Le Petit Atelier est une association fondée en 2006 pour permettre à tout public d'expérimenter une pratique artistique. « Nos activités sont conduites dans un objectif de mixité sociale et culturelle, pour mieux vivre ensemble », avertit Véronique Pinguet-Michel, la fondatrice.

Les adhérents et sympathisants du Petit Atelier, les élèves de CE1-CE2 de la classe d’Inès Hornn de l’école Jean-Moulin feront découvrir leur création collective de 3 000 masques « périmés » qui seront remis par la préfecture du Gard, déballés, teintés, ordonnés, liés, en une fresque murale extérieure en clin d'oeil à l'oeuvre de Claude Viallat « Et pourtant si... »

Les enfants et parents du Petit Atelier ont confié leurs souvenirs intimes du confinement dans un album original « Souvenirs du Covid » et les adhérents et sympathisants du Petit Atelier, de jeunes allophones migrants, ont quant à eux brodé ou coloré des masques pour répondre à notre interrogation : "Quoi dire du Covid ?" : restitué en un quadryptique à observer minutieusement : « R I E N ! »

« Nous avons souhaité permettre au plus grand nombre de participer, de leurs mains, de leurs mots, à une création contemporaine autour du textile, notre matériau favori. Nous avons choisi le thème du Covid car l’opportunité de recycler des masques périmés nous a été offerte par la préfecture, à un moment où le sujet du confinement donnait presque toujours quelque chose à dire. »

Le but ? Laisser ibre cours à toutes les formes d’expression qui se manifestaient spontanément : dessin, broderie, coloriage direct sur le tissu des masques, jeu de nœuds. Les réactions orales des personnes interrogées sur le vif « Quoi dire du Covid ? » étaient souvent « Rien ! » ce qui a donné le titre de l’oeuvre du même nom qui, pourtant, raconte beaucoup.

Les témoignages recueillis auprès des enfants et mamans lors des ateliers sont intimes, précis, et ont donné l’idée de les présenter comme un livre dans l’oeuvre « souvenirs du covid. »

Le déballage de plusieurs milliers de masques a occasionné des échanges autour de l’art contemporain, l’aspect éphémère d’une œuvre, des recherches sur quoi représenter ? La contrainte d’assembler les masques d’un geste simple à reproduire, pour les suspendre en extérieur, en nombre, a naturellement imposé de simplement en teinter une partie pour jouer de la couleur. Des teintures naturelles de gaude et garance ont été utilisées.

L’ordre des couleurs et leur disposition ont été inspirés par l’affiche de l’exposition « Et pourtant si » de Claude Viallat à Carré d’Art, que les enfants ont vu en revenant d’une visite en centre-ville avec leur classe.

« C’est un clin d’oeil emprunté comme un trait d’humour pour notre 3e œuvre qui se veut grandiose, expressive, contemporaine ; qui évoque la multitude des personnes concernées par la pandémie, des soignants, des décès, mais aussi la solidarité entre les gens par les liens noués. Les séances de création ont été autant d'instants privilégiés d'échanges de paroles. Adultes, enfants et parents, enfants à l'école, ont participé. La façade rouge du CSCS Simone Veil accueille cette œuvre éphémère jusqu’au 31 janvier. »

Le Petit Atelier a été lancé pour accueillir les enfants les mercredis en arts plastiques, et à partir de 2008, s'est investi dans la transmission du patrimoine historique avec de nombreuses interventions autour des « pratiques artistiques dans l'antiquité » pour les musées et lors d'évènements comme à Nîmes pour « les Grands Jeux Romains », à Arles pour « Arelate », au théâtre antique d'Orange, en milieu scolaire…

Depuis 2011, le Petit Atelier conduit une activité régulière dans le cadre de la politique de la ville : découverte de l'autre et liberté de création dans le respect de chacun, entraide et solidarité, bienveillance et curiosité, dans l'objectif de mieux vivre ensemble avec cinq grandes actions. Suivre le fil, la créathèque, l’éco-citoyenneté, le patrimoine et les projets jeunes.