UZÈS Le sentier des capitelles retrouve de sa superbe
Les capitelles font partie du paysage et du patrimoine de l'Uzège. On en dénombre 400 dans le territoire, dont une centaine rien qu'à Uzès. La plus ancienne, surnommée la cabane du Saigneur, daterait de 1738 et trône à Arpaillargues.
À Uzès, au bord du chemin de Saint-Siffret, existe un sentier d'un peu moins d'un kilomètre sillonnant au milieu d'une concentration importante de capitelles. Huit au total, accompagnées de quelques cains. Un peu laissé de côté pendant plusieurs années, ce chemin a été réhabilité et débroussaillé au printemps 2023. Une équipe "pierres sèches" du centre socio-culturel de Saint-Quentin-la-Poterie a restauré trois capitelles qui était en partie effondrées. Ils ont principalement recréé le haut et les entrées avec des pierres trouvées sur place.
Cela fait déjà plusieurs mois que la municipalité s'intéresse de plus près à ces édifices. Un des éléments déclencheurs a été la redécouverte des 215 cabanes prises en photo par Marcel Duret, offertes à la Ville après sa mort. Cet Uzétien passionné avait déjà effectué un important travail de répertoriage : "On s'est aperçu que toutes les capitelles n'étaient pas en bon état", reconnaît Jacques Caunan, adjoint à l'Environnement. Les clichés de Marcel Duret étaient visibles au musée Borias durant une importante exposition qui voyage maintenant dans les villages environnants. Ils ont aussi motivé cette restauration du sentier.
"On avait à coeur de valoriser ce patrimoine"
Pour rappel, les capitelles, aussi appelées bories, caselles ou chibottes, servaient d'abris aux cultivateurs ou d'endroits où ils entreposaient des outils. Leur présence est assez localisée mais on peut en trouver autour de Nîmes, à Aramon ou même du côté de Gordes, dans le Vaucluse. "Ici, il y en a beaucoup sur le plateau d'Uzès. On a vu que certaines capitelles commençaient à s'écrouler. Cela pouvait constituer un danger pour les promeneurs et on avait à coeur de valoriser ce patrimoine", atteste Guillaume Boccaccio, responsable du label Ville d'Art et d'Histoire à Uzès.
D'autant que ces constructions en pierre sèche ne sont pas toutes identiques. Certaines sont en forme d'obus, d'autres plus arrondies. Certaines sont très régulières, d'autres moins. "Cela donne un indice aussi sur le savoir-faire de l'époque", ajoute Guillaume Boccaccio. On peut mieux les apprécier grâce à cette restauration. D'autant que le sentier des capitelles a été intégré au PR39 pour que les randonneurs puissent le découvrir. Il figure dans le topo guide sorti en 2022. Pour rappel, la construction en pierre sèche a été reconnu patrimoine immatériel de l'Humanité par l'Unesco en 2018.
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