Publié il y a 1 an - Mise à jour le 25.01.2023 - Alban Pullara et Anthony Maurin - 4 min  - vu 576 fois

GARD Confessions d’histoire, comment ça marche ? (3/7)

Ugo Bimar (Photo Anthony Maurin).

Il se fait rare dans le monde médiatique, pourtant c'est un poids lourd du YouTube game : Ugo Bimar est un Alésien toujours partant pour parler de ses passions. Interview.

Objectif Gard : Vous narrez l’histoire à votre manière, pourquoi ne pas suivre des codes établis ?

Ugo Bimar : J’ai pris goût à cette liberté de choisir la durée, le format, de ne pas m’emmerder à me demander si je mets un gros mot ou pas… Il y a des profs qui n’aiment pas trop ça pour le niveau primaire, c'est normal, mais les videos sont beaucoup utilisées dans les collèges, les lycées et même en fac ! Je bossais dans la pub depuis des années à devoir obéir à des trucs très cons imposés avec les pires choix artistiques… C’est frustrant ! C’est alimentaire mais bon. J’avais, avec Confessions, l’occasion de faire quelque chose dont j’étais pleinement le patron, le seul maître à bord donc je me suis vite rendu compte que je ne voulais pas de producteur.

Ugo Bimar (Photo Anthony Maurin).

La production de Confessions d’histoire est rythmée de manière atypique par rapport aux autre chaînes YouTube, pourquoi ?

Il s’est écoulé quatre ans entre Richard Cœur de Lion et Alexandre et même s’il y a eu le tuto maquillage d’Agnès Sorel en 2018, c’était un autre format. C’est vrai que Confessions d’histoire à un rythme atypique car ce n’est pas mon activité principale ! Je suis loin de la productivité des vrais tauliers comme Note Bene, les patrons du YouTube game historique en France !

Votre chaîne ne répond à aucun code économique non plus. Pourquoi ?

Je n’ai pas de partenariat NordVPN, de placement de produit, je ne demande même pas aux spectateurs de s’abonner à la fin de mes vidéos ni de mettre un pouce ou d'activer la cloche, tout ça tout ça… Je fais un format audiovisuel, pensé à l’ancienne, c’est peut-être mon âge ou ma non-culture YouTube à l'origine mais c’est comme ça. J’ai un générique au début, un truc au milieu puis un générique de fin avec un copyright… C’est simple.

Mais pourquoi quatre ans d’attente ?

Je n’ai cessé de recevoir des messages qui disaient que les personnes étaient désolées que je sois mort… Les gens voient juste que ça n’existe plus, et c’est normal car la dernière vidéo avait quatre ans ! Quand on voit tous les autres Youtubeurs et leur production hebdomadaire ou quotidienne, c’est sûr que moi… J’espère que le public comprendra un jour que Confessions d’histoire n’est pas dans le même game ! C’est différent, ça sort quand ça sort, c’est fait pour rester et ne pas se perdre dans le flux incessant. Là, au bout de quatre ans, je crois que tout le monde a bien compris ! Remarquez, j’ai déjà des gens qui me demandent quand sortira la suite d’Alexandre.

L'histoire en détail, passée en revue mais avec un certain humour (Photo capture d'écran).

Alors ?

Ben j’en sais rien et c’est bien là le problème ! (sourire) Ça dépend du temps que j’ai, mais tout est tourné ! La différence, elle est là. Maintenant ça ne dépend plus que de moi. J’ai mis deux ans à écrire le script quand je le pouvais entre 2018 et 2020, je l’ai fini pendant le confinement. J’avais un script de 50 pages et, sachant que pour Richard Cœur de Lion j’avais un script de 13 pages, ça a donné une vidéo de 33 minutes… Avec 50 pages, c’est un peu comme un long métrage ! La pandémie est arrivée avec les réglementations sanitaires compliquées pour de tels tournages… Je ne voulais mettre la vie d'aucun professionnel en danger.

Et maintenant, alors, la suite…

Encore une fois, quand j’aurai le temps ! D’abord je dois finir un docu-fiction "Occitanie la bataille oubliée", sur la bataille de Baziège pendant la croisade contre les Albigeois puis je pourrai monter les nouveaux épisodes. Beaucoup d’illustrations du premier serviront pour les autres donc je devrai consacrer moins de temps à l’iconographie. Je fabrique tout ça. Philippe de Macédoine, par exemple, c’est mon papa ! J’ai pris une photo et j’ai travaillé. Je me sers de pas mal d’application pour vieillir les gens pour faire des lignées père-fils par exemple. Pour la nourrice d’Alexandre, j’ai pris une photo du comédien Boris Rehlinger qui interprète le très viril frère de la jeune femme, Kleitos le noir, et je l’ai féminisée. Je me suis, pour la première fois, servi de la 3D pour d’autres personnages, des métahumans. J’aimerais faire un personnage entièrement en 3D un jour.

À qui pensez-vous ?

J’ai en tête une sorte de Confessions d’histoire de la pop culture. D’utiliser cette technologie avec Conan le Barbare en interview par exemple ! J’ai fait quelques tests, c’est pas photoréaliste à la façon d’Avatar, mais d’ici quelques années ce sera bluffant.

Alors la suite et fin d’Alexandre sont prévues pour quand ?

(Rires) Avec ces trois épisodes, je pense que ça va m’amener jusqu’en 2024.

(Photo capture d'écran).

Et après ?

Normalement c’est Clovis ! Au moment où je devais me lancer après des mois d’études sur Alexandre, j’ai eu l’idée à la con de me lancer dans l’écriture d’un script sur Clovis… C’est le propre du procrastinateur. J’ai déjà un script bien avancé en deux épisodes. Le premier, Clovis et Alaric II, présente l’histoire de leurs peuples, on parle de la fin de l’Empire romain. J’ai aussi choisi Clovis pour évoquer une sorte de charnière entre l’Antiquité et le Moyen-Âge, on voit Clovis en héritier de l’Empire. Dans le second épisode, "Clovis, chance pour la Gaule" on y parlera plus de sa vie personnelle et de certains événements liés à cette époque. Mais je ne sais pas dans quelle playlist il rentrera car on ne sera ni dans l’Antiquité et au Moyen-Âge… Punaise, ça se complexifie !

Avec tous ces projets, on peut évoquer une sorte d’envie de transmission plus développée chez vous ?

Je ne sais pas trop, je ne suis pas du tout historien. Je suis réalisateur et j’ai juste envie de transmettre des histoires et parmi elles il y a celles de l’Histoire avec un grand H. Elles sont intéressantes car elles ont un pied ancré dans la réalité et c’est intéressant mais j’ai plein d'autres passions.

Alban Pullara et Anthony Maurin

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