Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 18.03.2024 - Camille Graizzaro - 3 min  - vu 121 fois

NIMES Théâtre sportif pour la semaine de la marionnette

Sandrine Garcia

À l’occasion de la journée mondiale de la marionnette le 21 mars, le Théâtre Périscope organise toute une semaine de la marionnette à Nîmes. Au programme, deux spectacles sur le thème du sport, dont Vestiaire ce lundi à 10h à la patinoire de Nîmes à Pissevin. Rencontre avec son metteur en scène, Guillaume le Camus, de la Compagnie Morbus.

Objectif Gard : Vestiaire raconte ce qu’il se passe dans la tête d’une athlète de 800m avant une compétition importante. Comment êtes-vous parvenu à cette idée ?

Guillaume le Camus : Au départ de ce projet c’est une commande du Théâtre Mouffetard à Paris dont on est partenaires. Je travaille beaucoup sur le sport, donc ils ont commandé ce spectacle-là, qui a été écrit par Faustine Noguès, pour jouer spécifiquement derrière des vitrines de magasin. Du coup j’ai imaginé que la vitrine du magasin était comme un miroir d’un vestiaire, comme si nous spectatrice, spectateur, étions comme par magie derrière le miroir d’une athlète. Voilà comment est venue l’envie de faire ce spectacle. On a souvent aussi des spectacles qui traitent du comédien dans sa loge, mais jamais d’équivalent avec un sportif.

Y-a-t-il un rapport entre ce spectacle et les Jeux Olympiques Paris 2024 ?

Oui, plus ou moins parce qu’on va se retrouver avec les grands marqueurs de l’événement. On a aussi un autre spectacle, 2h32, qui fait partie des spectacles sélectionnés par le comité Olympique. On jouera ce spectacle qui relate l’histoire de Zenash Gezmu, une femme de ménage qui finit par remporter plusieurs marathons, au théâtre Périscope le mardi 19 mars à 19h.

Y-a-t-il des difficultés techniques liées au fait de devoir jouer derrière une vitrine ?

Ça peut arriver, la plus grande des difficultés c’est le soleil, s’il y en a trop les spectatrices et spectateurs se reflètent dans la vitre ! C’est pour ça qu’aujourd’hui l’idéal c’est un lieu qui possède une vitrine mais dans un lieu couvert. On fait comme on peut, ce sont souvent les structures d’accueil qui font du repérage pour nous. On peut jouer dans des magasins même quand ça s’y prête, sinon des établissements comme la patinoire à Nîmes, un lieu sportif. C’est un spectacle pour l’espace public quelque part, et c’est original, ça séduit assez fort comme idée.

Le spectacle a déjà été joué quelques fois, quelles sont les réactions du public ?

En général il est assez bien perçu, sans connaître les avis de tout le monde bien sûr ! Mais c’est une forme assez légère, ça dure 17 minutes, le sujet marche bien puisqu’on est dans quelque chose de très visuel. Sabrina Manach, notre comédienne, joue beaucoup sur les émotions, sur ce qu’il se passe dans le corps avant une compétition. Encore une fois, c’est un parallèle avec les acteurs ou les actrices qui sont sur le point de monter sur scène. Et la petite originalité, c’est qu’elle a son double en marionnette. C’est comme si on était dans la tête de la marionnette, l’actrice joue les pensées, anticipations et les souvenirs de la marionnette. Elle regarde ce que fait son « double grande » et ça plait assez bien, ce n’est pas un simple jeu de comédienne.

Pourquoi avoir choisi le 800 mètres comme thématique ?

Je ne voulais pas que le personnage ne soit pas n’importe qui. On n’a pas choisi n’importe quel sport, on a choisi le 800 mètres, qui est une course extrêmement difficile ! C’est deux minutes, mais d’une telle intensité… On ne connait pas assez ces courses-là, qui sont des courses de vitesse avec du fond. Je voulais qu’on mette en avant cette discipline-là, à travers la question pourquoi ? Pourquoi faire un tel sport qui nous met dans des états pas possibles, qui nous poussent à bout ? C’est parce qu’on va y trouver un espace de liberté. Asma, notre personnage, travaille à l’usine, on sent que dans sa vie elle a beaucoup de contraintes, et c’est à travers l’athlétisme qu’elle va s’extraire des conditions que la société lui impose.

Au programme

Le théâtre Périscope à Nîmes propose également "Les conférences de poche" de la compagnie No Kill le 20 mars à 18h et 19h, "Ici et là", de la compagnie Les petites perceptions, le 23 mars à 10h, et "Nos petits penchants", de la compagnie Des Fourmis dans la lanterne, le 27 mars à 11h et à 15h.

Camille Graizzaro

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