Publié il y a 11 h - Mise à jour le 28.07.2025 - Yannick Pons - 3 min  - vu 348 fois

FAIT DU SOIR Le carré protestant nîmois verra bientôt le jour

alain clavel protestant travaux petit temple (yp)

Alain Clavel

- Photo Yannick Pons

Alors que les travaux de restauration du Petit temple de Nîmes sont bien avancés, celui-ci sera relié à la Maison du protestantisme afin de créer un lieu ouvert, culturel et convivial en plein cœur de Nîmes. Ce nouvel ensemble, le Carré protestant, accueillera des concerts, des conférences, expositions et animations, avec une ambition régionale, voire nationale.

Planté à quelques encablures de la Maison Carrée, et lui-même rectangle également, le Petit Temple nîmois sera bientôt entièrement restauré. Cet ancien couvent des Ursulines fondé au XVIIe siècle, qui allait de la rue Général Perrier jusqu'au boulevard Gambetta en passant au-dessus de la rue de L’Agau par un couloir, toujours visible aujourd’hui, qui permettait l’accès aux chambres des jeunes filles nîmoises hébergées.

Carré protestant

Situé à proximité immédiate de la Maison du protestantisme, le Petit Temple est appelé à redevenir un lieu de culte vivant, mais aussi un espace culturel : concerts, conférences, expositions y trouveront leur place. Et peut-être un bar ! La pièce centrale ainsi rénovée pourra accueillir de jusqu’à 200 personnes.

Le Petit temple aujourd'hui • @Patrick Hugon

Par cette restauration, un chantier estimé à 1,5 million d’euros, l’Église protestante unie de Nîmes souhaite redonner au temple sa double vocation : un lieu spirituel ancré au cœur de la cité, ouvert à tous, et un endroit culturel de Nîmes.

Le protestantisme, une histoire ancrée à Nîmes

Le protestantisme est profondément enraciné dans l’histoire nîmoise. Dès le XVIIe siècle, la Réforme y rencontre un fort écho : sur 20 000 habitants, 12 000 deviennent rapidement protestants. Cette dynamique place Nîmes au cœur de ce mouvement religieux.

L’Église protestante unie de France, issue de la réunion des protestants calvinistes et des luthériens français, est structurée de manière selon le régime presbytérien-synodal, c’est-à-dire selon un modèle démocratique basé sur des conseils élus composés de membres laïques et de l’ensemble des pasteurs. Aujourd’hui à Nîmes, elle regroupe environ 1 500 familles, dont un tiers est actif.

L’investissement total, estimé à 1,5 million d’euros, sera réparti entre plusieurs partenaires : DRAC, Région Occitanie, Fondation du patrimoine, Ville de Nîmes, mécénat privé et autofinancement.

Alain Clavel, chef d’entreprise nîmois aujourd’hui président du Conseil presbytéral de l’Église Protestante unie de Nîmes, porte cet important chantier.

Restauration patrimoniale et spirituelle

Inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1964, le Petit Temple de Nîmes s’apprête donc à être entièrement restauré. Appartenant à l’Église protestante unie de Nîmes, à la différence du Grand Temple et de l’Oratoire, propriétés de la Ville, cet édifice emblématique fait l’objet d’un projet de rénovation, alliant conservation patrimoniale et ouverture vers la ville.

La première phase des travaux permettra un retour rapide à l’usage, même partiel, du bâtiment. Cette phase prévoit notamment la rénovation de la façade est (figuier compris), située rue du Grand Couvent à l’endroit de la grande porte d’entrée principale : traitement des fissures, étanchéité des terrasses, remplacement du parquet, reprise les menuiseries, pose d’un chauffage au sol par pompe à chaleur air/eau, ainsi que la mise en accessibilité du site (sas d’entrée, accès PMR, loges, sanitaires).

L’église protestante unie de Nîmes

La communauté protestante nîmoise est aussi active dans le domaine social. Elle gère notamment le grand cimetière protestant situé sur l’ancienne route d’Alès. À l’origine de plusieurs œuvres sociales (foyers, maisons de santé), elle organise régulièrement des concerts, conférences et rencontres interreligieuses, particulièrement à la Maison du protestantisme.

La ville compte quatre paroisses protestantes : le Grand Temple, le Petit Temple-Oratoire, la Fraternité (près du cimetière catholique) et le secteur du Mas des Abeilles. Les deux dernières paroisses, plus récents, sont dotées d’un temple, d’un presbytère et de lieux d’accueil.

La seconde phase consistera à restaurer les autres façades, nord, sud, et l’entrée des artistes à l’ouest et à aménager les espaces intérieurs tout en rénovant le clocher. L’acoustique sera améliorée par de nouveaux équipements vidéo et audio. On se souvient de la rondeur de cet écho solennel et bienveillant, qui déformait les voix de Jean-François Gascard et Franck Steinmetz, les derniers acteurs à avoir joué sur l’autel du temple, avant le commencement des travaux.

>> Relire cette jolie histoire de la dernière pièce de théâtre jouée dans le Petit temple

Le permis de construire a été obtenu en mars 2024 et l’accord de la DRAC est intervenu en décembre de la même année. La maîtrise d’œuvre a été confiée à Antoine Bruguerolle, architecte du patrimoine et au cabinet MN-LAB.

Appel aux dons fondation du patrimoine, lien internet ici.

Yannick Pons

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