière générale », explique-t-il. À l’issue de cette année, l’objectif de Florian Gerbal est de recommander rapidement. S’il aimerait bien revenir dans le Sud de manière générale, le département du Gard l’intéresse tout particulièrement.
Le chef d’escadron de la compagnie de gendarmerie d’Arles a célébré son départ jeudi 26 juin au château des Baux-de-Provence. L’occasion pour le général Constant Caylu, commandant du groupement de gendarmerie des Bouches-du-Rhône, de saluer “la force de son engagement”. « Le chef d’escadron Gerbal, c’est une présence, certains diront une voix. C’est également un rire parfois, et une forme de discrétion naturelle sous laquelle se cache un homme, un officier, aux valeurs militaires et humaines affirmées et parfaitement chevillées au corps. » Un engagement dans les domaines opérationnels mais qui se traduit également par une « disponibilité extrême », toujours dans la volonté de « servir la République et l’intérêt général. » Cécile Lenglet, la sous-préfète d’Arles, a également salué un homme « précis, engagé, sérieux et déterminé. » À partir du 1er août, la compagnie de gendarmerie d’Arles accueillera le lieutenant-colonel Guilhon, qui vient de terminer son année à l’école de guerre. Il est pilote d'hélicoptère en gendarmerie. Il a commandé la section aérienne de Fort-de-France, en Martinique, il a servi à la section aérienne de Mérignac, à côté de Bordeaux et il a également été commandant de peloton d'intervention à l'escadron de gendarmerie mobile de Roanne dans la Loire.