Objectif Gard, le magazine : Quel regard portez-vous sur le gouvernement Lecornu II ? Qu’en attendez-vous ?
Nicolas Meizonnet : C’est de l’acharnement thérapeutique. Les macronistes cherchent désespérément à gagner du temps pour sauver leur place, et surtout, celle d’Emmanuel Macron. Je crois qu’ils n’ont pas saisi que la dissolution de 2024 a acté, de façon profonde, un rejet de leur politique. Pourtant, le président s’obstine à vouloir la poursuivre. Ce n’est même pas nécessaire de retenir les noms des ministres, ils ne sont pas là pour bien longtemps.
« On ne nous achète pas avec des miettes »
Pourquoi demander la dissolution de l’Assemblée nationale maintenant ? À l’époque, vous aviez fait des compromis avec le Premier ministre Michel Barnier…
Emmanuel Macron a dissous en 2024. Or, une année doit s’écouler avant la tenue de nouvelles élections. Du coup, on est obligé de composer avec les équilibres. À chaque fois, nous avons essayé d’être constructifs, de faire valoir nos propositions, attendues par nos électeurs, et d’attendre de voir dans quelle mesure elles seraient mises en application. Par exemple, sur l’AME (aide médicale d’État), nous demandons sa suppression. Mais jusqu’à présent, les gouvernements l’ont légèrement baissée… Et puis, Michel Barnier comme François Bayrou ont refusé l’indexation des retraites sur l’inflation. On ne nous achète pas avec des miettes !
Sans vous acheter, des compromis sont-ils possibles ? Vous n’êtes pas majoritaire à l’Assemblée …