« Il est lourd, non ? » Sourire aux lèvres, Alain Tassera tend un marteau piqueur en métal. Les bras peu entraînés ploient en effet très vite sous le poids de l’outil. Malgré ses 78 ans, cet ancien mineur le soulève aisément et le pointe vers le haut comme s’il s’attaquait à une paroi. « Il pèse 7 kilos et demi et on le portait à bout de bras, toute la journée ». Ce Cévenol passe devant des bleus de travail, des bottes. « On s’est bagarré pour les avoir ces bleus et on a aussi lutté pour obtenir de vraies chaussures de sécurité ». Il attrape une chaîne métallique et fait descendre un panier en métal : « On y mettait nos affaires du jour. »
Salle des pendus
Des centaines de paniers sont suspendus au plafond. Cette salle, inscrite aux Monuments historiques, comme l’ensemble des installations du puits Ricard, était la salle des « pendus » ou « salle des lavabos ». Sur le côté, on voit encore les douches où les mineurs se frottaient le dos les uns aux autres, pour chasser une tenace poussière noire. Le puits Ricard a fermé en 1978 après un incendie. Les installations voisines et notamment l’ancien lavoir des mines ont été dynamités en 1989. Les deux bâtiments restants, la salle des lavabos et celle des machines, abritent depuis 1993 la Maison du mineur. Aujourd’hui gérée par Alès Agglo, elle a été fondée par l'association des amis du m …