ÉDITORIAL Canicule dans le Gard et Arles : est-ce une situation normale ?

On observe des vagues de chaleur de plus en plus tôt dans la saison, dès la mi-juin à l’échelle nationale et aussi de plus en plus tard dans la saison, après le 15 août.
Dans trois jours, c'est la fête de la musique. Comme chaque année. C'est aussi le top départ de l'été. Météo France organisait à cette occasion une conférence de presse avec l'ensemble des rédactions de France, hier mercredi. Un rendez-vous qui tombait à pic : une vague de chaleur remarquable s'abat sur la France et le phénomène va durer particulièrement jusqu'à ce week-end. Cette canicule sera la 50ᵉ vague de chaleur recensée par Météo France depuis 1947. Le pic de chaleur sera probablement atteint samedi et dimanche. Dans le Gard, il faut s'attendre à un thermomètre en crise. Il va faire près de 40°C. S'agit-il d'une événement inédit pour un mois de juin ? Pas vraiment. En juin 2019, le mercure avait dépassé 38°C, parfois 40°C. En juin 2022, le mercure avait dépassé ce chiffre sur l'ensemble du pays. La température maximale enregistrée au mois de juin était de 46,0°C à Vérargues (Hérault) lors de la canicule de juin 2019. Il s’agit de la valeur la plus élevée jamais enregistrée sur le territoire. C'est donc assez habituel. Cependant, il faut remonter en juin 1976 pour observer la France sous un dôme de chaleur incroyable et particulièrement long. 14 jours (23 juin au 06 juillet) au total. Celle de juin 2005 avait duré 11 jours. Reste à savoir si cette situation présage d'un été caniculaire ? Selon Météo France, ce n'est pas certain. Les tendances à trois mois privilégient plutôt un scénario plus chaud que la normale, mais ce scénario porte sur la moyenne trimestrielle et est principalement associé à la tendance du changement climatique sur l’Europe. Les conditions météorologiques propices aux canicules sont peu prévisibles pour le moment. Cela étant, on observe des vagues de chaleur de plus en plus tôt dans la saison, dès la mi-juin à l’échelle nationale et aussi de plus en plus tard dans la saison, après le 15 août (depuis 2001). Dans une France à +4 °C d'ici à 2100, elles pourront apparaître dès la mi-mai et s’étendre jusqu’à fin septembre. L'impact du changement climatique est donc devant nous. Comme l'expliquent les météorologues, il faudrait s’attendre à dix fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2100. Les municipales de l'an prochain dans le Gard et du côté d'Arles auront donc une importance capitale. Quels seront les candidats engagés sur ces sujets et qui prépareront nos territoires et les habitants à une adaptation quotidienne ?