Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.02.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 1560 fois

FAIT DU JOUR Les "manip radio" font leur congrès à Nîmes

Stéphane Michelutti (Photo Anthony Maurin)

Stéphane Michelutti (Photo Anthony Maurin).

- Stéphane Michelutti (Photo Anthony Maurin)

Le congrès des 62e journées scientifiques des manipulateurs en radiologie se tiendra à Nîmes les 24 et 25 mars prochains et avec lui plus de 500 participants débarquent en ville (Kinepolis).

En France ils sont sans doute un peu moins de 30 000. Si le Gard représente environ 1 % de la France, disons qu’ils seraient près de 300 dans le Gard qui est un département relativement bien fourni en matière de santé.

Une machine de radiothérapie au centre médical OncoGard à Nîmes. (Photo : OncoGard)

Pour Stéphane Michelutti, président du bureau Languedoc-Roussillon de l’Association française du personnel paramédical d'électroradiologie, "Notre profession est mal connue. On nous dit parfois « bonjour docteur ! » ou « bonjour madame l’infirmière ! » quand on est une femme mais nous ne sommes ni l’un ni l’autre, nous sommes manipulateurs d’électroradiologie médicale ! Pour faire simple, manip radio voire manip… On a l’habitude ! On cherche à faire connaître notre profession qui recrute fortement."

Initialement organisé en semaine ce congrès passe sur une session vendredi-samedi. Pourquoi ? Comme dans l’ensemble du secteur de la santé la démographie est en berne, c’est le seul moyen pour parvenir à avoir un peu de monde au rendez-vous.

Stéphane Michelutti oeuvre pour l’AFPPE. Pourquoi a-t-il choisi Nîmes ? "En 2019 nous avions organisé à Montpellier un congrès plus important car nous n’avions pas les infrastructures pour nous accueillir à Nîmes. Cette année, ça me tenait à cœur d’organiser ça à Nîmes."

La radiologie regroupe des examens, analyses et diagnostics qui se pratiquent aussi bien dans le secteur privé que dans le public. Le manipulateur est le personnel qui réalise cela. Il accueille le patient, il le prépare et le rassure pour l’examen, le réalise et transmet les résultats au radiologue. "On réalise les radiographies, scanners, IRM, scintigraphies et PETscan en médecine nucléaire, on intervient dans les blocs opératoires et salles de radiologie interventionnelle pour tous les examens et traitements invasifs nécessitant l’utilisation de rayons X, doppler et échographie dans certains cas, l’électrophysiologie et nous réalisons les séances de traitement de radiothérapie. Nous mettons à profit nos compétences techniques au service du soin et du patient»."

L'installation IRM, imagerie par résonance magnétique (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Pour faire ce métier, trois ans d’études sont nécessaires après le bac, de préférence scientifique car la physique des rayonnements est largement abordée. "C’est bien d’avoir une base scientifique ! Il y a des instituts de formation publics dans la région à Montpellier, et privé comme à D’Alzon à Nîmes ou à Perpignan. On y apprend les mêmes enseignements."

Pourquoi un congrès ? "On a besoin de se parler et de faire le point sur nos professions et nos pratiques ! Le métier existe depuis une centaine d’années mais évolue continuellement. On doit se former aux nouvelles techniques. Le métier que j’ai appris il y a 20 ans n’est plus le même que celui que je pratique maintenant, d’où les congrès, plusieurs fois par an et parfois même par spécialité." Sur le congrès nîmois, se sont toutes les spécialités qui seront abordées.

Stéphane Michelutti (Photo Anthony Maurin)
Stéphane Michelutti (Photo Anthony Maurin). • Stéphane Michelutti (Photo Anthony Maurin)

On parle de ce congrès et on imagine qu’il sera "peuplé" de manipulateurs radio mais de quoi vont-ils parler ? "Oui, il y aura des manipulateurs radio venus de toute la France et de Belgique et de Suisse. Il y aura des étudiants, des cadres de santé… Et nous assisterons à des sessions générales, des ateliers thématisés. Le manipulateur est un technicien mais c’est avant tout un soignant !"

Seront donc évoqués lors du congrès le rôle du manipulateur et de ses soins auprès du patient, l’écoresponsabilité (car l’imagerie a un certain impact carbone même si elle progresse) mais aussi le développement professionnel, la responsabilité juridique du manipulateur, la radiologie interventionnelle ou encore l’échographie car elle est pratiquée plus à la marge mais en fort développement… Les domaines innovants dans lesquels peut intervenir le manipulateur ne seront pas oubliés tout comme la démographie de la profession et la formation qui va avec son développement.

Parler, échanger, évoluer

"On va aussi parler de l’éducation thérapeutique, de la recherche clinique et de plein d’autres choses ! Toutes les professions médicales et paramédicales sont à un virage à cause du manque de médecin. On est en plein dedans, la démographie médicale chute bien que l’offre de soin et la demande augmentent. Certains paramédicaux pourraient assurer, sous certaines conditions, des actes médicaux. On pourrait par exemple pré-interpréter certaines radiographies. Au bout de quelques années d’expérience on a une certaine expertise et on pourrait orienter plus rapidement le patient. Des études sont menées, on gagne du temps et de la qualité pour le patient et offrir aussi une perspective d’avenir et d'attractivité pour le manipulateur radio."

Tout serait évidemment très encadré et validé par de la formation. Pour en parler, les intervenants sont importants. Les thèmes sont choisis par l'équipe organisatrice en tenant compte de l’actualité. "On fait un appel à candidature pour qu’on nous propose des sujets. On a un collège scientifique qui valide ou invalide et on intègre ou pas au programme. Il y a du spontanée mais on peut aussi solliciter des collègues qui ont des sujets intéressants à partager."

Le vendredi soir le court-métrage (À travers Irène) d’un ancien directeur d’hôpital, Paul Tandonnet, sera projeté. Il évoque la vie d’Irène Curie, fille des célèbres nobélisés qui a essayé de démontrer tout l’intérêt de la radiologie sur les champs de guerre de la Première guerre mondiale qu’elle arpentait avec son lourd matériel. "C’est la première manipulatrice de l’histoire et comme nous organisons ce congrès dans un cinéma c’est un double clin d’œil et cela donne un petit côté fun à cet événement !"

Pour organiser un tel rendez-vous, on s’y prend deux ans à l’avance et pour le financer il faut des partenaires. Ils sont assez friands de ce genre de week-end mais il faut savoir les faire venir. En réalité c’est gagnant pour tout le monde car les partenaires peuvent proposer leurs produits, montrer leur savoir-faire. Et les participants pourront écouter, voir et savoir. Il y a 22 partenaires, beaucoup d’industriels, de constructeurs de matériel médical, des groupes privés d’imagerie médicale pour recruter des manipulateurs, des assureurs, une belle association (Le C’rayons d’Éric), des institutionnels (CHU de Nîmes, Ville de Nîmes…).

Unis pour parler

Cet événement n’est accessible qu’aux seuls professionnels manipulateurs, cadres de santé ou étudiants dans le secteur. Donc, si vous voyez, en ville, des gens avec un badge, soyez à peu près sûrs qu’ils sont manipulateurs radio !

Si vous voulez en savoir plus, l’AFPPE est la seule association qui regroupe l’ensemble de la profession. L’AFPPE a 72 ans et a récemment participé à la refonte du décret d’actes, elle a un rôle de représentativité mais aussi de formation. C’est aussi une société savante qui fait de la veille scientifique et qui publie une revue scientifique mensuelle.

À Nîmes rendons à César ce qui lui appartient donc notifions solennellement les organisateurs de l’événement car Stéphane Michelutti n’est pas seul. Florelle Terra, Alexandra Hugues, Elisabeth Duserre, Céiine Durand, Julien Fernandez, Kamal Laaraiche, Nathalie Causse, Parrine Gounelle, Marjorie Larussa, Marjorie Abric, Virginie Beaussier et Maguy Lucot sonnt pleinement engagés danns cette organisation.

Anthony Maurin

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