Politique
Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 04.06.2023 - La rédaction - 7 min  - vu 2679 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Le carton plein. Après la feria populaire de Pentecôte à Nîmes, une autre fête s’est déroulée, à quelques kilomètres de là, sur la base de la Sécurité civile. Mais cette fois-ci, il fallait être obligatoirement inscrit sur le carton d’invitation pour y participer. Une fête très sélecte. Et où, aussi étonnant que cela puisse paraître, le précieux sésame ne suffisait pas pour participer. Il fallait aussi s’assurer de l’attention du service presse de l’Élysée. Et parce que l’on croit rêver, il était absolument nécessaire d’avoir les meilleures relations du monde avec un membre du service communication du Président pour avoir ne serait-ce qu’un peu de considération. Les élus l’ont appris à leurs dépens. Ils sont restés longtemps, très longtemps derrière un cordon sanitaire avant d’avoir le droit de dire un mot à Emmanuel Macron. Peut-être parce que l’épidémie de covid montre quelques signes de résurgence ? Pas du tout, parce que c’est comme cela en France en 2023 en Macronie. Difficile alors de nous faire croire que le chef de l’État serait à portée de baffes. Il n’est même pas à portée d’une question. Les journalistes locaux, qui en plus d’avoir montré patte blanche en amont et d’avoir respecté toutes les consignes pour bénéficier d’une vulgaire accréditation, ont dû accepter contre leur gré de participer à une expérience qui ressemble furieusement à celles vécues par des journalistes qui tentent d’informer le plus grand nombre dans certains pays pas très recommandables. On n’est plus dans le journalisme là ! Mais dans la pure communication. Excessive. Qui montre ses limites. Et frôle même le ridicule quand un agent de sécurité accompagne un journaliste simplement en train d'accomplir son travail. Mais on est où, là ? D’ailleurs, pour l’exercer, il fallait accepter deux "pools". On vous la fait courte, c’est du jargon parisien à deux balles. Il s’agit tout simplement d’un groupe pour les photographes-vidéastes et un autre pour les rédacteurs. Et à tour de rôle, chacun a accès à un espace "VIP" à 10 mètres du Président. Les autres, pendant ce temps, restent à très grande distance, à peu près un kilomètre. L’intérêt ? Aucun. Encore davantage ici à Nîmes. Comment le service presse de l’Élysée n’a-t-il même pas pris deux minutes pour réfléchir à l’intérêt d’un dispositif pareil ? Alors que des alternatives étaient tout à fait possibles. Déjà en permettant à la presse locale, ancrée dans le réel et les enjeux du territoire, de pouvoir poser des questions à un président de la République auquel on reproche son côté jupitérien ? Ajoutons l’absurdité (et la cupidité ?) qui a donné à voir des photographes des médias privilégiés monnayant presque en direct aux moins chanceux, vidéos et photos prises durant la séquence durant laquelle ils ont bénéficié de l’espace "VIP". Vous obtenez du grand n’importe quoi ! En même temps, vous comprenez un peu mieux la déconnection et l’isolement du pouvoir. Est-ce la peine de parler de la centaine de manifestants contre la réforme des retraites ? Volontairement mal aiguillés pour ne pas froisser les oreilles d’Emmanuel Macron. À l’autre bout de l’aéroport, ils se sont bien ennuyés. Pourtant, en pareille circonstance, casseroles et tambourins auraient été fort utiles pour réveiller les conseillers du chef de l’État ! Ne serait-ce pour qu'ils puissent une bonne fois pour toute reprendre pied dans le monde réel.

Rani ne veut plus parler. Depuis plusieurs jours, Rani Assaf cristalise à lui seul tous les maux qui affectent la Ville de Nîmes. Après la descente officielle en National, le président du Nîmes Olympique est l’objet de toutes les critiques, quelques fois justifiées, quelques fois un peu faciles. Convoqué par la Mairie de Nîmes, ce dernier a décidé de ne pas honorer le rendez-vous. Dans un premier temps reportée, aucune date n’a, à ce jour, été fixée pour cette rencontre. Normal, Rani Assaf ne répond plus à personne. Et a fait savoir qu’il ne souhaitait pas, au regard des propos de la Ville, se soumettre à un examen de conscience. Il faut dire que lui reprocher de ne pas être au stade alors qu’il est présent à tous les matches, sauf à de rares exceptions. Lui reprocher les mauvais résultats sportifs alors que depuis des années et encore récemment, il bénéficiait d’un soutien plein et entier de la Municipalité, c’est un peu gros. D’autant qu’à la Ville, pas grand monde ne veut voir le projet de Rani Assaf s’arrêter subitement. 250 patates pour l’économie locale, faudrait être fou. Sauf que dans cette histoire, il y en a bien un qui en a vraiment marre, c’est le président. En pleine réflexion, il pourrait jeter l’éponge. Ou décider de poursuivre l’aventure au Nîmes Olympique en mettant en place une organisation autour de lui. Actionnaire principal, mais plus d’interventions quotidiennes. Pour cela, faudrait-il encore qu’il puisse s’appuyer sur des gens de confiance.

Les mamours de Lachaud. Mercredi dernier sur notre plateau du Club Objectif Gard, Yvan Lachaud, l’ancien président de Nîmes métropole n’a laissé personne indifférent. À la Ville particulièrement, ses propos élogieux sur Julien Plantier ont remué. D’autant que depuis des semaines, les rumeurs vont bon train sur l’entente en coulisse entre les deux hommes. Certains imaginant même des rencontres régulières pour évoquer l’avenir. Avec Valérie Rouverand ? Probablement même si elle a pris ses distances depuis 2020 avec le centriste. Tout est à refaire depuis qu’Yvan Lachaud a rappelé un déjeuner récent chez lui avec la présidente de Renaissance dans le Gard. Fin tacticien, l’ex-adjoint aux Finances du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a plus d’un tour dans son sac à malices. Et compte bien utiliser tous les ressorts pour exister. Au moins jusqu’en 2026…

Lachaud viré ! Il a d’ailleurs démarré son opération reconquête durant la feria de Pentecôte. Présent dans de nombreux lieux de la Ville, il n’a pu échapper toutefois à la vigilance du conseiller spécial de Jean-Paul Fournier, Gérardo Marzo. Ce dernier, qui avait bien compris qu’Yvan Lachaud se rendrait à la messe provençale de Pentecôte du dimanche matin, avait réservé les bancs au premier et deuxième rang en apposant une affichette estampillée "Mairie". À son arrivée, l’ex-président de Nîmes métropole a été gentiment poussé plus loin puisque non inscrit sur la liste officielle des invités et ne bénéficiant pas d’un banc réservé aux élus de la Ville de Nîmes. « Fallait-il encore que l’on sache où s’inscrire », nous a indiqué Yvan Lachaud. Pourtant, d'ordinaire, dans la maison de Dieu, il y a de la place pour tout le monde. Y compris pour Judas.

Le sondage. À Nîmes métropole, on agit, on protège. Franck Proust aimerait bien mesurer tout cela auprès de la population. C’est pourquoi ses équipes ont imaginé un sondage officiel à destination des habitants de l’Agglomération pour connaître leur sentiment à la fois sur les actions et sur la perception des décisions prises à mi-mandat. Autre souhait : interroger les habitants directement sur le président de la collectivité. Sur son rôle déterminant depuis 2020. Cela ne fera pas de mal pour convaincre définitivement le maire de Nîmes que le meilleur pour lui succéder est bien le locataire actuel du Colisée nîmois.

Procida choisira Proust ! Alors que Thierry Procida a mis en parenthèse sa carrière politique pour s’investir dans le privé, des rumeurs insistantes lui prêtent quelques intentions. D’abord, il veut revenir dans le jeu politique le plus rapidement possible. Septembre prochain semble la bonne échéance. Ensuite, il veut revenir aux affaires. Après avoir misé sur le mauvais cheval en 2020, le Nîmois espère ne pas se tromper cette fois-ci. « Il a toujours été favorable à une alliance locale de la Droite et du Centre. Face au risques communiste et à celui du Rassemblement national, il ne veut pas manger encore son pain noir plusieurs années. Il va donc s’engager aux côtés de Franck Proust », pense savoir un élu de premier plan. Reste à savoir si Franck Proust sera bien le candidat désigné pour succéder à Jean-Paul Fournier. Et surtout, s’il voudra voir figurer sur sa liste un certain Thierry Procida.

Rouverand à l’Élysée. Vendredi dernier, la présidente du parti présidentiel, Renaissance, dans le Gard a joué des coudes face aux autres élus afin d’obtenir un instant avec le chef de l’État. Bingo, en plus d’avoir pu s’entretenir avec lui, elle a aussi bénéficié de l’attention de tous les ministres présents sur place. Mieux, elle a été conviée officiellement le 12 juillet prochain à l’Élysée pour une rencontre spéciale avec Emmanuel Macron. L’occasion de lui remonter les attentes du terrain, de porter des dossiers locaux et de positionner définitivement sa candidature pour être la tête de liste à Nîmes en 2026 ? « C’est le parti Horizons qui va décider. Macron, en 2026 c’est fini. Valérie Rouverand porte un espoir vain. Mais comme on dit, l’espoir fait vivre », commente un membre d’Horizons dans le Gard.

Rolland plus que le Président. Alors que le maire de Nîmes avait décidé de ne pas se rendre sur la base de la Sécurité civile, le premier adjoint a été sollicité. Malheureusement, il avait choisi le mauvais jour pour se rendre à Rolland-Garros assister à la compétition internationale de tennis avec son ami, l’avocat nîmois Guillaume Barnier. C’est donc l’adjointe à la Culture, Sophie Roulle, qui a été dépêchée sur place. L’occasion pour cette dernière de porter un courrier à destination du chef de l’État pour appuyer la candidature Unesco de la Maison carrée. Elle en a profité aussi pour pianoter vigoureusement sur son téléphone à destination d’un mystérieux groupe "Les repas d’après conseils". Probablement pour tenir au courant en direct la Ville du déroulé de la visite d’Emmanuel Macron. Le soir, lors de la soirée Unesco au théâtre Bernadette-Lafont, toujours pas de Julien Plantier. Mais Sophie Roulle en bonne place une nouvelle fois, au premier rang avec Madame Fournier.

Xavier Perret et son porte-bonheur. Le président de la chambre de métiers et de l’artisanat du Gard a un porte-bonheur. Un petit grigri qu'il garde précieusement près de lui à chaque moment important. Ce talisman n’est pas un objet, c’est une personne. Et pas n’importe qui ! Il s’agit du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Depuis le début de sa carrière politique à Saint-Gilles jusqu’à la présidence de la chambre consulaire, Xavier Perret n’a pas oublié celui qui lui a donné un sacré coup de main. Pour une fois que quelqu’un a de la mémoire…

Le grand jeu de la semaine : trouvez sur cette photo le pro de la politique qui sait placer sa tête au bon moment ! Dans le Gard, cette semaine a été marquée par la venue d’un invité de marque : le président de la République, Emmanuel Macron. Ce vendredi, lors d’un bain de foule organisé avec les pilotes et élus locaux, ces derniers n’ont pas hésité à dégainer leur téléphone pour s’afficher avec le chef de l’État. Un élu a vraisemblablement pris soin d’apparaître sur le maximum de clichés comme c’est le cas sur la photo ci-dessous. De qui s’agit-il ? Réponse en bas de l’article (*).

(Photo : droits réservés)

*Il s'agit bien sûr du président du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours), Alexandre Pissas, qui, à gauche en arrière plan, a pris le soin de pointer sa tête pour apparaître sur la photo. 

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