Sa tenue est prête : une toge de cotonnade bleu ciel, assortie à ses yeux clairs. Martine Muracciole-Aziza ne la revêtira pas dans les arènes pour la reconstitution historique. Cette professeure de Lettres classiques va la porter aux Jardins de la Fontaine où elle jouera les maîtresses de cérémonie d’un défilé-pièce de théâtre. Derrière les tenues, en quelques saynettes, elle retracera la place de la femme sous l’empire romain.
Un petit panneau « Carpe diem » est vissé sur le portail d’entrée de sa maison nîmoise. À l’intérieur, dans le salon lumineux, des petites amphores côtoient des statuettes de l’antiquité, de beaux livres. Une fresque représentant des visages féminins est encadrée. « Ce sont des Crétoises, mais on les appelait les Parisiennes à cause de leur allure », sourit-elle.
Juste à côté, une galère couverte de boucliers rouges et argentés vogue dans une vitrine. Des légionnaires miniatures campent devant des tentes bleues. Un lion sort d’une porte monumentale juste à côté d’un gladiateur. La tentation est forte, mais aucun des cinq petits enfants de Martine Muracciole n’a le droit de toucher ses Playmobil®. Une colonne antique est posée derrière le canapé, face à la bibliothèque. « Je suis un peu mono maniaque, éclate de rire cette jeune retraitée. Cette colonne est en carton-pâte, elle était à une amie ». À force qu’elle lorgne dessus, elle la lui a donnée, en clin d’oeil. « Chaque fois que j’allais à Rome avec mes élèves, je les emmenais voir les décors en carton …