Objectif Gard : Les démissions de conseillers municipaux s’accélèrent par rapport au précédent mandat. Il y en a déjà eu 951 depuis 2020. Les élections municipales partielles s’enchaînent dans le Gard. Il y en a eu 30 entre 2020 et 2023. Six sont prévues en ce début 2024. Pourquoi les conseillers municipaux et les adjoints fuient-ils ?
Emmanuel Négrier : Trois facteurs traditionnels d’assurance des élus locaux sont aujourd’hui fragilisés : être maître du destin des affaires communales, être élu en raison d’un collectif et parfois d’un parti politique, être entouré du respect des concitoyens car ils sont le chouchou démocratique des Français.
Les conseillers municipaux n’ont plus beaucoup de pouvoir car de nombreuses compétences ont été transférées aux agglomérations ou aux communautés de communes ?
Ils sont sous la gouvernance des intercommunalités. Les élus peuvent se retrouver sous la domination d’un maire qui souvent entend gérer seul. La personnalisation du pouvoir s’amplifie. L’esprit collectif se dissout un peu. Les élus municipaux sont moins inscrits dans des contraintes collectives. La fidélité à un parti politique aurait pu les retenir de démissionner par exemple.
