Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 05.08.2023 - Anthony Maurin avec le diocèse de Nîmes - 5 min  - vu 468 fois

NÎMES Quels sont les saints célébrés au diocèse de Nîmes ? 1/2

L'église Saint-Baudile aux Carmes (Photo Archives Anthony Maurin).

En cet été et en deux parties (1/2), voici une brève biographie des saints célébrés au diocèse de Nîmes.

Fête de la Saint-Vincent 2023
La fête de la Saint-Vincent a été célébré le dimanche 22 janvier 2023, à Jonquières-Saint-Vincent. • Photo : S.Ma

C'est le 8 novembre que le diocèse de Nîmes célèbre tous ses saints dont le culte est attesté à diverses époques et en divers lieux et ceux dont les reliques sont conservées dans les autels ou les églises locales.

Une évocation de ses « aînés dans la foi » à vivre comme un appel à « faire de notre vie une vivante offrande à la louange de sa gloire ». Mais quels sont les saints célébrés à Nîmes ? En totalité comme les 24 heures de la journée on trouve 24 dates fêtées chaque année par le diocèse de Nîmes. Voici le premier des deux articles.

Le 4 janvier, on le diocèse célèbre saint Ferréol, évêque d'Uzès (553 – 581) né à Narbonne, du sénateur Ansbert et de Bathilde, fille de Clotaire 1er. On le voit à sept ans chez son oncle Roricius évêque d'Uzès, où il reçoit une brillante éducation. Saint Firmin, parent de Roricius, qui lui succède, élève Ferréol au sacerdoce et le désigne pour son successeur. La sainteté de Ferréol et les miracles qu'on lui attribue sont la source du culte qui lui fut rendu.

Saint Baudile sur les murs de l'église nîmoise surnommée "Les Carmes" (Photo Archives Anthony Maurin).

Le 14 janvier, c’est au tour de saint Pierre de Castelnau, également martyr. D'abord archidiacre de Maguelone, ensuite moine cistercien à Fontfroide, au diocèse de Narbonne, Pierre de Castelnau fut choisi par le pape Innocent III comme légat dans l'affaire des Albigeois, en 1204. Son zèle pour la répression de l'hérésie lui valut l'animosité du comte de Toulouse, Raymond V. Un des hommes de ce comte attaqua Pierre de Castelnau au moment où il allait traverser le Rhône et le perça de sa lance. Une lettre d'Innocent III relate cette mort. Le corps de Pierre de Castelnau fut enseveli près du tombeau de Saint Gilles.

Le 3 février la Bienheureuse Marie Rivier, vierge, est, elle aussi, fêtée. Elle naquit le 19 décembre 1768 à Montpezat (Ardèche) d'une famille profondément chrétienne. Vers l'âge de deux ans, une chute malencontreuse lui enlève l'usage de ses jambes. Avec insistance elle demandera guérison à Notre Dame de la Pitié, et le 15 août 1780 c'est le miracle. Désormais elle se donne totalement à Dieu dans l'œuvre de l'instruction chrétienne des enfants. En pleine Terreur, Marie Rivier fonda son couvent à Thueyts, puis à Bourg-Saint-Andéol. « Ou faire connaître Jésus Christ ou mourir » disait-elle. Elle mourut ainsi dans la faim de son zèle le 3 février 1838. Son œuvre s'étendra rapidement en France et à l'étranger. « Mes filles, un jour, traverseront les mers ». C'est en effet dans les cinq continents que les Filles de Marie Rivier iront vivre l'Évangile. Pie IX qui l'a surnommée la « Femme-Apôtre » proclamera l'héroïcité de ses vertus en 1853 mais c’est le pape Jean-Paul II qui la déclarera Bienheureuse le 23 mai 1982.

L'église Saint-Baudile aux Carmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Le 12 février, c’est un autre Bienheureux qui sera célébré, le Bienheureux Réginald, un prêtre. Né à Saint-Gilles dans la seconde moitié du XIIe siècle, Réginald fait de brillantes études et enseigne le droit canon à Paris. Il devient doyen de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans. Au cours d'un pèlerinage à Rome, il rencontre saint Dominique et se fait Frère prêcheur. Saint Dominique l'envoie à Bologne où, grâce à sa parole et ses vertus, il obtient de très grands succès. On l'appelle un second Élie. Il part enfin à Paris sur l'ordre de saint Dominique et y meurt (février 1220) en odeur de sainteté. Son tombeau à Sainte-Marie aux Champs s'illustra de miracles et c'est là que commença son culte.

Le 5 mars, au tour de l’abbé Saint Pons. Abbé du monastère de Mont Andon, près de Villeneuve-lès-Avignon, il y mourut en 1087. Homme de grande sainteté, il se fit l'apôtre du Comtat Venaissin, où les miracles appuyaient sa parole. Il fut enseveli dans l'église du monastère. En 1887, ses reliques y furent retrouvées. Confiées à l'église paroissiale de Villeneuve, elles continuent d'y recevoir le culte dont elles furent entourées dès la mort du saint.

Le 14 avril, Saint Bénezet. Benoît ou Bénezet, car on ne sait pas vraiment, mais c’est par amour envers les pauvres qu’il se rendit à Avignon et travailla à la construction du pont sur le Rhône, avec des compagnons qui formèrent le groupe des frères pontifes. Il mourut en 1184 et on l'ensevelit dans la chapelle du Pont d'Avignon.

Le 20 mai et nous en avons fait un article spécial, Saint Baudile, martyr, est réellement fêté à Nîmes notamment. Saint Baudile est le patron principal de la ville car il vint s’y installer avec sa femme. La ville n'avait pas encore d'Église constituée ni d'évêque. Des païens voulurent l'obliger à participer à un culte. Baudile s'y refusa malgré leurs coups. Jugé sur le champ et condamné à mort, il fut décapité hors des remparts. Son martyr eut lieu vers la fin du IIIe siècle et son tombeau devint le lieu saint de la cité. Dans la suite, un monastère s'éleva à l'endroit où reposait son corps. Ce monastère fut détruit en 1563, au début de la réforme protestante à Nîmes. Ses reliques furent profanées et dispersées. Beaucoup de paroisses en France et hors de France sont dédiées à saint Baudile.

Luc Mellet lors de sa messe d'au revoir (photo Norman Jardin).

Le 24 mai, un autre Bienheureux, un certain Gérard de Lunel, ermite. Gérard, de la famille des barons de Lunel, ayant cédé à Philippe le Bel la moitié de sa baronnie contre le comté de Rochefort, renonça tout jeune à la vie seigneuriale et se fit ermite avec son frère, près du Pont du Gard. Il partit de là en pèlerinage aux Lieux Saints. Il mourut près d'Ancône. Son tombeau devint célèbre. Benoît XIV approuva en 1742 le culte séculaire qu'on lui rendait. Des prêtres français, émigrés, firent connaître ce culte dans les diocèses de Montpellier et de Nîmes après la Révolution. C'est alors que le bienheureux Gérard fut inscrit au Propre de Nîmes.

Le 16 juin, un prêtre un peu moins célèbre mais à la vie d’exception, saint Jean-François Régis. Jean-François Régis (1597 – 1640) naquit à Fontfroide (Aude). Devenu jésuite, ses supérieurs l'affectèrent aux missions de France, que le roi Louis XIII avait créées pour la conversion des protestants. Il fut l'apôtre du Vivarais et ramena une multitude de dissidents à l'Église. Il mourut à La Louvesc, épuisé par un apostolat surhumain à l'âge de 43 ans. Son tombeau, où se multiplièrent les miracles, devint et est resté un lieu de pèlerinage. Certaines paroisses du diocèse de Nîmes connurent le bienfait de son apostolat.

Le 2 juillet, place à la célébration du Bienheureux Pierre de Luxembourg, évêque. Pierre de Luxembourg, de la famille des comtes de Luxembourg, naquit le 19 juillet 1369. Tout jeune, il fut livré aux Anglais comme otage en remplacement de son frère, qui était libéré pour pourvoir à sa rançon. Il fit preuve d'une éminente sainteté. Nommé évêque de Metz, malgré ses 15 ans, et, peu après, cardinal, il vint en Avignon sur l'ordre du pape. Il mourut à Villeneuve lès Avignon, âgé de 18 ans. Son tombeau devint un lieu de miracles et, deux ans après sa mort, on en comptait déjà plus de deux mille ! Clément VII le mit au rang des bienheureux en 1527. Ses reliques, conservées dans l'église des Célestins d'Avignon, furent dispersées pendant la Révolution.

Le 8 juillet, c’est au tour du Bienheureux Urbain II, pape, d’être célébré au cœur du diocèse de Nîmes. Le Bienheureux Urbain II naquit à Chalons sur Marne. Il devient le bras droit de Grégoire VII auquel il succède. D'une incroyable activité, il continue l'œuvre de Grégoire VII pour la restauration de la chrétienté. Au cours d'un voyage en France, il s'arrête à Clermont-Ferrand, y préside un concile et prêche la 1ère croisade. En rentrant à Rome, il s'arrête à Nîmes et consacre la cathédrale en voie de construction. Urbain II mourut en 1099. Le pape Léon XIII le mit au rang des bienheureux consacrant ainsi un culte qui lui était rendu depuis un temps immémorial. C'est depuis cette béatification que le bienheureux Urbain II est inscrit au sanctoral nîmois.

Anthony Maurin avec le diocèse de Nîmes

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