Publié il y a 1 an - Mise à jour le 09.10.2023 - La rédaction - 9 min  - vu 2831 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

À bas bruit. Le sénateur Laurent Burgoa sillonne les communes du Gard, inlassablement. Des centaines et centaines de kilomètres parcourus en moins de trois ans avec sa casquette de sénateur. Et les retours sont bons. Très bons même puisque le républicain a su y faire pour se lier d’amitié politique avec les maires. De Droite comme de Gauche, sans distinction. Faire remonter à Paris les doléances, défendre le territoire et ses traditions. Mettre un peu d’huile là où l’Assemblée nationale a perdu sa boussole. Le Sénat, comme aime à le rappeler Laurent Burgoa, reste un pôle de stabilité. Ce quadrillage du terrain, c’est aussi stratégique pour lui. Ne soyons pas dupe, l'élu Les Républicains a bien l’intention d’être réélu sénateur en septembre 2026. Il ne sera pas seul sur la ligne de départ. Sa collègue Vivette Lopez pourrait bien y retourner une dernière fois. Même si à Droite, d’autres mains tapent déjà à la porte. Et à Gauche, Denis Bouad, qui devrait raccrocher, ouvrira aussi les appétits. Un autre candidat pour le Palais du Luxembourg est déjà prêt : Julien Sanchez, le maire de Beaucaire. Difficile pour Laurent Burgoa de connaître les intentions véritables du vice-président du Rassemblement national. Le sénateur n’a pas mis les pieds encore officiellement dans la quatrième ville du Gard, sauf pour des inaugurations récentes. Il ne veut pas se faire instrumentaliser. Il ne veut pas renvoyer un signal de collusion RN-LR. Pourtant, il a parfaitement conscience que le premier édile de Beaucaire sera indéniablement de la partie. Lui qui s’y est essayé déjà deux fois sans succès. Cette fois, en fonction des résultats des Municipales de 2026, il pourrait rafler un fauteuil. Voire plus si les deux grandes villes du Gard Rhodanien (Pont-Saint-Esprit et Bagnols-Sur-Cèze) tombent dans l’escarcelle de l’extrême-Droite. La dernière fois, Julien Sanchez avait récolté un peu plus de 200 voix de la part des "grands électeurs". Il lui en faudra tout au plus une grosse centaine supplémentaire pour décrocher la timbale. Ainsi, pour le sénateur Burgoa, le travail de terrain du moment revêt donc un double objectif : prendre la température des attentes et remarques des administrés de la bouche des "grands élus". Et passer les bons messages. Y compris sur la partie nîmoise qui devrait être préservée des tentations brunes. Cela n’empêche pas le sénateur en exercice de sonder aussi les maires de l’Agglo. Pour une tout autre raison : l'avenir de son candidat Franck Proust pour 2026 à la Ville comme à la Métropole. Obtenir un retour objectif des maires de l’Agglo et de leur attente pour l’après-Fournier. Reste que pour convaincre les maires de Nîmes métropole, il faut d’abord s’imposer dans la ville-centre. Et de ce côté-là, le chemin est encore très long, si ce n’est sacrément périlleux…

Bouget l’Insoumis ? En 2026, pour remporter la Ville, on prédit au secrétaire départemental du Parti communiste français les plus grandes difficultés pour mettre tous ses copains de Gauche d’accord. Le premier caillou dans son soulier pour réaliser l’union de toutes les forces a pour nom La France insoumise. Alors que le Parti socialiste serait favorable à une exclusion de principe des amis de Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre d’un potentiel accord, Vincent Bouget ne ferme aucune porte. Probablement parce qu’il partage tout simplement une bonne partie de l’analyse, du diagnostic et des solutions préconisées par LFI. D’ailleurs, Vincent Bouget ne s’en cache pas : il était à la manifestation contre les violences policières le 23 septembre dernier à Nîmes alors que ni le PS ni le PCF n’avaient soutenu l’initiative. Aujourd’hui, son propre patron, celui des communistes, Fabien Roussel, qui subit depuis plusieurs mois les assauts des Insoumis, n’est probablement pas très enchanté de la perspective de s’allier avec LFI un an avant la Présidentielle. « Aujourd’hui, la stratégie est plutôt de faire rallier à notre liste les deux trois têtes d’affiches des Insoumis ici à Nîmes. Nicolas Pellegrini, Jo Menut ou encore Christine Radais. Est-ce qu’ils seront capables de quitter LFI ? La question reste entière », indique un fervent supporteur de Vincent Bouget. Une solution pourrait arranger tout le monde : la candidature de Charles Ménard. « Il ne pèse rien à Nîmes. Il fera un premier tour de figuration à 5% et il rentrera gentiment dans son château à Beaucaire », grince un socialiste. Ils sont bien partis à Gauche…

Jaumain s’y voit un peu trop. Pierre Jaumain, le premier fédéral du Parti socialiste dans le Gard est ambitieux. Alors que personne ne l’a vu venir lors des élections internes du parti de la rose, il a réussi son coup. Historique même en parvenant à réconcilier Denis Bouad, Fabrice Verdier et Alexandre Pissas… À Nîmes, le premier des socialistes du Gard est persuadé que le pari est largement gagnable pour sortir la Droite de Nîmes. Seul écueil, l’étiquette de Vincent Bouget. « Il va falloir que Vincent fasse des choix. Sans renier ses convictions mais les cocos à Nîmes, on a vu ce que cela a donné il y a 30 ans », pose un supporteur de Jaumain. Le concerné a déjà sa petite idée. Rassurer les maires de l’Agglomération de Nîmes. « Si demain on remporte la Ville, il faut un socialiste compatible avec la Droite pour diriger Nîmes métropole. Quelqu’un qui saura parler aux chefs d’entreprises sans faire peur. » Comprenez Pierre Jaumain. Pourtant, ce portrait-robot du prétendant au Colisée irait bien aussi à Rémi Nicolas, non ? Le maire de Marguerittes, qui sera candidat à sa réélection en 2026, aura davantage la légitimité pour revendiquer le fauteuil de président de Nîmes métropole. D'autant que, depuis 2020, par son positionnement ni de Droite ni de Gauche, il pourrait répondre aux attentes des maires du territoire sans étiquette.

Bon gestionnaire, compétent ? Franck Proust est absent de Nîmes à partir de demain et pour une semaine. Maintenant qu’il a réglé le problème des transports à Pissevin, il prend l’avion pour Bruxelles, direction le comité des régions. Et deux réunions au sujet de la Sécurité civile au milieu. Un travail habituel de loobing pour la base nîmoise. Jeudi, c’est vers Madagascar que le président de Nîmes métropole va s'envoler. Avec l’Agence de l’eau, il va inaugurer la mise en eau potable d'un terrain d'une zone où vivent 35 000 habitants. De retour dans la capitale du Gard, il a déjà son programme en tête : la présentation d'un sondage qu’il a fait réaliser par l’institut Ifop auprès d’un petit millier d’habitants du territoire nîmois pour savoir, à mi-mandat, comment l’Agglo est perçue. Un dévoilement en grande pompe le 19 octobre prochain par Frédéric Dabi, directeur général Opinion du groupe en personne qui se déplacera à Nîmes pour l’occasion. En trois temps, d’abord aux élus, puis aux agents et enfin à la presse. S’il convoque tout ce barnum, vous l'avez compris, Franck Proust n’est pas mécontent des résultats. Selon nos informations, deux items ont retenu son attention en particulier. La très bonne note en tant que bon gestionnaire de l’Agglomération. Et surtout le score réalisé dans ce sondage sur sa compétence. « Une belle réussite pour le travail effectué par les services de l’Agglo et pour l’exécutif », relève un membre du cabinet. Il reste encore deux ans et demi de mandat pour confirmer… Et ne pas subir le syndrome de la « melonite aiguë » d’ici 2026…

Un tour à Paris. Julien Plantier, le premier adjoint nîmois, et Nicolas Rainville, l'adjoint aux Sports, accompagneront le maire, Jean-Paul Fournier, le 25 octobre prochain au Palais des Congrès de Paris  pour le dévoilement du parcours de l'édition 2024 du Tour de France par ASO, organisateur de l’événement. Trois ans après son dernier passage dans la ville-préfecture du Gard, le peloton cycliste international est de nouveau attendu le 16 juillet 2024 pour une arrivée d’étape. Ce séjour à Paris sera certainement l'occasion pour Julien Plantier de discuter sans interférence une nouvelle fois avec le maire afin de lui faire part de ses intentions en début d'année prochaine avec le lancement de son association. "Julien souhaite que le maire soit le président d'honneur de son association. Sauf qu'une autre association existe déjà pour les Municipales : l'association Pour un grand Nîmes, co-présidée très longtemps par Marc Taulelle", explique un proche du maire. Julien Plantier, pour ceux qui n'ont pas compris, ne veut pas d'une association pour Jean-Paul Fournier mais pour lui, en prévision de 2026.

Gillet-Fournier, l'amour impossible ? Hier samedi, à la fête du quartier de Villeverte, à Nîmes, Jean-Paul Fournier s'est retrouvé à la même table que le député RN Yoann Gillet. Pour le plus grand bonheur de ce dernier qui a pu profiter de moments privilégiés avec le premier édile et sa famille, notamment son épouse, sa fille et son gendre. Ou encore la belle-soeur de Jean-Paul Fournier, collistière de Yoann Gillet en 2014 et 2020... "On a passé trois heures très agréables", s'enflamme le frontiste, contacté par Objectif Gard. Le maire qui aurait précisé à l'intéressé : "Vous avez évolué depuis 2014." Il n'en fallait pas plus pour Yoann Gillet pour croire à un passage de témoin en 2026 pour éviter le retour de la Gauche au pouvoir. "Le maire est plus malin que ne le crois le député Gillet. Fournier peut avoir du savoir-vivre mais en 2026, il ne se trompera pas et, comme toujours, refusera une alliance de quelque sorte que ce soit avec l'extrême-Droite", soutient un adjoint au maire.

L’échappée socialiste. À Nîmes, le nouveau secrétaire de section du Parti socialiste, Nicolas Nadal, ne chôme pas. Apéros tous les derniers dimanche du mois aux halles, ateliers participatifs et, prochainement, tournée des comités de quartier. L’ancien pompier trace son sillon. Mais pour aller où ? Dimanche dernier, la présence de l’ancienne députée et élue de la ville de Nîmes, Françoise Dumas, n’est pas passée inaperçue. Faut-il y voir les prémices d’une stratégie pour les Municipales ? L’absence de Pierre Jaumain semble profiter aux socialistes désireux de s’investir sur le terrain. Vous connaissez le proverbe, la nature a horreur du vide...

PLUI… Quoi ? Le président LR de Nîmes métropole, Franck Proust, a missionné le maire de Cabrières, Gilles Gadille, afin de mener une réflexion sur le PLUI, le plan local d’urbanisme intercommunal. Face aux enjeux d’aménagement du territoire et aux contraintes de plus en plus compliquées fixées par l’État, la question se pose. Sauf que la plupart des maires - dont celui de Nîmes - sont encore hostiles à l’idée de se défaire de l’une des dernières grandes compétences communales. "On sait que l’on ne va pas convaincre les élus aujourd’hui, mais éveiller leur conscience", confie Gilles Gadille. Le nouveau messie de Nîmes métropole ? 

Touzellier écrit à Wauquiez. Le maire de Générac, premier vice-président de Nîmes métropole, vient de prendre sa plus belle plume pour écrire à Laurent Wauquiez. En effet, le week-end dernier, devant son écran, Frédéric Touzellier a applaudi des deux mains la position du prétendant de la Droite à l'Élysée en 2027 au sujet des ZAN, le dispositif "zéro artificialisation nette". En effet,  le président Les Républicains de la Région Rhône-Alpes Auvergne a annoncé la sortie de son territoire de ce processus visant à arrêter la bétonisation des sols d'ici 2050. Même si les collectivités territoriales ne peuvent pas se soustraire à cette loi, Frédéric Touzellier considère, comme Laurent Wauquiez, que le débat est sur la table. "C’est une catastrophe économique annoncée. Il faut bouger les lignes. Et j'ai bien l'intention de m'emparer du sujet au sein du SCOT Sud-Gard que je préside", relate le maire de Générac. Un coup d'épée dans l'eau ?

Retour au Salon de l’agriculture. C'est un secret de polichinelle, comme l'an dernier, le conseil départemental va investir une nouvelle fois les allées du Salon international de l’agriculture du 24 février au 3 mars 2024, à Paris Expo - Porte de Versailles. Pour le moment, les modalités précises sur la taille du stand, de son emplacement et des modalités de participation sont en cours de discussion. Mais dans les couloirs du Département, on confirme que l'objectif est de confirmer l'édition précédente qui avait remporté un réel succès. "On veut faire a minima quelque chose d'équivalent à 2023. Et toujours en collaboration avec Bienvenue à la ferme et la chambre d’agriculture du Gard", détaille un acteur du conseil départemental. Une mise en avant des atouts culinaires du Gard à la capitale, cela ne fera de mal à personne.

Le marché de la Com' de Nîmes relancé. La communication, fer de lance des collectivités pour mettre en avant leurs actions, est toujours un dossier hautement stratégique. Celui de la Ville de Nîmes qui vient d'être lancé pour les trois prochaines années s'annonce capital. D'autant qu'il prendra en compte la deuxième et dernière partie du mandat de Jean-Paul Fournier avant 2026. Jusque-là, c'est la société héraultaise Institutions et projets qui détenait le marché. Mais en coulisse, la volonté est de confier la com' à des Nîmois. Plusieurs acteurs sont sur les rangs. Djak (ex-Binôme) qui avait assuré cette tâche pour Yvan Lachaud avant 2020. Potentiellement, Terra Luna d'Olivier Jalaguier, n'a pas été renouvelé il y a quelques années. Ou encore MGT Quidam de Philippe Gas qui assure déjà des missions pour le Conseil départemental et Nîmes métropole. Une autre agence pourrait se positionner : Sedicom de Christophe André qui avait organisé la communication de la campagne des Municipales de Jean-Paul Fournier en 2020. Reste à savoir si la Ville de Nîmes ne fera pas confiance cette fois encore à un nouvel acteur pour éviter tout risque de collusion ?

Dernière minute. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, 10 élus de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) et Philippe Broche, candidat aux élections partielles de la chambre consulaire sur le collège "Services" se réjouissent de la décision de la Cour de cassation en date du 3 octobre 2023. « Pour s'être opposés dans un mail, en 2020, contre le projet disproportionné de la Maison de l'entreprise (dénoncée, également, par la Cour des comptes), des élus de la CCI, dont Philippe Broche, tête de liste Cœur gardois, avaient été assignés, en référé, devant le tribunal pénal, pour diffamation. La justice, au travers de la décision rendu par la Cour de cassation de Paris, condamne Éric Giraudier pour atteinte à l'exercice démocratique de la liberté d'expression, manœuvre d'intimidation à l'égard d'autres membres de la CCI Gard et abus du droit d'utilisation de la justice », déroule le communiqué. Philippe Broche profitant de cette décision providentielle pour appeler à « arrêter de tels comportements et donner la possibilité à d'autres candidats de mettre en place d'autres projets destinés aux entreprises de tout le Gard ». Reste à savoir si les entreprises appelées à voter dans quelques jours pour renouveller une partie des élus de la chambre consulaire gardoise en tiendront rigueur à l’ex-président ? L’avenir le dira.

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