OCCITANIE Carole Delga appelle à la mobilisation : « 70 % du réseau ferré menacé dans la région »

La fréquentation ferroviaire régionale a augmenté de 68% depuis 2019.
- -Région OccCe mercredi 11 juin, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a invité à une mobilisation massive pour sauver les chemins de fers français, actuellement en danger.
Le réseau ferroviaire français s’étend sur 30 000 km de voies, faisant partie des plus anciens d’Europe. Bien que la SNCF Réseau en assure la gestion, ces infrastructures restent la propriété de l’État. Actuellement, elles se dégradent de plus en plus et sans intervention, près de 10 000 kilomètres de lignes pourraient fermer d'ici à dix ans, dont près de 1 000 en Occitanie. Un constat qui suscite l’indignation. « Plus de 70 % de notre réseau ferré est menacé dans notre région. Le rail est ma priorité, il est moins polluant, moins coûteux et plus sécure », assure Carole Delga.
D’ailleurs, par sa volonté, l’Occitanie a mis en place des mesures fortes, notamment les 14 millions de billets à un euro vendus ces dernières années, facilitant l’accès au train pour tous. « Le train lutte contre l’enfermement social et favorise l’emploi. Puis, nous sommes ravis, car la fréquentation ferroviaire régionale a augmenté de 68 % », ajoute la présidente de la Région.
Ce mercredi 11 juin, Carole Delga a présenté l’appel à la mobilisation nommée « Petite ligne, grande cause », aux côtés de Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des transports, Vincent Garel et Benjamin Assié. Une pétition est déjà en ligne sur le site de la Région. L’objectif est de faire pression sur le gouvernement pour obtenir un engagement financier à la hauteur des enjeux. Actuellement, l’État consacre 3 milliards d’euros par an à SNCF Réseau. Il faudrait 2 milliards de plus pour enrayer la dégradation continue du réseau.
Une organisation ferroviaire particulière
Depuis 2008, l’État s’est désengagé progressivement du financement de l’entretien de son réseau ferré, transférant cette responsabilité aux régions. En Occitanie, près de 900 millions d’euros ont été investis par la collectivité en 17 ans, malgré le fait que les infrastructures appartiennent toujours à l’État. « C’est une situation unique : nous finançons un patrimoine qui ne nous appartient pas », assure la présidente. D’autant que les budgets des collectivités se réduisent. Depuis 2017, la Région subit une baisse de ses dotations, évaluée à 400 millions d’euros depuis 2023. Pourtant, 800 millions d’euros seraient nécessaires en Occitanie pour empêcher la fermeture des 1 000 kilomètres de lignes.
Des propositions concrètes
La Région Occitanie soutient plusieurs pistes de financement pour sauver le réseau ferroviaire français. La généralisation d’une taxe sur les poids lourds en transit international serait une des solutions, car aujourd’hui, ils sont dispensés de toute fiscalité, notamment quand ils prennent les routes départementales. Puis, la Région Occitanie demande à l’État d’utiliser l’argent des autoroutes, aujourd’hui gérées par des entreprises privées, quand leurs contrats arriveront à leur terme. Ces fonds pourraient alors servir à financer l’entretien et la modernisation des lignes de train. Carole Delga invite donc citoyens, élus, artistes, sportifs et associations à se mobiliser en signant une pétition.